16 titres pour te rappeler que non, le Hip-Hop, c’était pas mieux avant. C’était déjà très bien, mais ça l’est toujours. Boomer, va !

Donc tout est dit. C’était pas mieux avant. On ne va pas argumenter, de toutes façons, on sait tous qui a raison, et c’est pas vous. Sauf si vous êtes de notre avis, ce qui serait d’une logique implacable (vu qu’on a raison) et ça serait même un signe d’une intelligence incroyable que vous buviez nos paroles et nous fassiez aveuglément confiance.

Donc, le Hip-Hop, c’était pas mieux avant. Parce que c’était déjà très bien. Mais loin de nous l’idée de faire du jeunisme, on est bien trop vieux pour ça (oui, Whit’, toi aussi), mais force est de constater que si le Hip-Hop pèse à peu près 40% du marché musical français, la profusion, la diversité et la qualité des productions est impressionnante. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, y’en a pour tous les gouts, même ceux de merde (coucou Lomepal, coucou petit fennec, coucou Damso, et caetera), même ceux qui ont un flow de merde (oui, bon, ça va, on sait tous qui a écrit cette intro).

Et en parlant de gouts de merde, George compte bien aussi profiter de l’occasion, non pas pour vous assommer avec de nouvelles salves de brutal black metal ouzbek, mais pour rappeler qu’il existe aussi un Hip-Hop autre que celui que déversent (presque l’anagramme de « desservent » d’ailleurs) les Ardentes depuis 2017 (et le revirement tout à la soupe Hip-Hop) à toutes les fashion victims en survets à paillettes de 4000 represent. A l’une ou l’autre trop rare exception près évidemment, il y en a malgré tout toujours bien l’un ou l’autre à sauver par année aux Ardentes, comme Tyler The Creator en 2022, mais ça reste maigre pour un festival de musique urbaine. Un autre Hip-Hop donc, certes a priori nettement moins bankable, mais ô combien plus jouissif… en ce qui le concerne en tout cas.

La liste étant dans l’absolu infinie, on s’est limités à 16 morceaux (c’est faux) pour vous faire découvrir, si ce n’est déjà fait, différentes facettes du hip-hop. Et puis si tu les connaissais, c’est aussi l’occasion que nous validions ton bon goût.

Si tu penses que nous avons oublié l’un ou l’autre morceau dans cette liste, n’hésite pas à nous le faire savoir, nous adorons nous torcher avec l’avis de nos auditeurs (avec un peu de chance, c’est possible que nous publiions une liste des auditeurs, après va savoir si on va le faire pour nous moquer de vous, ou pour partager avec vous ce moment de gloire qu’est le fait d’écrire un papier qui intéressera 16 personnes).

Cale-toi dans tes plus belles sneakers, retourne ta casquette, retrousse les manches de ta veste, et sors d’ici, on a dit pas de boomers. Les autres, j’espère que vous êtes prêts, parce que ça se voit, en fait, vous n’êtes pas prêts.

Comme on est vraiment de sgens biens, on a fait une playlist YouTube, Spotify et Deezer rien que pour toi (et niquer ce qui te restait comme vie sociale)

BACKXWASH

Une tuerie. Une puissance aux beats, un flow meurtrier, un truc de malade. Dans le plus pur esprit post-rock Hip-Hop Indus, la Canadienne transfigure la musique et l’inscrit dans une recherche construction tout autant que de destruction de sa propre identité, d’expression de rage et de douleur. Ça s’entend quand-même un peu. (Kante)

Aesop Rock & Blockhead

Il a sorti avec Blockhead un album génial, à la croisée des chemins entre du bon vrai Blockead et du bon vrai Aesop Rock. Pour moi, Blockhead Sublime le style de Aesop Rock. C’est qui Aesop Rock, et c’est quoi Blockhead ? File écouter et arrête de pooser des questions.

Armand Hammer & The Alchemist

Mais si, on vous en a déjà parlé. Tuerie bouchère. Du gras, des tripes, des abats, des morceaux plus nobles, du traditionnel, de la cuisine fine, bref, un étal complet de bonne bidoche à se mettre sous la dent.

Benny The Butcher

C’est pas que j’ai envie de me recycler et ouvrir une épicerie fine/produits de bouche, mais c’est du bon hip-hop east coast bien chaud et pesant comme Haram. Sans doute moins étonnant que l’album du Armand Hammer Crew, mais très qualitatif.

Billy Woods

Tant qu’on y est, Billy Woods, un des deux du duo de Armand Hammer où il fait ce qu’il fait de mieux, c’est à dire un rap efficace mais sans gesticulations inutiles. Eh bien sachez que s’il le fait avec d’autres, il le fait aussi seul dans son coin. Ça donne des instrus simples et efficaces, un flow de killer aisé. Aisé dans le style, aisé dans le débit. Aisé, mais assuré. Posé. Ça crie pas, ça remue pas des flingues sous ton nez, le mec, il a pas besoin d’en faire des caisses pour te convaincre. On est même limite dans du downtempo, un peu minimal. C’est du « East Coast », mais mine de rien, il a l’air d’y faire bien bon, à l’Est… Ça devient lourd et pesant. La chaleur devient moite et écrasante. Oppressante. La lumière baisse jusqu’à quasi disparaitre dans les moments les plus pesants. On devine à peine la musique dans le brouillard. C’est beau comme un paysage désolant, entre désert brûlant et crépuscule moite et inquiétant.

Comme on est vraiment trop gentils et que t’es plus à 10 tracks près, on te balance l’album.

KA

Bien sombre. Une litanie presque parlée sur une musique minimaliste aussi dark que le flow presque monotone, tout en restant rythmé. Super bien foutu, construit comme un récit.

Paard

On vous an a déjà parlé dans l’article sur les 16 morceaux Jazz, mais vu que c’est aussi un peu du rap, on s’est dit que…

Surprenant. Entre noirceur et expectations, entre inquétude et motivation, l’énergie qui se dégage de cet album est tantôt positive et motrice, tantôt pesante et lourde. L’inertie joue pour beaucoup là dedans. Si ca va vite, ca t’emporte, si c’est lourd, ca t’écrase, si c’est noir, ca t’éteint, si ca brille, ca t’éclaire. Surpise totale à la découverte de cet album. Même quand ils rappent (ou pas) en flamoutche, c’est même pas dérangeant. Dingue je vous dit !

Kae Tempest

On est loin de la dose de testostérone en I.V. Pas la peine de bander ses muscles pour faire du Hip-Hop. On peut même vivre pleinement son identtié sexuelle en continuant de faire de la bonne musique. Non, pas que j’en doute, hein, mais je pense qu’il est plus qu’important de continuer de porter ce message. Parce que y’en a marre des Corvettes décapotables qui vomissent des humains siliconés. Y’en a marre des gens qui font de la musique pour se montrer, et pas pour se faire entendre. Tu veux écouter quelque chose ? Va écouter le dernier album de Kae.

Clipping.

Un seul mot : Horrorcore. Un autre ? Ok. Hardcore Hip-Hop. Si le deuxième semble assez commun, c’est bien la première fois que j’entendais parler de horrorcore. Rien que le mot, c’est tout un programme. Et quand on se met à écouter autant le son que les mots qui sont posés dessus, on cerne assez rapidement les contours de ce style, n’ayons pas peur des mots, engagé et engageant. Ou pas. T’aimes qu’on te mette mal à l’aise ? T’aime qu’on aille systématiquement dans le sens opposé du compromis et de la concession ? Ben t’as trouvé ou t’allais poser ton âme. Juste là. Pour que quelqu’un la piétine.

Dave

L’Angleterre, c’est le flegme. C’est la classe sans avoir l’air d’y toucher, mais tout en ayant l’air de ne faire que ça. Calmement, mais très efficacement, Dave vous emmène vers un hip-hop posé, sur et puissant. Il n’est pas là pour taper du beat, il est là pour vous envoyer du flow. Dave n’a plus à faire ses preuves, mais il s’en fout, il envoie toujours du lourd, du pesant, sans en faire des caisses.

Histoire d’en rajouter une couche sur le Hip-Hop anglais, je vous balance un morceau de Dave, mais avec Stormzy pour faire un appel du pied pas du tout discret à Whitney qui nous avait proposé un album de Stormzy. Double Dip. (Kante)

Dolomeals

Not an album. Single. Good, but single. Needs more like that. Too fucking short. (Kante)

La moiteur d’Atlanta

Avec Isaiah Rashad, on entre sur les terres du Trap. Un poil tendu, comme l’ambiance peut parfois l’être dans les rues d’Atlanta. C’est répétitif dans le flow, comme on peut s’y attendre avec le Trap. Les rythmes et le beat contrastent avec l’agressivité de la voix. Un rap entre chien et loup, mêlant R’n’B, Hip-Hop, raeggae, et du Down-Tempo suave. On est là pour montrer ses pecs dans la Cadillac Low-Rider un 10 août par les 40° et 98% d’humidité de la Géorgie. (Kante)

***Ardentes 2014

That English Kickass Lioness

Little Simz, c’est du Hip-Hop anglais. Super flow. Le mix du groove et des samples issus du jazz et de la musique classique sont top ! Ça hume un peu trop Arenby par moments, mais dans l’ensemble, ça démoule. (Kante)

***Ardentes 2016 mais annulée et 2019

Tyler, the Creator

Tu connais le stonewashing ? C’est comme le greenwashing mais avec des pierres utilisées pour donner à un textile nouvellement fabriqué un aspect usé, comme pour les jeans par exemple. Donc tu vois bien que ça n’a rien à voir avec le greenwashing. Par contre, ça a tout à voir avec la voix de Tyler, The Creator. À l’intérieur de lui, imagine, c’est tout un monde fait de marshmallow, ça sent bon le sucre et l’amour. Si tu observes bien, entre deux puffs de Ventolin, tu verras dans ses yeux cette douceur. Mais si tu fermes les yeux, et que tu écoutes, là, Tyler, il laisse la douceur aux featurings très présents dans ses titres. Si tu fermes les yeux et que tu écoutes attentivement tu vas te faire rapper (huhu) la face par Tyler qui crache des cailloux dans tes oreilles. Tu vois, c’est ça le stonewashing.

Sans oublier ses fucking tapes bien Old School avec le collectif Odd Future

***Ardentes 2016 et 2022

Cordae

Hyper bien foutu, un flow imparable, ça n’envoie pas plus que ce que la doit le faire, c’est maitrisé. Parfois, la simplicité amène l’efficacité, et je trouve que cet album en est un imparable exemple. J’ai envie de dire qu’il doit organiser des stages à Pâques pour ses petits copains rappeurs qui s’oignent et bandent leurs muscles saillants et luisants à la lumière des phares de Ferraris de location.

Fredo

Old School UK Hip-Hop. Good shit. No deception. It goes where it needs to go, and it takes you with it… Minimal HH, mais que cette économie de moyens n’impacte pas la qualité globale de cet ouvrage. Simple, efficace.

Mach-Hommy

Quand ca dit drumless, c’est que c’est comme quand on dit « Drumless ». Y’a pas de drums. Si ça donne un mélange très surprenant flottant du coté de la poésie et du slam, mais pas à la sauce gribiche dans un corps malade. C’est East Coast, ca a un peu plus de prestance.

Conway The Machine

Hyper soft, hyper réconfortant, presque chaleureux. Aux limites du R’n’B, mais trop proche du Hip-Hop pour être taxé de tant de mollesse.

Pink Siifu

Pink Siifu, c’est à peu près un genre musical différent par album. Alors pour ne pas faire un seul et unique article rien que sur Punk Siifu, on part sur GUMBO!, un album au Hip-Hop lourd et gras. On ressent la pesante atmosphère du South. Y’a mille trucs à dire dessus, à propos de la couleur, à propos de l’énergie, à propos de ce style si particulier du sud. Ça sent la piqûre de moustique, ça sent le poulet frit, ça sent le fond de bayou, la vase, la peau de croco séchée, bref, c’est du Southern Hip-Hop dans la plus pure tradition. Et pour ceux qui ont eu la bonne idée d’y aller, c’était à voir et écouter au Microfestival cette année avec son projet avec les NEGRO6.

Cadeau, une captation video d’un live avec les Negro’6

Black Thought & Danger Mouse (Ou Bobby)

Bon, ici, on est dans une espèce de faille dans notre raisonnement. Quand Bobby a proposé un album de Black Thought & Danger Mouse, on s’est tous dit qu’on était bons pour une repasse de rap has-been. Mais non. C’est du hip-hop comme on en faisait au début des années 2000, mais qui aurait bien vieilli. Comme s’il avait été fait en 2022. Some crasy shit here.

C’est fou, c’est bon comme du MF DOOM (c’est peut-être parce que MF DOOM a participé à l’élaboration de leur dernier album (même s’il devait disparaitre quelques semaines avant la sortie de l’album)

Moor Mother

Super sombre, lent, presque dépressif. La noirceur du tableau et la lourdeur de l’ambiance plombe carrément toute véhémence et tout mouvement de danse. Ok pour écouter, mais sans bouger.

Vu que t’aimes ça et que finalement, t’as rien de mieux à faire, voici l’album « Jazz Codes » complet

700 Bliss

De l’indus. Du brut. Du concret. Et comme « concrete », en Anglais, ça veut dire « du béton », ça tombe assez bien en fait.

Ghetts

Minimal Hip-Hop. Peu de fioritures. Un beat haché et incisif, mais pas agressif. Pas ou peu de mélodies instrus, ca groove pas, mais ce n’est pas le but non-plus. Ça reste légèrement puissant et puissamment léger.

Bleu-vert, un brin dépressif, bref, la jeunesse désabusée fait du bon Hip-Hop.

Glauque, c’est avant tout une claque. Un flow improbable, mais d’une efficacité redoutable. Entre le spoken-words et les instrus époustouflantes, on ne sait pas trop dire ce qui rend cette formation namuroise si incroyable. Sans doute les deux. Les compositions sont sensibles, mais puissantes, délicates, mais intenses, pleines de relief, de textures, enveloppantes, envoûtantes. Si vous avez l’opportunité de les voir en live, sautez sur l’occasion. La dimension supplémentaire apportée par le show, qu’il soit sur scène ou dans l’utilisation géniale de la lumière, vaut plus que le détour. Et puis parce que Kante écrit aussi pour JazzMania, vous pouvez lire le compte rendu de leur dernier concert à Chênée. (Kante)

Et en plus, avec le COVID, ils ont eu la bonne idée de balancer une relecture de certains de leurs morceaux, on peut pas s’empêcher de vous en balancer un bout. (Kante)

*** Ardentes 2019

Chinese Man (Kante)

Chinese man, c’est la perfection à la Française. On en a déjà parlé y’a un moment, et c’est tellement bien que Kante mettait du Chinese man à toutes les sauces. Quand on savait pas quoi mettre, quand il fallait mettre quelque chose qui plaise à tout le monde, même aux vieux, quand il fallait mettre de la musique d’ambiance, quand il fallait mettre de la musique pour mettre de l’ambiance, bref, tout le temps, quoi. Depuis, il écoute d’autres trucs, mais vous avez compris le truc.

En bonus, Kante ne résiste pas au fait de vous mettre une couche d’Astérix, de gâteau, et d’arsenic

***Ardentes 2017

Zwangere Guy

La belgique est un plaisir, et doit le rester. Alors on va aller fair eun tour de l’autre côté de la frontière linguistique voir ce que les Flamoutches ont à nous proposer en matière de Hip-Hop…
Tiens ! Zwangere Guy ! Encore un petzouille qui parle avec le fond de sa gorge et qui… hé, mais… à part qu’on bite que dalle au texte, le flow est bon, assuré, le beat est gras… on dirait de la gastronomie de terroir tellement ca colle à l’assiette !

Ses clips sont de véritables morceaux de Belgique avec des napes comme à la ferme de Tante Renée (ou de chez Mon Oncle Eugène-qui-sent et Tante Marie-qui-pique à Boussus), avec des campings qui seront innondés en hiver, avec des cités au ciel gris et des caténaires de la SNCB.

Ouais,.. bon… par contre, YouTube fait sa prude…

*** Ardentes 2018

Cypress Hill

Comment parler de Hip-Hop sans parler de Cypress Hill ? Oui, on sait, ca fait aussi de nous des boomers, mais ils ont resorti un album en 2022, alors ta gueule. Ouais, han han, kestuvafaire ? D’ailleurs, on aurait pu vous mettre un bon vieux « Insane in the Brain », ou le traditionnel « Jump Around », mais le titre de cet article n’aurait plus beaucoup de sens… (Kante)

***Ardentes 2008-2010-2012

Kanye West (Ou Whit’)

On hésite toujours entre génie et pathologie psychiatrique. Sans doute les deux, et sans doute aussi que les deux soient intimmement liés. On au beau aimer ou pas la personne, l’enfant prodige du rap a sorti une belle chiée de morceaux d’anthologie.

Ca va pas être facile de vous proposer un morceau en particulier, tellement ce connard patenté a sorti une chiée de trucs incroyables, mais bon, faut bien faire quelque chiose de sa vie, alors voilà, on balance un truc !

C’est sans doute pas le clip le plus représentatif, mais il a le mérite de montrer que sous des devants très fashionables, sous une carapace parfois trop sérieuse, le gaillard a quand-même une sacré faculté de dérision. Si ce n’est de l’auto-dérision, ce ne peut donc être que dirigé vers les autres, ces êtres faibles et inférieurs. Mais c’est marrant.

Sleaford Mods

Sans hésitation aucune, mes grands favoris du Hip-Hop made in UK, avec l’accent à couper au couteau qui va avec du chanteur Jason Williamson, mais aussi les sons minimalistes mais ô combien efficaces d’Andrew Fearn, également passé maitre sur scène en je-pousse-sur-play-et-puis-je-danse-comme-un-zozo-sur-scène-avec-ma-canette pendant que Williamson s’époumonne littéralement derrière son micro. Ils sont drôles et caustiques, mais ils sont vraiment forts, très forts. (George)

Une des claques les plus énormes que j’ai pu voir en concert. Là ou les albums studio sont sans doute un brin trop bruts pour moi, les voir en live a été une vraie révélation. Entre l’Anglais faché et son pote qui lance les instrus et vide des canettes en dodelinant, je ne sais pas ce qui fait que le flow est plus souple, moins sec. Une vraie tuerie en live. À voir absolument. (Kante)

***Ardentes 2015

Wax Tailor (instrumental hip-hop)

Ls français de Wax Taylor roulent leur bosse depuis un moment maintenant, mais ils continuent de sortir des albums d’excellente facture. Indémodables, inépuisables, ils enchaînent les tracks incroyables. Certains de leurs morceaux font maintenant partie de l’histoire du Hip-Hop.

DJ Krush (instrumental)

Ben oui, on a dit Hip-Hop, et pas Rap. Donc l’instrumental a toute sa place. Avant d’être un genre musical, le Hi-Hop, c’est avant tout une culture. C’est un ensemble de phénomènes. DJ Krush a écrit quelques lignes de l’histoire de cette culture au fil des collaborations qui jalonnent sa carrière. Let’s have a piece of this with Danger Mouse.

***Ardentes 2007

1 800 PAIN

Je vais attendre de ne plus faire de tachycardie avant de vous donner mon avis. A partir du moment ou quand tu scrolles dans la chanson, non-seulement ça ne change rien, mais en plus, tu n’entends pas que tu as scrollé, il est possible que ça ne soit supportable pour la majorité des gens que dans une très faible mesure. C’est trop. Beaucoup trop. J’ai envie d’aller dans leur studio et couper le master. Après, une fois que mes organes internes ont eu fini de saigner, j’ai fini par trouver ça rigolo. J’ai ramassé mes intestins qui avaient décidé de sortir par mon anus en guise de désapprobation, et je suis retourné vomir dans mon lit. J’ai écouté plusieurs fois, mais je pense clairement que c’est la faute au syndrome de Stockholm. Plus sérieusement, c’est moins insupportable que des conneries avec Plastic Bertrand ou ABBA. (Kante)

Run The Jewels / El-P / Killer Mike

On t’en a déjà parlé, mais au cas tu aurais été mauvais élève, on te la refait version courte. Quand deux MCs que tu adores et que tu as déjà été voir séparément sur scène tellement tu les adores, annoncent qu’ils vont former un groupe ensemble, tu te réjouis. Et tu as peur aussi. Parce que si ça se ressemble à une idée de fou furieux à la base, combien de super-bands n’ont en réalité été que des échecs cuisants, ayant sorti de pures purges, et ayant été à la base de dépression et de suicide des fans des différents artistes impliqués ? Et bien en ce qui concerne Run The Jewels, rassure-toi, c’est probablement la meilleure collaboration dans la durée dans le Hip-Hop de ces dix dernières années. (George)

Et puis qui d’autre que El-P pour s’offrir la participation de Trent Reznor (Nine Inch Nails) sur un de ses remixes ? Reznor qui valide du Hip-Hop, ça n’arrive déjà pas tous les jours, mais qui y participe, ça arrive encore moins souvent. (George)

Et puis tant qu’on est posé là, on vous a déjà parlé de DJ Krush qui pose des beats sur les paroles de bien des MC’s, mais on ne vous avait pas encore parlé de Dj Shadow. Grand sorcier parmi les grands sorciers de l’histoire du scratch et du Hip-Hop, il a aussi collaboré avec RTJ pour ce morceau de GRANDS MALADES ! (Kante)

On reste chez DJ Shadow, même si ça n’a presque rien à voir avec cet article, mais je m’en tape, on n’est plus à ça près, voici le meilleur morceau de DJ Shadow (oui, je sais, c’est mon avis, c’est comme les trous de cul, tout le monde en a un, sauf que le mien, je ne me torche pas avec) (Kante)

Denzel Curry (George)

Personne ne sait ici ce que George voulait en dire. Tout ce qu’on sait, c’est que c’est fucking bon, les plats au Curry. Et George ne sera pas faché si on fait une rapide référence aux Currywurst des meilleurs kermesses allemandes (et belges, pour peu qu’un public allemand soit attendu). C’est le seul lien qu’on ait trouvé entre Denzel Curry et la Teutonnie.

***Ardentes 2015

Slowthai

Mélange de trap et d’indus, made in U.K., le mec est barré. Ca se voit, ça se sent et ça s’entend. (George)

Dälek

C’est pas comme si je ne vous avais pas suffisamment rabâché les oreilles avec ce groupe depuis les débuts du DBC. Tu affectionnes particulièrement le Hip-Hop californien ensoleillé bardé de blondes en train de fumer des joints dans leurs bikinis qui débordent ? Passe ton chemin. Dälek, c’est du Hip-Hop sombre et surtout industriel capable de te faire vivre auditivement la souffrance d’une vieille caisse qui passe au broyeur mécanique de la casse, avec ce son indus qui t’écrase et te compresse petit-à-petit les tympans jusqu’à ce qu’ils se mettent à saigner, jusqu’à ce qu’ils cessent de fonctionner. Et si Dälek en studio fait déjà mal, en live, ils te passent tout simplement dessus au rouleau compresseur.(George)

Quand on ne comprend pas une blague, mais qu’on ne veut pas passer pour un demeuré qui bite rien à l’humour et ainsi éviter sacrifier son intégration sociale sur l’autel des apparences, on peut aisément user, même de manière intensive, l’expression « rire de confiance ». On ne sait pas pourquoi on rit, mais on fait confiance à l’auteur de la feinte, et on rit en cœur avec l’assemblée. Ici, pas besoin d’apprécier de confiance. Quand George m’a poussé dans le buisson d’épines que constitue la musique de Dälek, je n’ai eu aucun mouvement de recul, je pense même avoir apprécié m’être fait scarifier. Pour bien sentir le monde, il n’y a pas plus efficace que de le faire avec les nerfs à vif. (Kante)

C’est du live amateur, le son va cracher un peu dans tes baffles, mais crois-moi, ça n’a encore rien à voir avec ce que tu ramasseras en live

B. Dolan

Tu ne connais probablement pas B. Dolan, artiste engagé notamment dans la lutte contre les discriminations et contre les brutalités policières. Il fait partie des protégés de Dälek, mais je te rassure d’emblée, sans pour autant s’inscrire du tout dans l’école du Hip-Hop indus. Juste des sons et un flow qui filent la patate, sur scène comme sur disque. (George)

Avec ici une adaptation à sa sauce de Which Side Are You On, hymne du combat syndical aux USA depuis les années 30

Wu-Lu

Du Hip-Hop made in UK qui mélange lui aussi pas mal de genres passant par le rock, le punk, le dub et même le trip-hop, sans jamais pour autant se perdre. Invités par Low au dernier Sonic City Festival, ils ont le vent en poupe et espérons que ça dure. (George)

Viens me dire que ça ne t’a pas filé la patate

Death Grips

Probablement un des artistes de cette celle liste qui sera le plus indigeste pour le commun des mortels. Death Grips ne fait en effet pas des disques pour rire avec leur hip-hop fondu (dans tous les sens du terme) dans des sonorités indus, noise, électro, digital hardcore et même punk. Avec une première mixtape en 2011 seulement, on pourra difficilement parler de précurseurs, mais malgré tout probablement un des premiers groupes à boxer dans cette catégorie et à avoir réussi à toucher un public bien plus large que n’ont pu le faire par exemple Dälek ou Techno Animal avant eux. (George)

AYE AYE AYE

Doomtree / P.O.S. / Dessa

Un crew 100% ricain pour un mélange de Hardcore Hip-Hop et de boom Bap, avec la particularité de compter, une fois n’est pas coutume, une meuf dans ses rangs, à savoir Dessa, qui a elle aussi sorti quelques albums hautement recommandables de son côté, tout comme P.O.S., autre membre du groupe. (George)

Tu ne connaissais pas Dessa ? Même si elle ne tape dans le Hardcore en solo, elle n’en reste pourtant pas moins intéressante, avec un mélange assez expérimental de pop, d’électro et de Hip-Hop. (George)

Et puisqu’on parle de P.O.S., autant en profiter pour balancer aussi un titre qui tabasse, comme tous ses albums. (George)

B L A C K I E

Y a le Hip-Hop East Coast, le Hih-Hop West Coast. Et puis y a B L A C K I E qui ne rentre dans aucune case avec son Hip-Hop indus expérimental qui balance un Hip-Hop à base de parpaings . (George)

CunninLynguists

CunninLynguists, ça reste un mystère absolu pour moi. Comment ces mecs sont-ils aussi peu connus avec autant d’albums brillants à leur actif ? Si vous avez une idée de réponse, n’hésitez pas à m’écrire à georgehaitlesgens@tasdecons.com

Zonal

Quand Kevin Martin de The Bug et Techno Animal (entre autres) et Justin Broadrick de Jesu et Godflesh (entre autres aussi) décident de sortir un album de Hip-Hop ensemble, on sait d’avance que ça va être tendu. Plus sombre qu’une cache à Marcinelle et plus indus que tous les quais de la Meuse réunis, ce mélange de de hip-hop et de dub va probablement être à la base de tes pires prochains cauchemars. Et pour ne rien gâcher, Moor Mother est invitée sur toute la première moitié de l’album ,avant qu’il ne parte en full instrumental. (George)

The Four Owls

Encore et toujours du Hip-Hop made in U.K., de Londres même. Ils ne révolutionnent pas le microcosme du HH, mais ils font suffisamment bien leur petit business dans leur coin que pour mériter d’apparaitre dans ces 16(000) titres. (George)

Puppetmastaz

Y aura toujours évidemment l’un ou l’autre casse-couilles puriste pour expliquer que Puppetmastaz, c’est du cirque de marionnettes pour enfants et pas du Hip-Hop. Et bien Messieurs les Censeurs, je vous dis merde. Et d’ailleurs, je vous colle un lien en live, parce que les Puppetmastaz, c’est toujours une cool fête en concert (George)

Ocean Wisdom

Encore du Hip-Hop furieux made in U.K. Si vous n’avez pas encore écouté Chaos 93′ et Wizville, sortis en 2016 et en 2018, foncez, ils sont mortels. Certes, un petit coup de mou avec le dernier en date sortie en 2021, mais nul doute que ce n’était qu’un accident. Même si El-P prétendra que « Accidents Don’t Happen »… (George)

***Ardentes 2016

Zack Hemsey

Ce mec touche un peu à tout, du Hip-Hop à la musique classique en passant par le folk. Et le résultat est aussi épique et surprenant que réussi. (George)

Frank Ocean

Bon, ok. Ça tend plus vers le R’n’B mais j’aime bien kestuvafair. Le mec il t’écrit et produit des sons comme personne. C’est une maîtrise du rythme. Un texte novateur. Il te parle d’amour et d’adduction comme personne. Le mec, il fait de la musique parce qu’il aime ça et pas juste pour faire un max de moula mais pour faire de la musique, juste, parce que. C’est pour ça que ça discographie est pas ultra longue. Il prend son temps tu vois et il le fait bien.

Novacane, c’est une tension palpable de la première à la dernière seconde. Tu crois que ça va décoller mais ça ne décolle jamais et ce n’est pas sans te décevoir. Enjoy (Whit).

Loyle Carner

Childish Gambino

Anderson Paak

Le mec, il vient aux Ardentes, et il met tout le monde d’accord. Kante vous en aurait bien parlé, mais il n’y était pas. Whitney vous en aurait bien parlé, mais elle le fait pas. Vous n’avez qu’à aller écouter vous-même, elle dit que ca sera plus efficace que d’en parler.

Lin Manuel Miranda

Ah oui, on avait presque tous oublié que Whit nous a dit mille millions de fois de regarder « Hamilton »…

Broadway, nous voilà !

Drake

Rick Ross

Django endormir. Réveillé par Rick Ross. Pas de subtilité. Ok en featuring. Tout un album c’est épuisant. Un peu comme quand tu veux jouer à un jeu de société avec ton neveu de 15 ans. Il dit qu’il veut jouer mais il est mou y’a rien qui se passe.

Écouter tout ça d’un coup :