Anna Von Hausswolff – Live @ Montreux Jazz Festival (2022)

L’avis de George

Genres : Neoclassical Darkwave, Experimental Rock, Drone, Ethereal Wave, Ambient, Post-Rock, Drone Metal.

Descriptors : female vocals, occult, suspenseful, scary, funerea

Suède

Une de mes artistes fétiches de ces 10 dernières années.

J’auraix voulu vous proposer d’écouter Ugly and vengeful ou Come Wander with Me/Deliverance qui sont mes deux titres favoris de l’album, mais je crains que DJ Bobby va encore se mettre à hurler avec leurs 19 et 15 minutes respectives, donc on va se contenter d’écouter le néanmoins excellent aussi les sept minutes de the Mysterious Vanishing of Electra.

Chanteuse de Göteborg, âgée de 35 ans, pianiste, organiste et autrice-compositrice d’un répertoire qui oscille entre l’art pop, le rock expérimental, le post-rock et le néo-classique.

Virtuose vocale, alternance de chant lyrique et de cris perçants, entre Diamanda Galas et Lingua Ignota en passant par Kate Bush ou Lisa Gerrard.

Découverte avec son 2eme album Ceremony sorti en 2012, le premier Singing from the Grave date de 2010.

Vue une seule fois malheureusement en 2016 première partie des Swans à l’AB.

5 albums magnifiques avec une grosse grosse préférence pour Dead Magic sorti en 2018.

Son dernier All Thoughts Fly instrumental à l’orgue amplifiée.

Si on m’avait dit un jour que j’achèterai un album d’orgues, pire, que j’irai voir un concert d’orgues, je me serais bien marré. Mais ça, c’était avant de découvrir la fantastique Anna Von Hausswolff.

Passage à l’église des Dominicains à Bruxelles en décembre organisé par le Bota contre la volonté des intégristes cathos qui la considèrent comme sataniste. Pourquoi ?

Sur le titre Pills issu de son premier album sorti en 2010, elle parle de sa dépendance aux cachetons qui ne doivent pas être que du Dafalgan, et elle utilise la métaphore « i made love with the devil ». J’ai fait l’amour avec le diaaaable.

Et hop : AU BUCHER L’HERETIQUE.

Ou plutôt fermez vos claque-merdes les hystériques. Parce que le concert a heureusement bien pu avoir lieu. Et ce en dépit du covid et des siphonnés de la bible.

Je n’ai malheureusement pas pu y assister mais je pense avoir fait deux heureux.

D’autant plus ridicule que cette tournée était 100% instrumentale.

Concert annulé à Nantes et déplacé dans un endroit secret à Paris. Vidéo des cinglés de Jesus à Nantes à voir sur Youtube. Ils valent le détour les fachos cathos. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Cette histoire lui a même valu d’apparaitre en première page… du New York Times. De la pub gratuite finalement mais pour laquelle elle continue à se défendre.

Anna a fait son trou dans le monde de la musique rock, noise, expérimentale, mais pas que.

A notre sa participation au live Benevolence de Sunn O))), groupe culte de drone américain, enregistré pour la BBC en 2019 et sorti en 2021 sur lequel elle pose sa voix sur les deux premiers titres.

Ainsi que sa participation également au dernier album en date des Swans, Leaving Meaning, qui date de 2019 où elle posait sa voix avec sa sœur sur le fabuleux It’s coming it’s real.

Et sur le disque de black metal canadien Thrice Woven de Wolves in the Throne Room et All de Yann Tiersen.

Live à Montreux

Live enregistré en 2018 au Montreux Jazz Festival en première partie de Nick Cave.

4 titres de Dead Magic et 2 The Miraculous, encore plus impressionnants qu’en studio ce qui n’était pas une mince affaire.

Les titres ont été retravaillés et réadaptés pour le live. Si vous avez l’occasion et l’envie de jeter une oreille à Dead Magic, vous comprendrez très vite que certains instruments ont été remplacés, énormément de passages modifiés avec succès pour ce live d’autant plus intéressant.

Entre pop gothique, doom, drone, expérimental, voire classique, la musique d’Anna peut parfaitement passer de moments les plus massifs à des moments bien plus légers, de l’harmonie la plus parfaite aux déflagrations bruyantes, sa voix peut elle aussi passer de celle d’une chanteuse d’opéra à celle d’une groupie de black metal qui hurle à la mort des tympans, en passant par la case lyrique

C’est beau, fort, intense, entrainant, mélodique, macabre, sauvage, sombre, bruyant, lumineux, fou, cérémonial, c’est rempli d’émotions, ça vibre, ça headbangue, oui, c’est tout ça à la fois.

Dans une chronique de Pitchfork, ils osaient une comparaison que je n’aurais moi-même pas osée, à savoir le live à Pompéï de Pink Floyd.

Mais des titres tels que Ugly and Vengeful, 19 minutes le bestiau ou Come Wander With Me / Deliverance, 15 minutes, sont de purs monuments sonores pour l’oreille curieuse, même pas avertie. C’est à la fois religieux et satanique.

Rien de tel pour s’en rendre compte que de mater la vidéo justement de Come Wander With Me Deliverance disponible sur la chaine youtube de Anna Von Hausswolff. Une véritable ode à la beauté et au chaos dans laquelle tous les instruments en prennent pour leur grade, un peu à l’image d’un concert des Swans.  Et ce son d’orgue, malheureusement synthétisé qui vient

Cet album live est une pure merveille et j’aurais payé cher, très cher, pour y assister.

L’avis de Bobby

Waouh !

La classe la beauté

C’est païen, chamanique, mystique, c’est intense, et pourtant ça évite tous les écueils de la “grande musique”.

Anna, c’est un peu le fruit d’une partouze entre Bjork et Lisa Gerrard et Brendan Perry de Dead Can Dance mais sans les concepts foireux et l’égocentrisme de l’islandaise qui s’écoute chanter et les délires celtico-bretons a base de biniou de l’autre duo.

L’avis de Alain

Fait assez rare pour être signalé : un des rares albums de George que j’ai déjà écoutés avant qu’il ne le propose
Il n’y a tout simplement rien à jeter … pas un seul morceau !

Déjà, quand on dit Montreux Jazz Festival … on sait qu’on va avoir du level, même si on n’aime pas.

Anna est originaire de Göteborg, ville où a été fondé le groupe ABBA (et où se trouve aujourd’hui le musée consacré au groupe) … coïncidence ? Que nenni moi je dis … ABBA … ANNA !
C’est religieux, mystique, intense, solennel,sSi sombre mais en même temps avec une voix si lumineuse.

L’avis de Kante

On est ici dans une expérience immersive au delà du concert formaté et habituel. Tu vas à un live de AVH, t’y vas pas pour danser le jerk en prenant le bus de 17h17. Non non. Tu y vas pour fermer les yeux et voyager.

Moi, AVH, je la place quelque part entre Blondie, Loreena Mckennitt et Dead Can Dance. Du bon côté de Blondie et du bon côté de Loreena Mckennitt. Et de Dead Can Dance. Je ne suis fan d’aucun des 3, mais il faut bien reconnaitre qu’en matière de voyage, Loreena Mackennitt et Dead Can Dance sont bien placés sur le trottoir des agences de voyage intérieur et/ou métaphysique.

Ou ai-je été chercher cette histoire de Blondie alors ? Du côté de sa voix. Elle a un timbre et une tessiture très proche de celle de Blondie, et je suis sur que si Anna et Blondie avaient été soeurs, le dimanche, elles n’iraient pas pic-niquer. Cette phrase ne veut rien dire, mais on s’en tape.

Anna Von Hausswolf, elle a la majesté d’un cygne en acier. Mais pas de l’acier Corten, non, de l’acier bleu et froid. Mais pas froid comme un coeur éteint, froid comme une lame. Affutée et prête à en découdre avec des hordes de Trolls des Cavernes. Les plus gros et les plus forts. Ceux qui fendent les montagnes et déchirent les forêts. Le mieux dans tout ça, c’est qu’en voyant l’artiste, Le troll n’est pas la créature qu’on imagine de prime-abord. Elle doit mesurer 1m60 à tout péter et peser 50kg quand elle porte son clavier.

Dans le rayon des tags et autres genres musicaux, on est dans du Neoclassical Darkwave – OK, Drone – toujours OK, Experimental Rock – a tout le moins, Minimalism – est-il nécessaire d’expliquer plus en avant ce concept ?, et enfin, et non des moindres : Heavenly voices. Des voix paradisiaques. Telles les sirènes attiraient les marins dans les eaux sombres d’un océan dévorant, Anna Von Hausswolf met un point d’honneur à attirer à elle les oreilles les plus délicates dans les lieux les plus sacrés. Car faut-il le rappeler, Anna s’est vue saloper une de ses performances live dans une église à cause des extrémistes religieux qui criaient au satanisme. De peaux de couilles, raclures de bénitier, pour ne pas dire de chiotte.

Rien à voir, ou plutôt si, j’ai trouvé un truc un peu si pas chelou, au moins étonnant : elle est également classée dans la Dream Pop et l’Art Pop. Comme un certain groupe nommé Éosine, a qui cet album m’a, à plus d’une reprise fait penser.

L’avis de Whitney