BACKXWASH – I LIE HERE BURIED WITH MY RINGS AND MY DRESSES (2021)

L’avis de Kante

Avant qu’on ne commence, je tiens à vous préciser que ca se dit pas Dead-Mau-Five, mais Backwash. On ne dit pas le 5.

Maintenant que Frédéric prononce son nom correctement… ouais, non, j’ai rien dit…

Rentrons dans le vif du sujet.

Le vif, c’est justement de ça qu’il est question. De vif. De chair. De choses profondes et dures.
De choses qui font que la vie elle-même est vivable. C’est le sens qu’on peut donner à celle-ci, de la place que l’on peut trouver dans ce monde, de la place que notre corps peut trouver dans ce monde.

Et donc… c’est qui, c’est quoi, c’est qu’est-ce BackXWash ?

C’est avant tout Ashanti Mutinta, mais la petite Ashanti ne se reconnait pas dans cette identité qu’on essaye de lui coller et à laquelle il semble qu’il lui soit impossible d’échapper.
Elle dédie donc sa démarche artistique à la recherche de sa propre identité, qu’elle soit sexuelle, ou même simplement vis-à vis de sa place dans cette société. Et donc, elle sort un premier EP en 2018, puis un deuxième, et révèle dans la foulée son identité transgenre. C’est parti. BACKXWASH est pour elle un persona qui lui permet d’exprimer, mais aussi et surtout d’explorer les questions de l’identité, de la sexualité, de la religion, de la sorcellerie (eh oui, vous vous attendiez à quoi ? Que ca soit tout gentil, tout mignon ? Restons sérieux) et surtout, de la douleur et du poids de ce grand questionnement.

Ca c’est pour la théorie. En pratique, on a un putain de Hip-Hop expérimental hyper agressif et puissant, mêlant Metal, Post-Rock, Indus, Dark, j’en passe et des meilleures. Vous vous en douterez, j’ai profité de l’absence de Whitney pour vous proposer cet album. Hé, pas con !

Alors, si je peux vous dire que I LIE HERE BURRIED WITH MY RINGS AND MY DRESSES est pour moi un des si pas LE meilleur album de 2021, sachez que vous pouvez poursuivre votre découyverte en lançant DEVIANCY, son album de 2019, et si comme Frédéric, vous ne vous étiez pas rendu compte qu’un autre album était sorti entre les deux, mais qu’il n’avait été diffusé que vie SoundCloud, allez faire un tour sur la plateforme de streaming, parce que ca vaut le fucking détour, je pense sérieusement que ce GOD HAS NOTHING TO DO WITH THIS LEAVE HIM OUT OF IT est à mon avis parfaitement ex-aequo avec I LIE HERE BURRIED. Le pourquoi du comment il n’est pas dispo sur les Graaaaandes plateformes de streaming est la question de la légalité des extraits sonores utilisés dans l’album, mais on s’en fout. Tout ce qui compte, c’est que malgré ce handicap d’audience, cet album a reçu le Prix Polaris, plus grande récompense attribuée par les critiques canadiennes pour une œuvre musicale. Oui oui, han han, tout a fait.

Vous aurez compris (surtout parce que je l’ai déjà dit) que cet album fait BIEN partie de mes albums préférés de 2021, genre le Number One de mon coeur, et que je le réécouterai.

BACKXWASH sera au Roadburn. Ca étonne quelqu’un ici ? Pas George, j’imagine.

L’avis de Bobby

L’avis de George

Vous le savez, je suis un grand amateur depuis de nombreuses années de hip-hop et notamment de hip-hop industriel et de horrorcore.

Entre Clipping., Death Grips, Syringe, Moodie Black, BLACKIE, Techno Animal, dälek, Backxwash ne pouvait pas passer en-dessous de mon radar.

J’avais malgré tout loupé ses deux premiers EP sortis en 2018, mais son premier album sorti en 2019 Deviancy m’en avait directement mis plein les dents.

Et s’il n’avait pas terminé dans mon traditionnel top annuel en 2019, j’ai rapidement rattrapé le coup en 2020 avec God has nothing to do with this leave him out of it sorti en 2020 qui lui y figurait déjà bel et bien. Avec notamment ce morceau complètement fou avec Malldate intitulé Into The Void qui déboulait en trombe juste après ce qu’elle a appelé l’interlude de l’enfer. Un truc qui vous retourne.

Et l’an passé, ce I Lie Here Buried With My Rings and my dresses que je trouve encooore meilleur que le précédent y figurait à nouveau  en bonne place.

Oui il était dans mon top 100, dans mon top 20 même,

… et oui je le réécouterai …

… et non je n’ai pas fini.

L’album est d’ailleurs produit notamment par Clipping qui a composé les beats du frappé Blood on the Water. Et on comprend facilement quand on a écouté leurs deux derniers albums, qui font partie des meilleurs albums de hip-hop de ces dernières années à savoir There Existed an addiction to blood sorti en 2019 et Visions of bodies being burned en 2021.

Et avec la collaboration de Code Orange bien connu des amateurs de rock metal indus pour être les enfants spirituels de Nine Inch Nails, même si je les trouve un peu mous du genou sur leur dernier album, un poil trop gentillet.

Et on y trouve à plusieurs reprises en featuring notamment Ada Rook et Devi Mc Callion de Black Dresses, duo féminin de hip-hop rock indus qui a sorti quelques missiles depuis 2018 et leur premier Wasteisolation. Si j’ai un peu moins aimé leur récent Forget Your Own Face sorti en février 2022, foncez écouter leur tapé Forever in Your Heart sorti l’an passé.

Et je vais juste encore me contenter de citer Lauren Bousfield à qui on doit l’excellent Palimpsest sorti en 2020. Et puis plein d’autres encore.

Et maintenant que j’en ai terminé avec les featurings, parlons un peu de l’album.

D’abord une Intro qui n’est pas sans rappeler celle de This is your Life des Dust Brothers ou de Third Eye de Tool avec une déclamation sur le but de la douleur destiné à attirer notre attention. Et de la douleur, il va encore être question dans cet album puisque Ashanti Mutinta a d’abord grandi dans une tribu en Zambie accompagnée à la fois par la musique de sa tribu Tumbuka, la clé USB blindée de metal de son oncle et les disques de Notorious  B.I.G. de ses frères avant de déménager au Canada pour devenir le fer de lance du hip-hop industriel canadien, tout en étant une rappeuse transgenre noire. Et au fil de ses albums, elle raconte à quel point elle a pu en en baver tous les jours de sa putain de vie.

Le premier titre « je repose ici enterrée avec mes anneaux et mes robes » également titre de l’album avec Ada Rook en featuring qui attaque directement dans un refrain hurlé comme on l’entend finalement très peu en hip-hop sur le fait d’être que tout ce qu’il ne l’a pas tuée l’a laissée au beau milieu de nulle part, vide, seule, le tout au beau milieu d’une putain de tempête sonore industrielle qui aurait pu être composée par Justin Broadrick de Godflesh.

Le deuxième titre se termine par une déclaration d’Angela Davis, militante communiste, pacifiste et féministe qui a passé une grande partie de sa vie à défendre les minorités, où elle évoque la violence et la révolution de la Black Community lors des émeutes de LA.

Alors oui, Backxwash s’apitoie beaucoup sur son sort, passe son temps à régler ses comptes avec la société homophobe et raciste, avec l’église (I feel love I feel god), avec les brutalités policières et plein d’autres joyeusetés dans l’air du temps, mais on retrouve aussi sur cet album des titres dingues comme 666 in Luxaxa, dont l’intro semble être un mashup entre des chants traditionnels africains écrasés dans un broyeur mécanique.

Ou encore l’incroyable Burn to Ashes pour clôturer ce mini album de 33 minutes.

Dans une interview, elle évoquait une collaboration future possible avec Lingua Ignota dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises, notamment à l’occasion de Amenra et de Hide, bien perchée aussi dans un style qui n’a rien à voir avec le hip-hop. Je me réjouis.

L’avis de Alain

J’avais déjà écouté … plus mauvais album

Qui oblige cette dame à se faire aussi mal ?

Blâme Canada – South Park

POURQUOI ELLE ECRIT LES TITRES EN MAJUSCULE ???

J’ai une fonction backwash sur le filtre de ma piscine.
Mais qu’est-ce donc le direz-vous ? (Mais si si, vous allez me le direz.)

Je n’aime pas être méchant, mais là, fais une thérapie, pas un album.
Je vais décider que c’est un album de musique classique.