Dana Dentata – Pantychrist (2021)

Ce que Kante en a dit

Vous savez d’ou ça vient ?

Whitney, une idée ?

Bon, allez, go alors…

Whitney, tu es sure ?

Tu es sure de vouloir savoir ?

Donc Dana… Eh bien, avant de s’appeler Dana Dentata, Dana s’appelait déjà Dana. C’était la Dana du célèbre groupe Dentata.

Dentata en référence à Vagina Dentata. Littéralement le « Vagin denté », ou le « vagin avec des dents » ou encore le « vagin qui mord ».

Le vagin qui mord donc. Déjà, si il est possible de ne pas la trouver avenante au premier abord, sachez que la madame le fait un peu exprès. C’est ce qu’on appelle une posture.

Et pour aller plus loin dans la démarche, en fait, la madame, qui s’appelait Dana dans le groupe Vagina Dentata, et qui avant ça était une strip-teaseuse, ben en fait, elle développe tout un univers qui vise à briser les codes. Les codes de la femme objet, la femme qui est confinée dans un rôle aussi bien social que personnel, qui est celui de la soumission. Et vu son passé, la dame, à mon avis, elle en connait un rayon en matières de codes basés sur la relation homme-femme.

De là, il n’y a qu’un pas pour verser dans le core-indus-raw-baresteel-cold-style, me direz-vous. Ben non, mais on s’en branle, la dame, c’est ça qu’elle aime, et sans dec’, elle le fait bien.

Au delà de cet univers artificiel et fabriqué (on sait tous que ce sont des faux ongles), il faut tout de même relever et saluer une certaine forme d’honnêteté et de vérité dans le sens ou c’est sans complexe. C’est une position antagonique, donc pas étonnant qu’elle aille pas du tout ou on s’attend qu’elle aille.

Est-ce que ça fait de sa musique quelque chose d’artificiel et fabriqué ?
Fabriqué, sans doute un peu. Artificiel, on s’en fout, tout est artificiel à l’heure actuelle, et finalement, n’est-ce pas un peu rassurant de se dire que la dame ne prend pas des bains de sang de loutre et qu’il est impossible de tenir tout l’hiver dans de telles tenues.

Ce que je retiens, c’est qu’elle a un message, qu’elle le fait bien passer, que le personnage à qui elle donne véritablement vie fonctionne, et a de la consistance, ce n’est pas juste un coup de marketing.

Et en plus, c’est VRAIMENT BON ! Rap-Métal, Pop-Indus ? Des trermes qui ne vont pas ensemble ? Allez écouter, et revoyez votre point de vue discrètement.

Est-ce que je vais le réécouter ?
Ca fait deux mois que je l’écoute. Et j’y retourne.

By the way, il y a un article très bon et pas très long sur Dana publié par Vice et qui date de 2019. C’est rien que pour vous, c’est cadeau !

Vous en avez pas encore assez ? Allez voir « The Resurrection of Dana Dentata » (NDLR : les majuscules et les minuscules, c’est important dans les URL de YouTube.)

Et si tout ça n’était qu’une entrée en matière pour vous, il reste son site très très bien foutu : https://www.danadentata.com/

L’avis de George

43 Balais, et on me file un putain d’album de musique pour ados énervés et torturés. Un bon petit plaisir coupable. Un peu comme quand j’écoute Korn ou Linkin Park.

Moi, Dana Dentata, ça a été mon petit album de l’été 2021. On s’est croisés.

Dana Dentata, elle fait quoi ? Hip-Hop Industriel, Dalek de loin, un croisement peut-être pas avec Dalek, mais je dirais avec Queen Adreena alors. Et là, si on prend les 2 en même temps, ça peut bien matcher, même, en fait.

Quand on demande à Dana ce qu’elle fait, elle répond « I make hard-ass shit », et c’est assez bien résumé en fait.

Dana est une petite chose sensible qui a été mannequin en Italie. Elle a joué dans un petit groupe de rock un peu pourri qui s’appelait Dentata. Ce n’était vraiment pas terrible. Elle est devenue entretemps dans son club de strip-tease de Toronto, l’égérie, pardon, de American Apparel !

On arrive plus ou moins à ma conclusion, et je vais la faire plus courte : Elle ne mange pas assez. Alors son album CD coute 41€, mais donnez-lui, elle a faim.

Dernier truc : qui lui a donné ce conseil d’aller à fond dans son truc ? Marilyn Manson. Rien que ça.

Disclaimer

La rédaction se dissocie totalement de l’évocation de MM, dont nous ne citerons plus le nom en entier à partir d’ici. Le Grand Conseil Supérieur de l’Office pour la Cancel Culture a été informé que Alain a nommément cité l’ancien artiste en toute ignorance des faits qui lui étaient reprochés et que cet événement devait être traité comme un accident, une sorte de collision temporelle. Son amour pour les périodes révolues, telles que les années 80 et le suremploi des synthés fait office de circonstance atténuantes dans le traitement de cette affaire médiatique.

Il était de passage dans son club de strip-teaseuses, et Dana a pris tout son courage (sans doute à cause de l’alcool et de la drogue), et a fait écouter sa musique à MM qui lui a dit qu’elle devait « stop overthinking everything and just be your fucking self »

Parlons un peu de l’album. Pour les amateurs de MM, allez voir les clips, vous remarquerez tout de suite les accointances.

Et donc quand tu lances l’album, tu te rends vite compte qu’elle va t’attraper et te trainer sur tout l’album. Oui, elle va te trainer par la peau de ton scrotum. Vous savez ce qu’est le scrotum ? C’est la peau des couilles.

Un mélange de Alice au Pays des Merveilles sous acide dans les égouts de New York et Massacre à la tronçonneuse mais version Girl Power sous amphèts. Un disque frontal, super varié, parce que ça, c’est un truc qui m’impressionne dans cet album, vraiment, et j’en parlerai dans d’autres albums qui ont été présentés aujourd’hui ce soir.

L’avis de Bobby

Je suis vieux, je suis fatigué, et donc j’ai aimé la 2ème partie de l’album, plus “calme”.

La première partie fait un peu pot pourri de toutes ses influences sans vraiment choisir, c’est comme une pita avec trop de crudités, tous les goûts s’annulent. Ça part dans tous les sens. Un coup MIA un coup Madonna, et des fois tout ça dans un même morceau.

Par contre, petit gros problème, pendant toute la durée de l’album, je ne me suis demandé si ce n’était pas une parodie du Saturday Night Live ou le premier album de la fille de Weird Al Yankovic.

L’avis de Alain

Je ne connaissais pas Dana Dentata. Vous savez à quel point moi, j’aime juger sur les apparences. Je suis donc parti à la découverte de Dana Dentata. Je trouve le nom un peu con, comme quoi, les gens jugent sur un rien.

La pochette, elle est sympa, même si la charte graphique de la madame, c’est pas très très top, hein. Je ne suis pas tout a fait d’accord avec la manière dont la madame présente ses albums, ses covers, etc, mais ce n’est pas grave.

J’entame donc la lecture de cet album qui, dieu merci, n’est pas trop long, hein, Alleluia !

Ça démarre, on entend un bébé qui chiale. Quel intérêt ? Nul.

Ensuite, j’écoute. Puis ha ha ! J’écoute encore et ho ho ! En fait, j’aime bien, moi… le premier morceau se termine, et j’en veux encore, moi, du Dana Dentata ! Merde ! mais c’est bon ! C’est bien ! J’en reprendrais bien, moi !

Même si je sais qu’il faut que je n’écoute pas les paroles. Je me dis que c’est un piège tendu par Kante, mais vu qu’il n’écoute pas les paroles, je sais que ce n’est pas un piège.

Et je me dis que ça ne peut pas durer. Je me dis que ça va s’arrêter ! Et puis qu’est-ce que je vois ? En dessous d’une plage ? Il y a Travis Barker ! Ça commence avec des sonorités Hip-Hop, ça pourrait ressembler à du Billie Eilish, mais on en reparlera après. (au niveau des sonorités de basses, etc.) Travis arrive, il déchire tout. Je me dis bon, c’est top ! C’est fini maintenant ? Le bouquet final est tiré, c’est terminé, qu’est-ce qui va suivre ?

Ce qui s’en suit, c’est un terrible album. Avec mon langage de moi pour moi, à mi-chemin entre le hard et le rap, George a surement un super nom pour ce style musical (NDLR : George a saisi la balle au bond et a effectivement un super nom pour ça : le Trap Metal) avec un coté assez électro au niveau des rythmiques électroniques. Je n’aurais pas imaginé cet album avec un autre batteur en acoustique en permanence.

Cet album était non-seulement très intéressant, mais aussi extrêmement jouissif ! Un véritable huit aérien ! Ce sont les montagnes russes cet album ! C’est splendide ! Et alors tout d’un coup, et c’est là qu’on sent qu’on est face à un bon disque parce que tous les préjugés qui étaient là s’envolent ! La pochette qui est limite un peu trop vulgaire, on s’en fout, le nom de la madame qui est un peu con-con, on s’en fout, Les paroles qui ont l’air extrêmement grossières, on s’en fout parce que c’est juste bon ! C’est très très bon, cet album !

Mon morceau préféré de cet album, c’est Apology.

Il n’est pas dans mon top de cette année ? Non.
Est-ce que je vais réécouter cet album ? Oui ! Et c’est même l’album que j’ai le plus écouté sur cet épisode.

L’avis de Whitney

Au début ça commence genre un peu hip-hop, mais genre old-school East-Coast. Comme j’aime. J’aime tellement le rap East Coast que je préfère même le hip-hop anglais.

Donc, au début, je disais « Oh, euh, ok ! » est-ce que je n’écoute pas l’album de George ? Puis ça avance, et je me demande « mais qu’est-ce que c’est que ça ? », et puis, – comme j’avais prévenu que je ferais la même vanne plusieurs fois – 14ème piste, pas mal !

Et je ne sais pas si je dois le mentionner, mais c’était à un point que j’ai filmé ma réaction pour l’envoyer à mes collègues ici-présents tellement j’avais mal au visage à cause de mon expression faciale.