Europavox : le festival de l’Europe des festivals

Ce jeudi 8 février, c’est avec une pointe d’excitation que vos serviteurs Quentin, Bobby et George ont replié leur cartable plus tôt que d’habitude afin de répondre à l’invitation du Botanique pour assister au festival Europavox. 

Europa quoi ? Europavox est un projet co-financé par le programme Europe Créative de l’Union européenne dont le but est de promouvoir les artistes émergents européens, et notamment via l’organisation de festivals, en Belgique donc, mais aussi en France, en Italie, en Autriche, en Croatie, en Lituanie et en Roumanie. Des centaines de groupes émergents et plus connus, des centaines de milliers de festivaliers à travers 7 pays pendant 4 ans ! Les chiffres qui nous ont été présentés parlent d’eux-même.

S’agissant de la dernière édition du projet de coopération 2020-2024, le Botanique avait mis les petits plats dans les grands et avait invité les principaux professionnels de la culture à Bruxelles et en Europe à dresser le bilan du projet. Figuraient notamment parmi les invités les responsables du Dour Festival, des Eurockéennes de Belfort, des Nuits Botanique, des Vieilles Charrues ou encore du Montreux Jazz Festival. Pour n’en citer que quelques-uns. Et au beau milieu de l’assemblée, non sans une joie faussement dissimulée, le Deadbeat Club pardi ! 

Pas de répit après la fin de la présentation, il était déjà l’heure d’attaquer le premier concert à l’Orangerie. Et pas n’importe quel concert puisque les allumés Verviétois de Chevalier Surprise avaient été élus pour ouvrir le bal. Si vous ne connaissez pas Chevalier Surprise, commencez par aller écouter leurs titres sur Bandcamp et enquillez par l’épisode du Deadbeat Club récemment enregistré avec Jérémy Alonzi, guitariste de Experimental Tropic Blues Band et de Chevalier Surprise, et accompagné dans ces deux groupes par David D’Inverno à la batterie. 

Et on peut dire qu’ils ont mis le paquet pour mettre le feu d’entrée au festival avec un set enragé mené par Oméga et Julien Satan Flores au chant. « Elle m’a quitté ! »… « Mon poing dans ta gueule » ! Certes le public a eu l’air d’être un peu cueilli à froid, il n’y a pas eu de circle pit ni de stage diving, mais reprogrammez le même concert deux heures plus tard (comprendre vers 21h quand tout le monde était peut-être un peu plus détendu du slip avec deux ou trois bières de plus dans le coco) et l’Orangerie se faisait démonter.

Comme dans la plupart des festivals, l’Europavox ne fait pas exception les groupes s’enchainent et se chevauchent même entre l’Orangerie, la Rotonde et le Museum. S’il était évident qu’il ne fallait pas louper une miette de Chevalier Surprise, la suite a donc été un peu plus compliquée/frustrante à gérer puisqu’il était impossible de tout voir en entier. Mais il n’empêche qu’on a pu assister à de bons moments dans l’ensemble avec dans le désordre (oui dans le désordre, on est le Deadbeat Club je vous rappelle) notamment de l’indie belge et Porcelain Id, du punk techno français avec Akira & Le Sabbat, du hip-hop techno suisse avec Nathalie Froehlich, du garage rock espagnol avec Melenas, de la pop française avec UTO, mais aussi de l’excellente funk psyché made in Holland avec les perchés de Yïn Yïn qui fut une très bonne surprise.

En parlant de surprise, une autre sympathique claque qu’on s’est ramassée fut la prestation de Lucy Kruger & The Lost Boys à la Rotonde, un groupe d’art pop noise rock alternatif (trop d’étiquettes tuent l’étiquette) originaire de Berlin qui a livré un set puissant, prenant, littéralement habité par sa chanteuse et dont certains titres tournent encore en boucle dans la tête une semaine plus tard, comme par exemple le massif Howl (IT’S PERFECT !). 

Et enfin, last but not least de ce petit compte rendu de cette belle soirée, c’était aussi l’occasion de revoir Eosine (pour la 3eme fois pour George, la 147eme pour Quentin), et force est de constater que plus le temps passe, plus le groupe belge de post rock noise ethereal wave  shoegaze (on a dit du calme avec les étiquettes) porté par Elena Lacroix se bonifie encore et encore sur scène et a de nouveau impressionné avec cette nouvelle démonstration de maitrise en à peine 40 minutes dans une Rotonde envoutée. On en redemande, encore et encore.

Au final, une belle soirée de découvertes, de rencontres (Hello les mecs de Vapores !), grâce à Europavox et au Botanique qu’on félicite pour la participation à ce projet et pour l’organisation de ce festival et puis qu’on remercie aussi pour l’invitation.

Et même si nos agendas ne nous permettaient pas de participer à la seconde soirée, rappelons que le festival se déroulait sur deux jours avec au programme du lendemain Benjamin Epps (France), Ona Mafalda (Espagne), Pearly Drops (Finlande), Bulgarian Cartrader (on vous laisse deviner), IPNDEGO (France), JFDR (Islande) et Unblock Project (France). On regrette évidemment d’avoir loupé cette seconde brochette qui avait pourtant l’air tout aussi alléchante, mais au vu de la qualité de la programmation à laquelle on a pu assister le jeudi soir, quelque chose nous dit que les chances sont grandes de recroiser la plupart d’entre eux dans un futur proche.

Et comme vous vous en doutez, Kante a pas pu s’empêcher de faire des photos…