L’avis de George
56ème en 2022 avec 3,57 et 4225 votes sur Rate Your Music
Fontaines DC : Groupe de rock post-punk originaire de Dublin formé en 2017 et en exil depuis.
Skinty Fia est leur 3eme album. Skinty Fia se traduit par « La damnation du Cerf« , en référence à la disparition récente de l’élan irlandais, aussi appelé grand cerf des tourbières, aussi appelé magaloceros, qui ressemblait à un daim dont les bois pouvaient atteindre 3,5m.
Et c’est une expression utilisée par la grand-mère du batteur qu’elle sort quand quelque chose l’emmerde.
En toute objectivité, une fois n’est pas coutume, vous tenez là un des meilleurs albums de rock de 2022, tendance post-punk mais écoutable pour tous. Etiqueté gothic rock, post-punk, indie rock et shoegaze.
Le disque est sorti chez Partisan Records, un label indé basé à Londres, LA et NY, et qui compte parmi ses artistes actuels les Black Angels et Idles.
Il est produit par Dan Carey qui a produit également plusieurs albums de Kae Tempest, ainsi que Squid, Black Midi ou encore Bat For Lashes.
L’album est assez différent du précédent qui ne ressemblait déjà plus au premier. Une marque de fabrique du groupe de ne jamais sortir deux fois le même album.
Définitivement pas un disque pour faire des farandoles ou des pogos furieux.
Pas d’ultra-blast, mais surtout des mélodies pour la plupart très sombres, planantes, lancinantes, mais entrainantes. Et pour cause, quand on s’intéresse un peu aux paroles de l’album, toutes les institutions en prennent pour leur grade.
A commencer par le premier titre dont je ne me risquerai pas à citer le titre en celtique et qui signifie « dans nos cœurs pour toujours ». Un titre qui vise les institutions anglaises pour avoir refusé à Margaret Keane, une Irlandaise qui vivait à Coventry, le droit d’inscrire sur sa tombe ses mots en gaélique, ainsi que d’y faire figurer une croix celtique. En 1845 ? Pas du tout. Margaret Keane est décédée à l’âge de 73 ans en 2018. Et au bout de 3 ans de procédures judiciaires, un tribunal de Canterbury a finalement reconnu l’an passé le caractère discriminatoire de ce refus. Et donc, au travers de Margaret Keane, ce titre parle de la discrimination qui existe encore à ce jour au détriment des Irlandais par l’Angleterre.
Je ne vais pas toutes vous les faire, mais I Love You n’est pas franchement une romance, elle parle de l’attachement et du dégout pour l’Irlande, en raison du climat politique et des atrocités qui y ont pu y avoir lieu. Cette île est gouvernée par des requins avec des os d’enfants coincés entre les dents.
Et si l’album n’est pas très long, à peine 45 minutes, il tient en haleine du début à la fin. Puisque I Love You, avant-dernier morceau de l’album et son final en trombe ou Nabokov, le dernier titre, avec son côté résolument shoegaze permet de rester en lévitation jusqu’aux dernières secondes.
Je n’espère qu’une chose, c’est de pouvoir les voir dans une salle comme l’AB. Sachant qu’en Grande Bretagne, ils sont déjà bons pour l’Alexandra Palace et les gros monstres genre O2.
Si vous avez 4 albums à écouter cette année, Fontaines DC en fera définitivement partie. Avec Just Mustard, King Hannah, les Viagra Boys et The Smile. D’ailleurs, ca fait 5 albums, pas 4.
L’avis de Kante
OH PUTAIN !
Un des albums de l’année. Je n’avais jamais qu’entendu parler de Fontaine DC. Et j’avais jamais ressenti le besoin de les écouter. Un album quasi tous les ans depuis 2019.
Alors si ils sont tous absolument dignes de figurer dans les meilleurs tops du monde, je dois dire que ce dernier album est une véritable merveille.
Une merveille de tranquillité et d’assurance. C’est un album super mature, et il montre que le groupe a atteint un espace de truc ou tu vois qu’il y a non-seulement du plaisir de sortir des trucs de cette qualité, mais tu ressens aussi l’expérience qu’ils ont pu amasser au fil de ces quelques dernières années. Et ça se traduit par une espèce de stabilité. Dans les albums précédents, je trouvais une certaine fragilité non pas dans leurs combos, mais dans l’expression générale du truc. Et c’était pas une question de production ou de quoi que ce soit d’autre qu’une question de sérénité et de maitrise.
Je le répète, un des meilleurs albums de l’année pour moi. Merci George !
L’avis de Bobby
Fontaines D.C. est un groupe post-punk Irlandais de Dublin,
Oups un vrai groupe Irlandais !
On entend bien les grosse influences de Primal Scream dans le chant et dans la prod de certains morceaux, mais aussi des cotes Happy Mondays des Stone Roses sur Jackie Down the Line.
Alain si tu veux une belle utilisation de l’accordeon/biniou/cornemuse bref un truc qui fait du bruit, écoute The Couple Across the Way. Rhooo ! Et cet épique I Love You !
Même si perso, je n’ai pas vu le côté punk de l’album (mais bon je ne suis pas un spécialiste hein !)
Morceau préféré : Skinty Fia et sa vibe Primal Scream / Andrew Weatherhall.
L’avis de Robert
En bon retardataire et tricheur de fonction, je fais mes devoirs à l’inverse. En même temps, la troupe des TDBC m’envoie les albums à écouter une après-midi, chargée de résilience envers ma vivacité, à l’avance.
C’est mal embarqué.
J’écoute donc les albums en post-émission. En fait, c’est pas pire, parce qu’au moins, je sais déjà à quoi m’en tenir et lesquels je vais scroller sans trop de mépris.
Tiens, Fontaines D.C. , en voilà un album très scrollable.
On m’a parlé de post-punk, et de top10 annuel, je suis un peu déçu. Je vois bien où et quand cet album trouvera, et ravira ses amateurs. Belle reconstruction d’un type de musique déjà bien bavé à travers les décennies, pour reconstituer un condensé très (trop?) propre et peut-être un peu fade par sa couleur multi-mélangée.
Moi, j’ai mal à ma disto. Je vois très bien cet album en fond de quelque chose, un atelier, une voiture dans un embouteillage, un disquaire un peu à la mode, mais je ne m’émeut pas, pas désolé les gars.
Mention spéciale tout de même pour le titre de l’album et sa background-story qui fait toujours plaisir à connaître. Ecoutez le podcast pour en savoir plus. Merci Georges pour cet album que je ne réécouterai sans doute pas.
?/5 (hors-classement pour ma part, pas la possibilité de pouvoir juger ce recueil comme il se devrait)
Tu veux écouter le chapitre ou on parle de tout ça ?
C’est là :