King Hannah – I’m Not Sorry, I Was Just Being Me (2022)

L’avis de Garry

King Hannhah est un groupe de Liverpool composé de Craig Whittle, un habitant de longue date et Hannah Merrick, une expatriée galloise.

Selon la légende, Whittle a d’abord aperçu Merrick chanter lors d’une soirée à micro ouvert et a été immédiatement inspiré pour former un groupe avec elle, mais les deux ne se sont officiellement rencontré que deux ans plus tard lorsque, par pur hasard, ils se sont retrouvés employés dans le même bistrot.

On peut facilement comprendre pourquoi il était si épris d’elle : Merrick est une chanteuse fascinante qui incarne et renverse l’archétype de la femme fatale. Sa voix s’élève rarement au-dessus d’un soupir fumé même quand le mix vire dans le rouge.

Sur ce premier album, le duo de Liverpool vous projettent dans des déserts étouffants et poussiéreux. Une aventure narcotique et séduisante de blues psyché dégoulinant de Mazzy Star, de trip hop à la Portishead et de folk des heures de pluie.

C’est un voyage unique, un trajet en bus de minuit vers l’oubli garanti. Pour atténuer l’ambiance oppressante, tout est astucieusement sous-estimé et magistralement rythmé tout, du long. Cependant, si on y regarde de plus près dans le morceau « It’s You and me Kid », King Hannah ne peut s’empêcher de se laisser aller, livrant une conclusion qui nous dit : «Bonjour, nous sommes ici maintenant, et nous n’allons nulle part ».

J’ai découvert cet album à sa sortie et je continue à l’écouter très régulièrement, ce qui est assez rare dans mon cas.

L’avis de George

Labels : Alternative-Psychedelic-Post-Punk-Blues-Rock-Dream-Pop-Trip-Hop

Formés en 2019

Ce premier album de King Hannah, duo originaire de Liverpool composé de Hannah Merrick (Galloise d’origine) et Craig Whittle, largement inconnus au bataillon en ce qui me concerne, a eu le mérite de directement de faire mouche dans mes petits tympans délicats et est entré dès la première écoute dans mon top 5 2022.

Avec des titres tous plus incroyables les uns que les autres : A Well-Made Woman, All Being Fine, Big Big Baby, Foolius Caesar, The Moods That I Get In.

Dès la première écoute, ce disque m’a évoqué à la fois Mazzy Star, Nick Cave et PJ Harvey, et puis surtout un Portishead qui aurait décidé de composer un disque en traversant la route 66. Rien que ça.

Tout cet album n’est qu’un trip géant, la voix de Merrick transporte littéralement l’auditeur au beau milieu du désert, pendant que la guitare de son partenaire balance des coups de foudre bien sentis. L’impression d’avoir la chance d’admirer de loin la beauté d’un orage dans le désert.

Si vous avez aimé cet album autant que moi, vous adorerez probablement tout autant leur EP sorti en 2020 intitulé « Tell Me Your Mind and I’ll Tell You Mine », au moins aussi.

Des anecdotes, j’aime bien les anecdotes : 

L’album est sorti chez City Slang, qui a sorti aussi des disques de Anna Von Hausswolff, The Notwist, Gallon Drunk, EMA, Techno Animal, Timber Timbre et Get Well Soon.

Le guitariste avait vu jouer la chanteuse à l’univ, sans oser l’approcher, puis ils se sont retrouvés à bosser dans le même bar, et c’est ainsi que tout a commencé. Dans le dernier titre, « It’s Me and you Kid », Hannah rend hommage à cette rencontre : « I’m picking up another shift tonight, I hope to God that it’s the last one I do, And I thank God, the day we met in the Cross bar, We’re doing it so that we can live our Whole lives Just doing this, It’s me and you, kid ».

Les paroles sont aussi parfois assez drôles, comme quand elle règle ses comptes avec un ex à qui elle souhaite de s’étouffer avec un dumpling : « I heard you got a lady pregnant, Well I can only wish her well. ‘Cos soon you’ll have a bigger baby, In the family than yourself. I can’t explain, You were a pain pain pain pain. I can’t explain, You were a big big baby. I hope you choke on, on a dumpling, At least that would be mildly fun. And more exciting than just sitting, Watching you eat them one-by-one. »

L’avis de Kante

L’angleterre. Un pub. Des toutes petites fenêtres avec des châssis très épais en bois foncé. Avec des gros clous sur la porte.
On y boit de la Guinness par seaux entiers, mais c’est le whisky d’hier qu’on sent. La moyenne d’âge est de 64 ans. Dans le fond de ce bar, une scène. Sur cette scène, une grande brune un peu maigre, dont la morphologie exprime à elle seule la rigueur de la météo britannique.

Entre deux volutes de clope roulée, ou au mieux, sans filtre, on devine, qui se matérialise, à la lueur des néons, la mélancolie, la froideur de la brume du matin ou du soir, on sait pas vraiment quelle heure il est de toutes façons.

Et cette Hannah Merrick, sa voix ensorcelante, son attitude qui te crie « je t’encule Thérèse », même si tu t’appelles pas Thérèse, au fond, elle s’en fout bien fort. Elle t’emmerde rien que pour ça.

On voyage allègrement entre Mazzy Star, Portishead

Vous savez comment ils se sont rencontrés ?

Hannah est allé voir un open Mic dans son bled, et elle a adoré ce que Craig Whittle faisait. Mais elle ne va pas le trouve de suite. Deux ans plus tard, elle bosse dans un resto, et elle doit former un nouveau serveur. C’est lui. De là, ils tombent « musacalement amoureux l’un de l’autre ». J’adore.

(Note : Je suis malencontreusement tombé sur un article écrit par un journaliste à la rigueur plus qu’approximative, et comme vous avez pu le lire dans la chronique de Garry, c’est juste l’inverse qui s’est produit)

D’ailleurs j’adore tout.
La voix
La guitare
La disto qui n’en est pas une, mais une overdrive
Le tempo
La couleur
L’odeur
Le lieu
La froideur de la bise.

Merci Hannah et Craig

L’avis de Alain

Deux sages montrent la lune, et l’imbécile que je suis regarde les doigts. Kante et George avaient en effet parlé de cet album, et je n’y avais même pas jeté une oreille !

J’adore le côté mélancolique. J’aime bien, moi, la mélancolie. Ca me rassure, ca me transporte, ca me fait du bien, en fait.

Je suis superfan du côté shoegaze et du mysticisme de la chanteuse aussi. Ca me fait fort penser à Portishead. Elle est habitée, cette femme !

Là ou j’ai été vraiment scotché, c’est quand je me suis rendu compte que c’était leur premier album. Ils sont en route depuis 2010, mais c’est leur premier album ! C’est du très très lourd pour un premier album.

Mon, morceau préféré de l’album, c’est « The Moods That I Get In » qui fait 7 minutes 43, il a tout pour me plaire ce morceau. On touche le plaisir total.

On va encore se moquer de moi.. « Han ouais, dès qu’il y a une chanteuse un peu bien, Alain, il est là, hein ! ». Eh bien, oui, Alain, il est là. La voix des femmes, moi, ça me… ça m’emporte.

Je pourrais en rajouter encore et encore, je vais le réécouter, encore et encore.

L’avis de Bobby

J’aime la nonchalance de la voix. Une sorte de trip hop folk. À priori 2 genres qui n’ont plus rien à dire mais qui mis ensemble peuvent encore titiller les conduits auditifs.

Avec quand même ce petit supplément de Groove qui me fait adhérer totalement 

Parallelle avec Jennifer Charles, Elysian Fields, Lovage & Shivaree Beth, mais aussi une Arielle Dombasle sous Xanax (ce qui devrait être la norme pour elle)

Morceau préférés : All being fine & Go Kart Kid 

Par contre le mec là abstiens toi de chanter. Ce qui passe pour Nonchalance chez une femme ça fait juste mec bourré qui essaye d’être cohérent après 5 heures de podcast. C’est pas crédible.

Tu n’as pas envie de lire (ou tu ne sais pas) ? Alors tu as aussi l’opportunité incroyable d’écouter des personnes fascinantes parler de cet album. Et ca se passe juste là :