Little Big – Antipositive (2018)

L’avis de Alain

Bon, mettons les choses au point. J’ai bien compris que Little Big, il n’y a que moi qui suis heureux de l’avoir vu arriver au tirage au sort.

Je suis prêt à affronter votre mauvais caractère et votre mauvaise foi.

J’ai bien compris que vous n’alliez en faire qu’à votre tête, alors moi aussi … Donc tant qu’à faire, je ne vais pas me concentrer sur l’album, mais sur l’ensemble de leur oeuvre en général et je suis certain qu’Arnaud ne m’en voudra pas.

Soyons clair, dans le monde merveilleux de la musique, tout le monde n’est pas obligé de manger le sang des morts et de boire des chauves-souris (ni l’inverse). Tout le monde ne doit pas être le fils illégitime d’un bassiste toxicomane des année 70. Tout le monde ne doit pas sortir d’un collectif néo-zélandais vegan street art « avec un message fort ».

Parfois, il y a des musiciens qui font des choses simples avec un message fort, ici, excusez du peu : dénoncer les gros problèmes de la Russie et les stéréotypes dont le pays ne sait se défaire. Le leader de Little Big explique : « Nous voulons simplement montrer aux gens qu’ils sont propriétaires de leur vie. ». Le groupe ajoute que la Russie est devenue un « état poubelle » … Quand on voit les « vacances » que la Russie offre facilement et gratuitement aux journalistes par exemple, je ne peux pas m’empêcher d’y trouver un certain courage. Il faut dire aussi que le chanteur et le guitariste ont connu, enfants, la Russie où il fallait faire la file pour avoir une ration de pain … qui n’était pas toujours disponible.

Maintenant, je reconnais que Little Big est un groupe qui doit autant se regarder que s’écouter, tellement leurs clips sont géniaux … et ils ajoutent du sens à la démarche (sans compter d’innombrables références à des films, des artistes, etc). Je pense que l’album « Antipositive » seul ne leur rend pas assez justice. J’épinglerai les oeuvres suivantes :

  • « Skibidi » : déjà rien que pour la danse et le charisme du chanteur
  • « Everyday I’m drinking » : sur la façon dont le monde perçoit les Russes
  • « Faradenza » sur le narcissisme, l’autosuffisance, la superficialité, etc
  • « Lollybomb » qui critique Kim Jung Un et le nucléaire
  • « Hateful Love » qui illustre la façon dont la société s’est construite en dehors de toute considération pour les intérêts des femmes
  • « Big Dick » … qui assume le fait que « toutes les chansons pop parlant de sexe » autant le faire le plus directement possible
  • ⁃ Reprise de « Everybody » des Backstreet Boys. Dans le clip, le groupe dresse une critique de la conformité et l’uniformité. Moment de « Am I original ? »
  • « I’m OK » sur l’abus d’alcool
  • « Tacos » sur l’ultrabouffe
  • « Go bananas » … un délicieux voyage surréaliste qu elles humoristes belges ne renieraient pas

En tout cas, je pense que, qu’on aime ou pas Little Big, on ne peut pas ne pas leur reconnaître une certaine originalité.
Au niveau strictement musical, il n’y a pas de grande révolution. On est dans une sorte de techno-rave-electro classique avec cependant des sonorités très très Eurodance quand même. On pourrait faire croire que de nombreux titre sont sortis début des années 90 … on y verrait que du feu.

Je remercie Arnaud (avec qui j’irai voir Rammstein l’année prochaine d’ailleurs) pour ces moments de bonheur et pour la place faite à Little Big, un groupe que je trouve trop peu connu et sous-estimé.

Sinon, pour BoBBy, c’est non et oui.

Non, cet album ne sera pas dans mon top 10 de 2021.
Oui, je le réécouterai.

L’avis de Whitney

Non mais là c’est pas possible. Même sur le Deca Dance à la foire d’octobre, ils n’ont pas osé passer ce titre. Je sais qu’on est censés parler de bonne musique avec mauvaise fois et de mauvaise musique avec bonne foi, mais là je l’ai perdue, la foi.

C’est dégueulasse de A à Z et encore, au moment où j’écris cette phrase, je n’en suis qu’au milieu de la troisième piste. Mais j’ai confiance en Little Big. Ils ne me décevront pas. Ou plutôt, c’est certain je vais être déçue, que dis-je, révulsée, à l’idée de continuer à écouter ce… truc.

Je vais aller lire les paroles, on ne sait jamais qu’ils proposent une solution israelo palestinien, une réponse au nucléaire belge, dévoilent où sont les derniers comptes en banque de Stéphane Moreau. Ben oui, on ne sait jamais, les paroles de “Real people” dénoncent peut-être la dérive de notre société face à la technologie qui prend de plus en plus de place dans notre quotidien.

Qui sait ? Liar est peut-être une critique en profondeur du système politique actuel basé sur des promesses électorales qui ne seront quoi qu’il arrive que des mensonges vu que chaque parti se retrouvera à faire des compromis au moment des coalitions.

Et ne sait-on jamais, Mon ami est sans doute une ode à l’amitié, ce solide fil invisible qui relie les êtres humains et qui nous a permis de tenir le coup durant cette année et demi de pandémie mondiale et nous tenir éloignés de la dépression nerveuse.

Et little boy, cette ode à la parentalité, à la difficulté d’élever un garçon dans ce monde dirigé par le patriarcat. Du défi de lui apprendre le respect, le consentement, la gestion de ses émotions, dans un monde où la toxicité masculine est à tous les coins de rue. Des fois littéralement, des fois pas.

Et bien figurez vous qu’en lisant les paroles de ce groupe originaire de St-Pétersbourg, on est surpris. Parfois agréablement surpris et parfois… Liar dénonce en fait la guerre et le gouvernement russe et oui ça dénonce que veux-tu ! Bon. Le titre Skibidi parle de… voyez vous même.

Skibidi ua-papa
Skibidi ua-papa-papa
Skibidi ua-papa-papa-papa-papa
Skibidi papa
Skibidi boom-boom, ay
Skibidi boom-boom-boom-boom, ay
Skibidi boom-boom-boom-boom-boom-papa-boom-boom Skibidi

Little Big parle aussi de l’amour d’un garçon pour sa mère, mwooooo

Et enfin, une chanson pour les amateurs de concombres, avec la chanson “mon ami”, où la dame mentionne qu’elle veut lui pèter sa rondelle. N’oubliez pas de manger 5 fruits et légumes par jour.

Bref, j’ai écouté pour la première et dernière fois Little Big.

Encore heureux que ça ne dure que 22 minutes.

Titre.

L’avis de Kante

QUEL AGE ONT CES GENS ?
La rage, l’envie de dire zut à la société, ok, ca va un temps… à un moment, quand on grandit, on apprend à s’exprimer. On apprend à dire les chose simplement.
Du coup, je me suis dit « ces gens sont allemands ». Perdu, ils sont russes. J’ai même pas envie de leur demander de se calmer…

J’ai un message à passer aux différents membres du groupe : la prise de drogues dites « excitantes » ne vous font pas faire de la bonne musique. Vous êtes tellement dans votre musique que vous vous rendez plus compte que vous faites de la merde. C’est assez triste de vous regarder gesticuler ainsi, alors qu’on sait tous que vous êtes grotesques.

C’est une des pires atrocités qu’on ait eu à écouter dans ce podcast. Sérieusement. Je préfère encore Whitehouse.

Comme quoi, si les 69 ans de communisme russe ont su su prouver l’utilité des goulags, on sait aussi qu’ils ont oublié d’y envoyer les famille de ces personnes. Au pire, ne pourrait-on pas les rouvrir et y envoyer le groupe dans sa totalité ?

Bref, j’en ai eu ma claque, j’ai décidé que je n’avais pas à subir ça.

Est-ce que j’e vais réécouter ? Dans la mesure ou je n’ai déjà pas écouté en entier, je ne pense pas nécessaire de répondre à cette question.

Si vous voulez des trucs socialistes, mais qui sont beaucoup plus rigolos, je vous balance quelques liens au marché noir :

Nous avons d’Estonie un certain Johnny Cash. Profitez-en, rigolez bien, mais ne partagez pas ce clip sur Facebook, Il m’a valu 48h de suspension de mon compte. Vous voilà prévenus.

Étant donné que YouTube aussi trouve que c’est pas super approprié aux yeux les plus jeunes, l’intégration a été désactivée, il ne vous reste qu’à suivre le lien (je sais, ca fait peur après ce que je viens de dire).

En parlant de Russie et pour bien montrer que je n’ai rien contre ces barbares, voici le groupe Leningrad, qui, comme leur nom l’indique si bien viennent de St Petersbourg. Leurs clips sont particulièrement travaillés et généralement complètement fous.

Bon, pas de chance, YouTube trouve aussi que le visionnage de ce clip peut traumatiser les esprits les plus faibles. Il va encore falloir faire preuve de la plus grande flexibilité d’esprit et d’aller vous-même voir ce clip sur la célèbre plateforme de streaming.

Pour terminer, je vous propose de vous rendre en Bosnie, et d’aller à la rencontre du monde merveilleux de Salvatore Ganacci. Si vous aimez les voyages en chaussure de ville, cet artiste est fait pour vous.

Il va de soi que ces liens vers ces clips somptueux ne sont qu’une invitation à creuser les discographies respectives de ces groupes moins respectables pour certains. Moins respectables, mais pas moins respectées, bien (trop) entendu.

L’avis de George

Skibidi est un peu à ce truckisode ce que le fil dentaire est à la fondue au fromage…

« Quelqu’un veut de mon Bordeaux? »

L’avis de Bobby

Ah. cette douce impression de se retrouver a une quelconque fête de village quand le patron des scooters craque complètement son slip et balance des compiles Thunderdome mixées a des hit connection en pitch +8 

LE gap entre ce qu’il déclarent en interviews à propos de ce que leur musique veut dire

ET ce qu’elle est est ENOOOOORME 

Vouloir être des Die Antwoord russes, être des hérauts de la contestation gouvernementale, oeuvrer pour des minorités, et faire cette musique là….

En plus n’ont rien inventé, rappelez vous Alexander Pistoletov et son clip wtf avec string dauphins et bimbos et sa version pirate des caraibes 

Alexander Pistoletov from Russia to Ukraine