L’avis de Bobby
On va commencer par un comming-out, alors qu’il a été plébiscité un peu partout, je n’avais pas aimé l’album précédent de Little Simz. Un problème d’équilibre, il me paraissait bancal. Mais j’aimais l’artiste, sans être retourné.
Mais la rumeur d’une sortie surprise, fin décembre, d’un album m’a quand même hypé. Et c’est peu dire qu’elle m’a happé.
LE coup de foudre direct. Au début tu flashes sans trop savoir pourquoi, tu l’écoutes et tu fais waouh, puis tu l’écoutes encore et encore.
En l’aimant. Direct. Mais sans réfléchir ? Tu te loves dedans. Simplement. Tu aimes tout. Le phrasé, la prod’, les instruments, les breaks, les rythmiques, les choeurs. Et tu flottes. Oui c’est vrai sentiment amoureux que j’ai ressenti en écoutant cet album, vraiment.
Épaulée par son producteur Inflo et sa choriste Cleo Sol, et sûrement toute la bande du collectif Sault (collectif mystérieux dont elle ferait partie avec ses 2 comparses et peut être Michael Kiwanuka et Makaya McCraven)
Cette entrée chaloupée avec Angel ou tout est déjà là, ces cordes cuttées … rhaaaa !
X et ses cordes, et ses cuivres … rhaaaa !
Heart on Fire et ses chœurs … rhaaaa !
Who Even Cares et sa prod’ aquatique … rhaaaa !
Les samples de Sideways … rhaaaa !
Le piano pur de Control … rhaaaa !
Les cassures de rythmes de Gorilla (which samples a Jurassic 5 bassline) … rhaaaa !
L’avis de Gary
Les instrus sont bons même si je note que le même beat est repris à plusieurs reprise dans l’album. On surfe aux frontières du Slam et de l’acide Jazz.
C’est un peu mou, peut-être trop mou d’ailleurs. La constance et la retenue dans le phrasé de la voix devient un peu lassant au troisième morceau.
Enfin, les voix à la R. Kelly, y’en a parois trop en même temps et trop souvent. Quand on sait ce qui arrive avec ce type de vocaliste, le gospel soul doit peut-être être interdit pour de bon ! Enfin, ça ne nous rendra pas les p’tites.
Morceau préféré My Heart is on You
L’avis de George
Objectivement, c’est un très bon album de hip-hop, tous les morceaux tiennent la route avec une production nickel et bien léchée comme il faut.
J’ai aimé aussi le principe du fuck the marketing et fuck the music industry, avec un album sorti fin d’année après tous les tops (sauf le nôtre). Album annoncé 5 jours avant sa sortie sans promo, sans les 8 singles sortis en 3 mois avant l’album. Tout le monde ne peut pas se le permettre, mais même ceux qui le peuvent ont tendance à tomber dans ce panneau commercial. Mais je trouve ça assez bien joué.
Little Simz, j’adore son flow de manière générale quand elle rappe, et sur cet album, j’ai particulièrement apprécié aussi les percussions. Même si on y retrouve beaucoup de chœurs et d’orchestrations, j’ai trouvé cet album plus minimaliste, et probablement plus personnel, que son précédent. Ce qui n’est pas un défaut en soi. J’avais par exemple adoré The Book of Traps and Lessons de Kae Tempest.
Mais ce No Thank You m’a malgré tout laissé un sentiment mitigé. C’était trop ou pas assez. Et je reste moins fan des parties chantées.
Globalement, d’un côté, il n’y a aucun titre à jeter, de l’autre, il n’y en a aucun non plus qui ressort vraiment du lot, à part peut-être Heart on Fire. Sur l’ensemble, même si je n’ai pas envie d’en dire du mal, je me suis malgré tout un peu emmerdé. Un peu comme pour une finale Bruguera / Berasategui à Roland Garros ou plus récemment, quand la France a sorti la Belgique en demi-finale, clairement y a du niveau, tout est joliment maitrisé, mais ça manque de pics, quitte à avoir des creux.
Je me rappelle que quand j’avais lancé le précédent, rien que le morceau Introvert en ouverture m’avait directement scotché, alors que dans ce cas-ci, pas grand-chose de mémorable en ce qui me concerne.
Mais est-ce que c’est un bon album ? Pour tout qui aime le rap aux influences soul jazz gospel, probablement oui.
J’espère sincèrement qu’elle et moi nous sommes juste loupés sur ce dernier, parce qu’elle reste une des artistes de hip-hop nouvelle génération parmi ce qui se fait de mieux dans son genre.
L’avis de Alain
Cher lecteur, On ne va pas se mentir, le ton de ce podcast est parfois direct, mais parfois, il est direct, mais il est aussi brutal. Et pour le dire sans détour, Alain n’aime pas le rap. Enfin, il n’aime pas le rap… il aime le rap de Cool and the Gang ou des Temptations, par exemple ou un bon gros flow posé sur un bon beat suave et gras à la manière de Chad Kroeger ! (Allez voir qui c’est j’ai horreur d’expliquer les blagues)
Alors, cher lecteur, ne t’étonne pas. Ne te vexe pas. Ne t’outre pas. Ne t’offusque pas. Mais Alain n’aime pas le rap. Dans un râle mêlant dédain et dégout, nous sommes parvenus à distinguer les quelques mots suivants :
Elle affronte ses traumas dans des introspections rap profondes !
(Je n’ai pas de meilleure blague.)
Je vous l’avais dit, Alain n’aime pas le rap.
L’avis de Kante
« Bon sang ne saurait mentir ». Ben c’est pareil avec le bon goût. (À ceux qui lisent, je n’ai pas dit ça dans le podcast. C’est une exclu. Dinguerie, ici.)
Et vu que je vous avais déjà parlé de Little Simz, rien d’étonnant que son deuxième album soit aussi bien. Aussi bien que le premier ? Je ne sais pas, mais le flow de l’anglaise est tout simplement incroyable ! D’une efficacité redoutable et d’une fluidité imparable.
Ce deuxième album est un poil en dessous du précédent je trouve. le premier était plus solaire, plus lumineux. Celui-ci, je trouve qu’il y a quand même pas mal de morceaux un peu trop arenbi pour moi. Autant, l’autre frisait avec la limite de mon aversion pour le soap-opera de la culture hip-hop, autant, celui-ci les dépasse allègrement.
Mais attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai aps dit, cet album est un excellent album, et ça fait du bien. Ça faisait longtemps que Bobby ne nous avait plus proposé un vraiment bon album.
Vu qu’on sait tous que tu ne lis pas nos articles, et qu’on met juste les liens pour le référencement, voilà l’épisode ou on cause de tout ça :
Si ? Tu lis ? Mhoooo… comme c’est gentil, ça !