LIVE & BACKSTAGE : Le Concours-Circuit 2022

Annonce de la finale Concours-Circuit au Botanique à Bruxelles le 9 décembre 2022

Le Concours-Circuit, c’est quoi, qu’est-ce ?

Ça fait maintenant un petit temps que je dois vous parler du Concours-Circuit. Mais avant de vous parler du Concours-Circuit, je dois vous parler de Court-Circuit. Depuis maintenant 30 ans, et pour reprendre tels quels les mots de leur site internet, « Court-Circuit est une fédération de lieux de musiques actuelles, de festivals et de collectifs soutenant l’émergence artistique en Wallonie et à Bruxelles ». Déjà là, le programme est sympa. Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que Court-Circuit œuvre pour que la grande machine de la musique indé vive et s’épanouisse. Mais on vous en dira plus lors du deuxième volet de notre hors-série sur les #musicmakers que nous enregistrerons à l’Atelier Rock à Huy très prochainement. Toujours est-il qu’un des trucs super cools que fait Court-Circuit pour la musique, c’est le Concours-Circuit.

Le Concours-Circuit, comme son nom l’indique de manière absolument pas cachée, c’est un concours. Un concours qui s’adresse à des petits groupes qui ont un projet qui roule déjà, mais manquent de moyens et de visibilité. Un « Concours Jeunes Talents », un « Radio Crochet qui ne passe pas à la radio », même si au final, y’a des trucs qui finissent à la radio, appelez ça comme vous voulez, eux, ils ont décidé d’appeler ça « Concours-Circuit », et je trouve qu’ils ont bien fait. Ça prend un petit peu tout son sens.

Pour gagner quoi, au final ?

A la clé, pour les finalistes, une programmation dans les plus grands festivals et les plus belles salles du réseau Court-Circuit.Live. Dour, les Ardentes, le Microfestival, le Bucolique, Austreal-Boreal, les Nuits Indés, les Aralunaires (entre autres) pour les festivals, et le Rockrill, le Reflektor, le Belvédère, l’Atelier Rock, le Bota (encore entre-autres) pour les salles. Rien que ça. Et ce n’est pas tout, la SABAM, la FWB, le ministère de la Culture, PlayRight, et bien d’autres soutiens institutionnels ou non-institutionnels soutiennent les lauréats au travers d’action de soutien, des résidences, des sessions studio, et, pour les plus chanceux, de la bonne grosse moula (bon, bonne grosse, calmons-nous, hein… on parle pas d’un héritage colossal, mais ca fait une petite cassette pour du matos, s’entourer de professionnels, ce genre de choses, hein… c’est le but, quand-même)

Quelques noms vite-fait qui sont passés par le Concours-Circuit : Glass Museum, Alaska Gold Rush, Monolithe Noir, Glauque, Tukan, Adrian Bouldt, De Profundis, Miam Monster Miam, Mud Flow, Showstar, Venus, Xaman-Ek, Pink Satellite, Da Familia, My Little Cheap Dictaphone, Run Amuck, Starving, Zythum, Hollywood Porn Stars, Bacon Caravan Creek, Emma Peal, Malibu Stacy, Eté 67, Atomic Leaf, Montevideo, Set The Tone, Blue Velvet, Kiss & Drive, GangBang in HongKong, The K., Saudade, Endless Dive, Mangrove, et bien d’autres.

Observateur privilégié

Engagé pour photographier le quart de finale, puis la finale, j’étais idéalement placé pour voir non-seulement l’intégralité des groupes sélectionnés pour les prestations lives, mais aussi pour assister à la finale, grand moment d’émotions. C’était donc parti pour 4 soirées de découverte de groupes, mais aussi de salles.

Première soirée au Kultura où Jazmynn (soul) nos petits copains de NYXX (some really dark shit), Bruant (post-rock), Tom Franck (house + VJ) et Alex Lesage (electro) ouvrent le bal des quarts. Puis direction la Ferme du Biéreau à Louvain pour la deuxième soirée avec Atheris (jazz core/electronica), nos chouchous d’Eosine (shoegaze/dream pop), Lou K (folk/garage), Jean-Paul Groove (math rock/electro) et 39 Bermuda (hip-hop/garage). Un break, puis on se retrouve au Vecteur à Charleroi pour découvrir Ice Sealed Eyes (New Core), Yakhchal (post-rock), Bow (electro/krautrock), Bart Kobain (hip-hop/rap) et Nariel (electronica) qui défendaient leurs chances au concours. La dernière soirée se déroulait au Brass à Bruxelles avec Oberbaum (pop/rock), Aziza (soul/rock), MIT – The Male Idiot Theory (punk rock), Djengué (soul/rnb) et The Haze (electro pop).

Le niveau était haut, mais des têtes dépassaient déjà clairement de la foule. À mon plus grand regret, NYXX voyait sa participation au concert écourtée (pour finalement être récompensés par la suite), mais on pouvait se réjouir de voir Elena et son projet Eosine être repris pour les étapes suivantes de la compétition. On pouvait aussi se réjouir de retrouver Bart Kobain et son hip-hop californien made in Brussels, tout comme Jean-Paul Groove, Ice Sealed Eyes, Atheris, Aziza, Tom Franck, Alex Lesage, Djengué et Jazzmynn au Reflektor et au Rockrill pour les demis.

Les soirées des demis, à Charleroi et à Liège, voyaient donc les prestations de Jazmyn, Alex Lesage, Bart Kobain, et Eosine les mener à la finale du concours. Direction la Capitale pour ces 4 là !

Une finale au Bota

Le 9 décembre, on retrouvait tout ce petit monde et un jury composé de professionnels du secteur pour la finale au Botanique à Bruxelles. Lieu de prestige s’il en est, c’est aussi l’opportunité pour ces groupes de jouer sur une grande scène pour ceux qui jouaient à l’Orangerie, et dans un temple de la musique dans la Rotonde. Si la scène de la Rotonde permet une atmosphère plus intimiste, elle n’en est pas moins impressionnante avec ses gradins escarpés. Et que dire de l’Orangerie et de sa grande scène !?

Mais avant ça, des résidences ont été offertes aux groupes sélectionnés pour la finale; C’est ainsi que les morceaux ont évolué, de là, les sets ont pris de l’assurance et les shows se sont envolés. J’ai retrouvé à Bruxelles des groupes métamorphosés. Méconnaissables tant la progression était impressionnante pour certains. Ce soir là, Eosine, Jazzmynn, Bart Kobain et Alex Lesage ont tous offert un show qui non-seulement surpassait leurs shows précédents, mais allaient au delà de ce à quoi je m’attendais. Je tiens d’ailleurs à tirer mon chapeau à Bart Kobain pour l’évolution qu’a pris son projet, balançant des gros riffs métal sur son hip-hop from United States of Belgica. Le prix très non-officiel du Deadbeat Club « du groupe qui devait pas gagner mais merde quoi » est décerné à Bart Kobain. Direct.

Un vainqueur bien connu

Alors on pourra dire ce qu’on veut, mais Pat St Rem l’avait bien dit. Eosine allait gagner. D’ailleurs, Eosine a gagné. Et c’était amplement mérité. Je ne dis pas ça parce que ce sont mes copains, je dis pas ça pour faire plaisir, c’était fucking mérité. Et je n’étais pas le seul à le dire visiblement; Leur prestation incroyablement maitrisée, professionnelle tout en laissant entrevoir un univers à venir a tapé dans l’oreille de plus d’un. C’est pas pour rien, non-plus qu’ils ont décroché la super-timbale 2000 en raflant un pourcentage non-négligeable de toutes les récompenses offertes par les partenaires de Court-Circuit et du réseau Plasma. En tout, ce sont pas moins de 18 prix sur les 35, soit plus de la moitié des distinctions.

Félicitations à vous donc, les 4 frêles cavaliers de l’apocalypse liégeoise. Chevauchez, et battez le fer tant qu’il est chaud (même s’il m’est d’avis qu’il ne va pas refroidir avant un moment)

Je tiens d’ailleurs à féliciter tous les groupes qui ont participé à cette édition qui n’ont, pour aucun démérité, quel que soit le moment où la compétition s’est arrêté pour eux. J’ai vu des groupes qui méritaient, si pas de gagner, au moins d’accéder à la finale, mais comme le dit l’adage, chacun son métier, le mien étant de faire des images, le leur étant de faire la musique de demain.

Palmarès complet :

Premier Prix : EOSINE

– Soutien financier de 3.000 € Prix de la Ministre de la Culture
– Soutien financier de 2.500 € par PlayRight +
– Une session d’enregistrement au Jet Studio

Deuxième Prix : JAZMYN

– Soutien financier de 2.000 € Prix de La Fédération Wallonie-Bruxelles
– Soutien financier de 1.000 € par Sabam for Culture
– Une session d’enregistrement au Rubens Studio