L’album choisi cette fois-ci par Bobby est comme par hasard un album de DJ. Les chiens ne font pas des chats.
L’avis de Bobby
Kenny Dixon Jr., aka Moodymann, fait partie de la 2ème génération après les pères fondateurs, mais lui est parti vers la House plutôt que la Techno, samplant allègrement dans toutes les strates de la culture noire américaine,
il est une sorte de “Prince” des boîtes a rythme. Prince dont il est fan absolu d’ailleurs. Reprenant la stupre la luxure et la moiteur de son collègue, moins les guitares, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Ok sur certains morceaux il peut y avoir un côté Moby je l’avoue mais quel sens de la soul, quel groove.
Ce sera sûrement trop subtil pour vous bande de lourds mais tant pis j’assume, et en plus de ces prods parfaites pour moi, sa voix salace est à ça de me perturber.
Morceau préféré : L’ouverture « do wrong » qui est la synthèse parfaite entre spiritualité et sexualité
L’avis de Kante
Mon cher Bobby, je m’attendais à un truc beaucoup plus qualitatif de ta part…
Le moodymann, oui, il est bien, oui, il groove, mais j’ai l’impression qu’il a été pomper toute les intrus et les accompagnements sur la compilation Chillout 2000 sortie chez Ninja Tune… en 2000.
Ça ne te dit rien, cette année ? 2 ans plus tard, sortait Deltron 3030. Alors tu peux me chambrer avec ça pour le reste de ma vie, ais avoue, t’as un problème avec l’an 2000, hein toi… tu te souviens ma critique de Caribou ?
Revenons-en à cet album… ok, on peut mixer, mais bon, à un moment, y’a moyen de mixer avec des trucs plus récents…
Edit : lors de l’enregistrement, nous avons eu une discussion très intéressante (enfin, ce que je disais était très intéressant). En gros, J’aime bien la manière dont les DJs et autres remixeurs posent des réinterprétations de certains pans de la musique.
L’avis de Alain
Je ne sais pas ce que c’est que cette plateforme de diffusion, mais visiblement, son album n’était pas suffisamment bon que pour sortir sur de vraies plateformes de streaming.
C’est un truc un peu particulier. On sort un album, on a 36 versions du truc,, n’importe qui peut s’appeler Moodyman et sortir un truc. Allez voir sur Bandcamp les trucs de Dave Mathews Band, vous constaterez très vite que ce n’est PAS Dave Mathews Band. Je peine a saisir l’objectif de cette plateforme de Streaming.
Ceci étant, Kenny Dickson Jr., à tout moment de l’album, on espère que « Oh mon Dieu ! Ils ont tué Kenny ! » mais ça n’arrive jamais.
Bref. J’ai lu. C’est de la house. C’est intéressant tout ça. La House, je l’ai pas trouvée. La seule house que j’ai trouvé, c’est la House du Seigneur, puisque les premiers mots qu’on entend sur cet album, la musique commence et « Oh Thank You Jesus ! ». Bobby est en pleine conversion. Après, on va me reprocher à moi de choisir des albums de Rock Chrétien.
Je trouve que c’est un album qui manque de cohérence. C’est un espèce de salmigondis de tout ce qui traîne à gauche et à droite, ca fait un peu le gars qui veut faire de la musique comme dans les années 70, mais je n’ai qu’un Roland D50 à la maison, alors vous aurez des sons des années 80, il faudra vous en contenter. Ca a un coté un peu funk-soul qu’on a acheté sur Wish, voir même du Ben l’Oncle Soul de Détroit. JE sauverai peut-être le premier morceau pour respect pour Dieu.
Ca m’a rappelé pourquoi j’ai aimé Jean-Michel Jarre.
L’avis de George
Moodymann, l’homme maussade…
D’abord, j’aurai une petite question. Est-ce que les droits d’auteur perçus pour la diffusion de sa musique dans des espaces publics varient en fonction du prix moyen des boissons ? Parce que si oui, j’ai peut-être une explication qui puisse donner un peu de sens à l’existence même de cet album. La seule peut-être un tant soit peu rationnelle. Mais nous y reviendrons.
Que dire donc de ce Taken Away, il m’a fallu deux titres pour trouver mes repères.
Le premier était plutôt sympa. J’avais presque l’épaule qui se mettait à gigoter toute seule. Un peu comme aurait pu le faire John Cage dans Ally Mac Beal ou l’oncle Phil dans le Prince de Bel-Air.
Le Prince de Bel-Air, c’est un peu nous d’ailleurs. Quentin ferait un parfait Will. Alain sans hésitation en Jeffrey. Bobby, y a pas photo, c’est Carlton. Pour moi il reste l’oncle Phil ou Jazz. J’hésite.
Mais je m’écarte.
Moodyman. Deuxième titre, Taken Away, et là j’ai eu le déclic. J’ai su où je me trouvais. Non pas encore chez Zara, ça c’était Caribou, même si ça aurait pu le faire aussi. Non. J’étais sur une terrasse de bar d’un rooftop. Avec des grands canapés blancs et des faux palmiers. On était tous habillés en blanc. Avec des serveuses mannequins, elles aussi habillées, peu, en blanc également, qui servaient des mojitos à 20 euros en tirant la gueule.
C’est génialement lisse et parfaitement insipide. Il ne se passe jamais rien, y a un peu de rythme par moment, certes, mais jamais une note qui vole plus haut qu’une autre. La bande son parfaite pour fourguer des mojitos à 20€ à des jeunes cadres dynamiques passant une merveilleuse soirée dans un endroit chic et distingué, et pour leur fourguer des bulles et des cocktails.
Et l’album défile, encore et encore. Et il continue à ne rien se passer. Une pure merveille.
Moodyman, c’est un visionnaire. Le mec qui a bien senti que Buddha Bar, c’était has been, et que pour les bandes sons d’ascenseur, le marché était déjà saturé. Donc il a foncé. Il a pris le créneau musique de rooftop. Et bim, c’est le jackpot à la Sabam. La seule explication que j’aie pu trouver à avoir mis autant d’énergie à faire un disque aussi inutile. Ailleurs que sur les rooftops je veux dire.
En tout cas, pour supporter cet album, je pense qu’il faut aimer le blanc. Les palmiers. Et les rooftops.
Et malheureusement, moi, j’aime le noir, les grottes et j’ai le vertige.
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