Mrs Piss – Self Surgery (2020)

Vous cherchez un album de musique de chambre ? Raté, c’est un album de musique à George. J’espère que t’es solidement installé, parce que ca envoie du boudin.

Vous remarquerez au passage la pochette bien censurée par les GAFA et autres BIG BROZEUR !
BRAVO BANDE DE PRUDES !

L’avis de George

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un duo 100% femmes, 100% badass, 100% crasse.

Mrs Piss, c’est le projet de la majestueuse, l’impressionnante, la grande prêtresse Chelsea Wolfe et de Jess Gowrie, devenue la batteuse officielle de son groupe solo depuis 2017. En réalité , les deux femmes étaient potes à Sacramento début des années 2000 et elles avaient joué ensemble dans un groupe qui s’appelait Red Host jusqu’en 2010, quand Chelsea Wolfe a commencé son groupe solo, puis elles se sont retrouvées au bout de 7 ans.

Contrairement à Laurynn Hill, Chelsea Wolfe n’a pas de problème avec l’écriture. Elle a sorti en solo 7 albums entre 2010 et 2019, plus un paquet d’EPs et une collection d’acoustiques. Des albums qui alternent entre rock gothique, doom, darkwave et même country gothique pour son dernier solo, Birth of Violence.

Cet album intitulé Self-Surgery de Mrs Piss se voulait à la base punk et metal, un truc plus sauvage que ce que fait Chelsea Wolfe en solo.

Une intro malsaine et 7 titres tous plus remarquables les uns que les autres pour un total d’un peu plus de 18 minutes. Des titres courts, mais ce qui n’empêche qu’ils sont terriblement efficaces et surtout très variés et très différents.

Le projet se voulait punk à la base, mais rapidement, les influences 90’s sont venues s’ajouter et, il a viré au grunge, non pas de Pearl-Jam, mais de Nirvana façon Bleach dans l’esprit In Utero, au rock indus à la Nine Inch Nails époque Downward Spiral ou Manson période Antichrist, au rock électro digne des derniers Nine Inch Nails encore, et un peu aussi au doom comme on y avait déjà eu droit sur les albums récents de Chelsea Wolfe. Plus le single Knelt et sa jolie vidéo qui n’aurait pas dénoté sur un album solo de Chelsea Wolfe tant il se rapproche de ce qu’elle a pu faire en solo. Alors que le reste de l’album fait probablement partie de ce qu’elle a réalisé jusqu’ici de plus violent, à son échelle en tout cas. On reste en effet loin de Cannibal Corpse et Defecal of Gerbe.

L’album est sorti sur le label Sargent House basé à L.A. qui compte encore aujourd’hui dans son Catalogue Chelsea Wolfe évidemment, mais aussi Earth, Deafheaven, Emma Ruth Rundle, Jaye Jayle, Lingua Ignota et Wovan Hand. Rien que ça. Sans oublier Daughters, Marriages et Red Fang qui sont passés par chez eux.

J’avais promis de ne pas faire trop long.

Mrs Piss est aussi un projet qui se veut féministe, composé de deux femmes qui se veulent à la fois paumées et inadaptées « my name is shit » mais aussi seriously badass, the truck-driving women, the Mega Babes of The Wild Order. Et aussi paumées, désabusées, apparemment la vodka a pas mal coulé pendant les répétitions.

Will you be happy then?

Et d’ailleurs, à propos du choix de ce nom : l’idée de départ était : Pourquoi des mecs pourraient s’appeler Anal Cunt ou Amputated Genitals et que les femmes n’auraient pas le droit de choisir elles-aussi un nom sale ? Y a un côté provocation évident, mais avec un message derrière : on peut être aussi sales que vous les mecs. « Il s’agit d’embrasser une certaine facette de la féminité que certains veulent garder refoulée. Il s’agit d’embrasser la réalité d’être une femme dans sa globalité. Traditionnellement, les femmes ne sont pas censées parler de choses « sales », donc c’est un peu comme un doigt d’honneur du punk rock. Il s’agit d’être mariée à la saleté ».

Et pour terminer, en parlant de sale, la pochette est réalisée par Caroline Vitelli, une tatoueuse suisse, mais je vous laisserai le soin et notamment à la délicatesse d’Alain lors de son intervention de nous décrire la magnifique cover de cet album Self-Surgery de Mrs Piss.

L’avis de Kante

Donc, on était bien, on était posé, la bite à l’air, on demandait rien à personne, … et je me suis surpris à fort fort bien aimer la proposition artistique de Madame Pipi. J’étais tenté de mettre 50c dans la coupelle, mais c’est ma madame qui allait mal le prendre. Déjà que je baisse pas la lunette, si en plus, je sous-entend qu’elle est là pour nettoyer les chiottes, je suis pas prêt de baiser…

Non, sans deconner, j’ai kiffé, et en fait, ça m’a fait penser à la BO du film de nos vies ces derniers mois. Un truc lancinant (vous voyez que je vous ai écouté, même si Bobby soutient l’inverse … non, tu n’as pas dit que je te manquais), sombre, un peu lent, grave, profond, le seul truc qui manquait ce sont les commentaires des complotantes… quoique…
Mais donc… on est sur un truc parfaitement supportable, ça peut durer des mois, ça va être dur, mais c’est supportable. Je parle de la musique là, hein, pas de la pandémie. Le covid, j’en ai par dessus la boite à tartine, j’en peux plus, je suis aux abois. Je dois même dire que la noirceur et la violence relative de cet album m’a permis de souffler un coup et de respirer.

Est-)ce que je l’écouterais spontanément ? Je sais pas, le confinement, il dure encore combien de temps ?

Pour continuer sur la lancée, je tiens à dire que je n’ai pas écouté Chelsea Wolfe parce que j’ai déconné, et que j’ai tout écouté cet après-midi par manque de temps, de motivation et sans doute de drogue (c’est pas vrai, je ne manque jamais de drogue). Par contre, Spotify m’a repris de volée, et m’a lancé sur la sélection acoustique de la dame, et que je dois dire que j’ai carrément kiffé ma race. C’est doux, beau, de belles harmonies, une instrumentation délicate et quelque chose de très bien construit, on ne s’emmerde pas. À aucun moment. Une vraie découverte, elle se trouve dans mon top sa mère. (Oui, non, j’ai pas de top 10 20 ou 30, j’ai un top, et c’est déjà pas mal. Ça met moins de pression. Et puis qui nous dit qu’il y aura 10, 20 ou 30 albums de qualité cette année quand on voit la merde ?

Merci George !

L’avis de Alain

Moi je peux t’expliquer que dans la vie, si tu rates, parfois, tu gagnes. Et que parfois. Moins tu gagnes, plus tu réussis, mais que si tu perds, tu gagnes quand même. Même si c’est pour faire dame pipi ou aimer jésus, ou casser des bateaux (de toutes façons, c’était la faute de sa femme, cette connasse).

À la base je n’aime pas (C.f. le rock prog), mais je ne connaissais pas Chelsea Wolff … mais qu’ai-je fait ??? Ou étais-je ???
Une fameuse voix.
37 ans le 14 novembre Chelsea (ça dépend de la date de sortie du podcast)
Pourquoi seulement 20 minutes ? 20 minutes, ce n’est pas un album dans mon monde, c’est juste le temps d’un chanson…

Si je pouvais avoir confiance en vous et être certain que vous ne détourneriez pas mon propos, je dirais : « waaa ! Elle est vraiment très bonne. ! »

Je sais qu’il y a un univers tout autour du truc, mais je la préfère en solo. (Birth of violence de 2019 par exemple).
Maintenant, vous pouvez dire tout ce que vous voulez mais tout ça ne nous rendra pas Eddie Van Halen…

L’avis de Bobby

Bon c’est court et c’est bon. cet album est une lueur d’espoir pour les éjaculateurs précoces. Si en plus ils sont fans de golden shower c’est le walhalaha pour eux. c’est court ET VARIÉ.

Le côté pj harvey est bien dosé, C’est, tellement court qu’on a pas le temps de se lasser, ni d’écrire dessus d’ailleurs 😉

En fait on dirait un MegaMix, comme avant, vous vous rappelez, où ils mélangeaient 12 morceaux en 3 minutes

Nobody want to party with us est mon morceau préféré 

Pour reprendre une analogie avec le titre surgery, ça tranche vif dans les chairs mais ça n’oublie pas de mettre du coton doux après pour soulager, quitte à appuyer un peu trop fort genre “ et là tu as mal ?”

ET CE TITRE M.B.O.T.W.O. QUI VEUT DIRE Mega babes of the wild order. C’est bon je suis fan !