Nan, fallait pas l’inviter

L’heure des règlements de compte a déjà sonné pour moi, pour vous, je vais être un peu long, mais comme on a dit que désormais, on s’en tamponnait le nombril avec une pelle à tartes et que puisqu’après, je vais juste bien pouvoir fermer mon claque-merde, j’en profite un peu. Vous vouliez de l’intro, la voilà.

Alors chers auditeurs, je vous conseille d’éloigner vos chiards pendant les 15 minutes qui vont suivre parce que ça va tailler sévère dans le gras. Et vous là, les 5 bioman au bout du wifi, surtout m’interrompez pas. Suis pas d’humeur.

Fallait pas l’inviter.

Choisir c’est renoncer.

Ce soir, on a choisi un invité. Qui a lui-même choisi de renoncer.

Mais attention, je comprends parfaitement, faut quand même préciser que dans le lot, on avait le choix entre:

Monsieur Manatane "je suis colère, je suis violence parce que je suis  trahison" - YouTube
Je suis colère parce que je suis trahison !
  • Un album de hip-hop au chanteur aphone choisi par DJ Bobby shuffle ;
  • L’album de Môssieur Alain qui nous a sorti de sa nouvelle berline un groupe de grunge en pleine descente, que dis-je, en pleine chute libre même, parce qu’alors qu’on pensait qu’ils avaient touché le fond il y a quelques années déjà, ils ont continué à creuser sans pour autant jamais trouver de pétrole ;
  • Sans oublier Maman Whitney qui nous a sorti un ô combien sympathique album datant de 15 ans d’un groupe qui pète actuellement autant la forme qu’un Michael Schumacher qui, parait-il cligne enfin des yeux quand on lui enfonce un tuyau dans le rectum ;
  • La sélection du pourtant excellent Kante qui cette fois a décidé de faire péter un album d’art pop nu jazz qu’on pourrait comparer à un mousseux fadasse néanmoins parfait pour se pignoler aux vernissages de la Boverie entouré du gros DeMeyer et de l’avocat de Fornieri ;

… Alors quelles pouvaient bien être les chances là-dedans d’un pauvre groupe de Portland pratiquant un savant mélange de power electronics et de drone death industrial sludge metal, quand bien même fussent-ils quant à eux au sommet de leur art et de leur catégorie, certes plus étriquée que celles de toutes les machines à faire remuer le popotin des ploucs à peine dignes des Ardentes plus ou moins précités. Normalement, toutes les chances, les meilleures même…

Mais OK. Certes, The Body, pas un album facile d’accès, mais néanmoins le meilleur de ce début d’année 2021. Avec le premier album de Black Country New Road, le dernier Spare Ribs de Sleaford Mods, l’album Calvaire des black métalleux toulousains de Ferriterium, et les EP de Gatecreeper, Emma Ruth Rundle & Thou et de Cult Of Luna ou même le single de Jaz Coleman et Ondrey Smeykal sorti il y a peu de temps, mais je ne savais plus si je vous en avais déjà parlé…

« Ho bah si t’avais choisi un de ceux-là, ou même Pearl Jam, t’aurais surement eu plus de chance… » Mais wais. Et quoi encore, un live de Tonton David aussi pour qu’on se marre un peu ? ET MON CUL, C’EST DU STEAK HACHÉ ?

Pas question de choisir un album facile pour pas me faire jarreter… Je préfère encore aller chier un porte-avions tiens. Comme le disait si bien Phil Anselmo : PAS DE COMPROMIS.

The Body c’est le meilleur album de ce début d’année. Point barre. Et comme le dira bientôt si bien Stéphane Moreau, « l’intégrité finit toujours par payer et la justice par triompher »…

D’ailleurs, Arnaud Lemoine de Noise Mag ne s’y est pas trompé, lui, en lui collant un magnifique 9/10 et ajoutant en guise de conclusion que « The Body nous offre un album malaisant mais impressionnant, capables de faire vibrer les corps comme s’ils étaient livrés aux décibels de la scène. Premier disque du monde d’après ». Mais soit.

Premier disque du monde d’après © Noise Mag

En attendant, cher auditeur, ne te méprends pas, reste bien avec nous, enfin, avec eux je veux dire. Quels que soient les choix douteux de mes sympathiques comparses, ils auront toujours le don d’en parler avec bonne foi, délicatesse et en parfaite objectivité. Non, je déconne. Par contre, ils sont toujours drôles et captivants. Alors sers-toi une petite verveine et reste bien assis au calme dans ton canapé en profitant un maximum de ces trois heures trente de parfaite quiétude sonore qui t’attendent.

Au calme, j’insiste. Le calme, c’est tout ce qui t’attend dans cette sélection d’albums choisis au meilleur coefficient de mièvrerie. Et tout ça servi uniquement par des chroniqueurs parfaitement incapables de hurler en permanence dans leurs micros.

Oui parce que moi, je fais mon sac-frigo, je brûle ma mastercrash et je pars fracasser de l’ukulélé sur la montagne de Bueren pour me calmer. Parce qu’aujourd’hui, on a dit non à la violence avec un V majuscule. The Body, ils font pas de la musique pour faire danser la ménagère de 50 ans ni pour animer les thés dansants. C’est du solide The Body. Et ce nouvel album sorti en ce début d’année de merde modestement intitulé « I’ve seen all i need to see » est un condensé de décharges sonores hurlées par des mecs dont on pourrait croire qu’ils sont en train de jouer leur dernier concert sur un bûcher au beau milieu d’une casse de voitures en plein tremblement de terre de magnitude 58.

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Mais on a dit non. Il parait que la violence est déjà suffisamment omniprésente dans notre quotidien. Les SDF, les restrictions liberticides, le chômage… MAIS HO PUTAIN ON CHEZ LES HIPPIES ICI MAINTENANT ???

Enfin, quand je dis on, c’est vite dit. Parce qu’il est temps pour moi à présent de dénoncer l’infâme coupable de cette ignominie complotiste qui voit les incroyables The Body s’effacer au profit de toute cette vilaine soupe aux vermicelles avariés qui vous attend. Ce coupable, c’est l’horrible, l’atroce, le vilain PAT SAINT REM. Le seul et unique responsable de votre privation du jour de volume sonore toujours dans le rouge et de blagues douteuses sur les juifs, les roux, les handicapés et sur Pearl Jam.

PAT SAINT REM, PAT SAINT REM, et dire que je m’en faisais une joie, faut dire que Kante nous avait matraqué à coups de PAT SAINT REM comme il fallait lors du dernier épisode.

Pourtant fondamentalement, un pote de l’ô combien excellent Kante doublé d’un gars qui organise entre autres des concerts de rock doit être par définition un type qui sait reconnaître là où se trouve le talent. Pas de méprise, je ne parle pas de moi là, mais de The Body. C’est son métier, merde à la fin, de reconnaitre le talent. Dans l’cul lulu.

PAT SAINT REM, le seul mec qui, quand on lui propose un puissant bourbon de 20 ans d’âge, soit foutu de répondre, non merci, je prendrai plutôt un Cry Me A River Cola avec une rondelle de citron, deux glaçons et quelques guimauves en accompagnement. Le mec qui préfèrera Bon Jovi à Black Sabbath, Jean-Michel Jarre à Atari Teenage Riot ou tout simplement Eddie Vedder à l’ukulélé plutôt qu’un bon live de Marduk. Mais quel bourbier.  

Ou alors, c’est encore plus fourbe et perfide que ça, sachant que The Body ne pouvait que venir de moi, les 4 autres jus de sirop pour la toux pouvant tous aisément être inter-changés mais en aucun cas m’être attribués, Môssieur Pat Saint Rem a sciemment décidé de me mettre au tapis ! De me mettre à la colle ! Au compost le George ! Moi, le digne représentant de ce podcast des guitares qui suintent et des amplis qui fument !  Friendship rock metaul mon cul !

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Henry says hi

« Meuh ça me rend triste… En plus c’est pas toi George qui a proposé qu’on fasse comme ça ?? » Allez, sans déconner… MERDE, c’est clair ça ? MERDE. Et CREVER. Et puisqu’on parle de merde, laissez-moi vous dire, Môssieur Pat Saint Rem, que grâce à vous, ils vont en bouffer de la merde lors du prochain épisode, mais de la bonne, à tel point qu’ils en redemanderont et qu’ils termineront la fin du pot à la petite cuiller sans Arthour pour leur venir en aide. Ce sera violence exponentielle. En comparaison de ce qui les attend, Shit&Shine et The Body vont ressembler à des chants de scouts morts autour d’un feu de camp un soir de pleine lune.

Mais d’ici-là, ce soir ce sera donc soupe à la verveine et demi-molle pour tout le monde ! Sur ce, je vous laisse infuser votre fucking bergamote, j’ai encore un ukulélé à fracasser et 374 marches à grimper qui m’attendent. Mais en vous suivant malgré tout de loin. « I’ll stick around » comme dirait l’autre has-been. Tas de cons.

J’vous en foutrai moi du PAT SAINT REM.

Non, fallait pas l’inviter.

Haaa monde de MEEERDE.

George Abitbol (@Gege_Abidbol) | Twitter

La note de Kante : T’étais pas là, mais tu m’as tellement manqué que j’entendais ta voix à tout bout de champ … J’ai cru être possédé à un moment tellement je sentais ta présence.