Mise en contexte par Whitney : Cet album est composé d’une seule piste de 53 minutes.
(NDLR : ceci n’est pas une mise en contexte, c’est la durée. Après, peut-être que Whitney avait autre chose à dire, mais on ne le saura jamais, puisque Bobby l’a coupée, grossier personnage qu’il est !)
L’avis de George
Pour connaître l’avis de George, rendez-vous à la fin de cet article. En effet, dans un grand geste, certes opportuniste, de nous envoyer au casse-pipe avant lui, George s’est un peu carapaté. Est-ce pour se resservir une bière ? A-t-il encore ses problèmes d’hémorroïdes ? Est-il parti prendre un bus pour Vladivostok, envoyé dans la grande Sibérie pour y expurger je ne sais quel crime socialiste ? Vous le découvrirez ! (quel suspense, bordel !)
Pari : Whitney va détester, Quentin y voit un truc un peu sympa, mais un peu long, Alain va trouver ça pas assez progressif. (Pas un mot sur Bobby, mais on sait tous qu’il va aimer. Ou pas. Ou si. Bah.)
L’avis de Whitney
En fait, je vous ai donné mon avis (NDLR : c.f. les 53 minutes), et puis vous avez trouvé de quoi je parlais. Je ne sais pas si ça fait de moi quelqu’un de très prévisible ou de George quelqu’un de très prévisible.
Je râle souvent que les pistes sont trop longues. Je devrais arrêter d’en parler, je me demande si ça ne me poste pas malheur.
Y’a des moments qui étaient « sympa », je pense, et y’a des moments, je shpfje* que je suis encore entrain d’écouter un truc proposé par George, et donc, j’ai ma réponse.
EN fait, on est souvent d’accord sur ce qu’on écoute. On va relever les mêmes trucs, mais pas pour les mêmes raisons. Et généralement, y’en a un de nous qui va trouver ça positif, et l’autre va trouver ça négatif. Y’en a un qui va dire « ouais, y’a trop de Wesh Wesh », et l’autre va dire « Ah, moi, j’aime bien. ». En fait, on est d’accord, mais c’est juste que le jugement derrière est différent, et souvent, entre George et moi, opposé, mais nous sommes souvent d’accord, sauf que moi, ce sont des critiques et lui, un compliment.
Je trouve que c’est trop long. 14minutes, c’est pas grave. Parce que je peux passer à la suivante. Là, je peux pas. Un morceau. Je peux pas passer. Y’a qu’une piste. Je crois que c’est la première fois depuis le début du podcast que je dois écouter tout ton album. Tu m’as piégée, salaud !
* Merci de noter l’abnégation avec laquelle notre équipe de re-transcripteurs s’est attelée à déchiffrer avec précision et exactitude cette expression particulière et à l’acoustique si imprécise.
L’avis de Bobby
Ça va être court en fait, à l’inverse de ce morceau. Je t’aime George, j’essaye souvent d’écouter les trucs que tu aimes, et je tombe souvent sur des trucs que j’aime, mais là, 53 minutes, je peux pas.
Titre du Plus Gros Fayot décerné a George. On veut se mettre Alain dans la poche, on propose un morceau de 53 minutes. Sérieusement ?
L’avis d’Alain
Vous savez que j’écoute vos petites choses sur Apple Music. C’est toujours un délice de voir la cover de l’album de Billie Eilish avec la petite tête de Frédéric en dessous. C’est un plaisir qui n’a pas d’égal.
George nous avait déjà fait écouter des trucs de Neptunian Maximalism que j’avais trouvé ma foi f.. enf… in… que j’avais trouvé. Voilà, je les avais trouvé. Alors j’ai continué à chercher. Et donc, j’ai cherché. Sur Apple Music, et je trouve … ah, non, ça, c’est le single. Une piste. Alors je cherche encore. Ah… ah, non, ca c’est le même, un titre… et puis … aaaaaah ! En fait il y a une seule piste. JE me le suis dit à un moment… peut-être que les gens ils ont un peu déconné… comme au début des CD… ils ont oublié de découper, ils ont fait une seule plage, mais il y avait des coupures. Mais non.
Alors, vous avez tous dit progressif, mais là, on n’est plus au stade du progressif. On est au stade de l’expérience.
Premier arrêt sur la pochette, vous savez bien que j’aime ça, les pochettes. On a plein de petites choses : il y a un Sarlacc (NDLR : pour être sur de l’orthographe, notre équipe de scribes indiens a lancé une recherche sur google sur Sarlacc. Ils ont témoigné de cette expérience pour le moins troublante : Sarlacc + Starwars = Star Ac’ Wars. Et on viendra encore dire que les albums choisis par Alain sont le fruit d’un certain hasard… Non. Tout cela est absolument calculé… que dis-je… ingénieuré !), il y a un Boba Fett qui en fait n’est pas un Boba Fett, mais une femme à poil. A partir de là, en théorie, si tu mets un Boba fett à poil qui est une femme et qui va se faire manger par un Sarlacc, tu es bon pour 10 ans de psychanalyse.
Un mot sur cet album : Complexe. Est-ce que c’est beau ? Est-ce que cet album est beau ? Heehhhaaaiiiin*. Est-ce qu’il est beau ? Euhj’n’aipôt’chépa** ! La notion de beauté ne m’intéresse pas dans cet album. Est-ce qu’il est intéressant ? Ah ça, il es vachement intéressant ! Musicalement, terrible, des compétences musicales des gens qui savent ce qu’ils font.
Ma première curiosité quand j’écoute cet album, je me demande si ils ont enregistré tout ça en une prise. Est-ce qu’ils ont coupé, remixé, recollé ? C’est assez perturbant parce que les morceaux sont très complexes musicalement, il y a beaucoup d’instruments, il se passe beaucoup de choses, nodidjo ! David Guetta qui ferai un morceau de 1283 minutes en une seule prise, ça parait largement faisable, mais ici, il y a tellement de trucs que ça parait infaisable. Ça joue bien, ça joue grave, c’est vraiment bon ! Super prise de son. Ils doivent avoir un studio du tonnerre, comme les bons studios belges, parce que oui, ils sont Belges. On sait tous qu’en Belgique, on a des studios qui sont top, qui sont même connus outre-Atlantique style West-Coast/East-Coast Han-Han Wesh Wesh. Parfois on est très forts sur les studios, c’est bien connu qu’on a ce qu’il faut. Et puis on arrive à la fin de l’album, et on entend « Ouuuaaaaaiis ! Ouuuaaaiis ! (bruits de foule, acclamations, et tout ce qui va avec) … Mais non … !!! C’EST UN LIVE !!! Et là ! Flash-back dans ma tête ! Un peu comme un retour en arrière d’un musicien qui ferait un album comme dans les années 80 ! Et je me rends compte que George me l’a déjà expliquée, cette affaire ! George m’en avait parlé ! Il m’avait parlé d’un album super bien enregistré, et qu’à la fin, on entend le public et les gens qui applaudissent et on se rend compte que c’est un live ! C’était donc ça ! Je découvre, j’adore, c’est terrible.
C’est terrible. Cet album est génial. Extrêmement cohérent, au niveau musical, j’adore, il se passe plein de choses. On a l’impression d’assister à un espèce de rituel pendant 50 minutes (un peu comme sur la pochette d’ailleurs). Tout est bien pensé dans cet album. C’est clairement un espèce de rite sacrificiel. Boba Fett mangé par le Sarlacc, mais en version belge métal. Ultra-progressive et instrumentale. J’ai vraiment bien aimé.
La seule difficulté de cet album. C’est compliqué de se dire « Je vais le réécouter un peu ». On ne sait pas le réécouter un peu. On ne peut pas mettre à partir de la 27ème minute par exemple. C’est un voyage, tout se tient. On ne peut pas mettre à partir de la 27ème minute.
* Notez une fois de plus toute la maitrise linguistique de notre équipe de bonobos savants que nous ne payons qu’en bananes pour faire tout le sale boulot.
** Y’a du niveau, bordel… on est en bac + 12 en linguistique acrobatique, là…
L’avis de Kante
Comme je l’ai déjà dit à l’ensemble de nos chroniqueurs dans le groupe secret dans lequel nous disons encore plus de mal de vous que dans ce podcast, le drone, c’est trop minimalisme pour moi.
Par contre, dans le cadre d’une soundtrack, je suis plus qu’acheteur.
Je vois une nationale dans le Luxembourg. Pas le Luxembourg luxembourgeois ou la seule chose inquiétante que tu pourrais croiser étant des pneus lisses sur un Range-Rover.
Non, je vous parle du Luxembourg Belge.
La PROVINCE de Luxembourg.
Là ou les chasseurs font les lois, les appliquent, et les font respecter (ou pas, d’ailleurs).
Ce coin de Belgique ou tu peux croiser un éleveur de moutons sans le moindre mâle dans le troupeau (moment de suspension, non Frédéric, calme-toi, ce n’est qu’un sale souvenir, enfouis ca dans les limbes de ton cerveau abimé). Cet endroit ou tu ne sais jamais si cet animal que tu as aperçu le soir dans les bois, en te dépêchant de rentrer, est un animal sauvage ou ton voisin un peu saoul (ton voisin, quoi, il est toujours un peu saoul).
Je vois donc une nationale, dans le Luxembourg belge, déchirant la noirceur d’une forêt de sapins, dense et mystérieuse. Noirceur et mystères qui n’ont d’égal que l’épaisseur de la mousse dans laquelle vos pieds s’enfoncent lorsque vous avez décidé de couper à travers bois pour trouver de l’aide, et surtout un garagiste pour venir remorquer votre voiture de citadin.
Vous qui ne vouliez pas venir à ce team-building, vous sentiez bien que le point d’orgue de ce week-end maudit serait ce sanglier de 120Kg encastré dans l’avant de votre voiture. Le choc n’a pas été trop important, vous disiez-vous, et d’une certaine manière, cela vous avait peut-être sauvé la vie, vous n’osez imaginer les conséquences d’une embardée à 110 sur des tronc plus larges que votre belle-mère et sa rétention d’eau.
3km de marche, et vous ne voyez toujours pas le moindre signe d’une civilisation quelconque. En plus, il commence à faire nuit, et vous ne savez pas combien de temps la lampe de poche de votre téléphone tiendra. Ah. Bon, ben pas tellement longtemps que ça apparemment.
Et là, oh joie, oh surprise, une lueur, de la fumée, une fenêtre éclairée, une vieille Jeep garée devant une ville bâtisse sombre au toit de tuiles rouges. Vous finissez de lacérer vos molets et de déchirer ce qu’il vous restait de pantalon tellement cette providentielle demeure met un terme à une agonie certaine, longue et douloureuse.
Vous frappez. Aucune réponse. Vous êtes certains, il y a quelqu’un pourtant ! Il y a de la vie à l’intérieur. Une radio diffuse le dernier bulletin météo et qui prévoit un froid glacial pour cette nuit. Il FAUT que cette personne vous ouvre !
Vous décidez de jeter indiscrètement un oeil par la fenêtre, et effectivement, une assiette de potée aux lardons, fumante, trône sur la table de la cuisine. Mais personne. Vous vous penchez davantage pour voir un peu plus loin dans la maison, espérant apercevoir une silhouette, quelqu’un que vous pourriez appeler lorsque, juste derrière vous, à moins d’un mètre, une voix grave et rocailleuse s’élève dans la nuit et vous lance un glacial « On peut l’aider, le curieux ? On vous a jamais dit que c’était pas poli de regarder chez les gens ? ». De suite, vous comprenez que le « On peut l’aider » n’allait en rien résoudre vos problèmes de carrosserie. Bien au contraire. Vous comprenez tout de suite, qu’en termes d’approche, en terme de courtoisie, vous allez avoir du mal à faire bonne impression.
Vous vous lancez. Peu de mots, des excuses, et assez vite, vous en venez au fait. La voiture, le sanglier, votre frayeur, la chance d’être en vie, vous réduisez la voilure de votre enthousiasme quand vous vous rendez compte que ca fait 5 minutes que vous parlez, mais que l’autochtone n’a toujours rien dit. Malgré le caractère cistercien de la conversation, l’homme tourne les talons, et monte dans son quatre-quatre sans piper mot. Une fois installé, il claque la portière, et, au bout de 10 secondes, la rouvre, et vous lance un « bon ben vous venez, j’ai vu votre voiture, elle est à 150m ! ».
Déjà, vous avez honte. Vous avez honte d’avoir mis 2h à parcourir 150m. Votre chef scout vous l’avait pourtant dit, que le sens de l’orientation et vous, ça faisait 3, vous espériez simplement ne jamais vous retrouver sans 3g et surtout sans Google Maps. Vous espériez que votre cauchemar s’arrête là, que votre voiture n’est pas tellement amochée que ça, que vous allez pouvoir reprendre la route une fois que le rural vous aura sorti du fossé, et après avoir constaté que les dégâts occasionnés par la bestiole ne sont pas si terribles que ça.
Mais nous savons tous que ça ne se passe jamais comme ça. Si un scénariste de talent a écrit ce scénario, ce n’est certainement pas pour que ça se termine bien. Non non non.
En tous cas, c’est ce que vous auriez pu vous dire, avant de vous rendre compte avec effroi que le sanglier, blessé, n’était pas mort. Pire, il avait réussi à se dégager de la carcasse de votre défunte voiture, tout en lui occasionnant encore davantage de dégâts. Sans demander son reste, votre chasseur-cueilleur s’était écrié « La bête est revenue ! Fuyez pauvres mortels ! Elle n’est pas morte ! Elle va revenir ! » avant de sauter dans son véhicule et de vous laisser seul, dans le noir, et surtout terrifié.
Ne sachant pas grimper aux arbres, le seul refuge que vous trouvez est votre voiture, dans laquelle vous vous enfermez. Vous mettez une telle énergie que vous en arrachez la poignée d’ouverture. Ce n’est pas grave, vous aviez bien l’intention de ne JAMAIS bouger de là. En tous cas, pas avant qu’on vienne vous en tirer. Une seconde s’écoule, une deuxième, et en plus de cette odeur nauséabonde, vous entendez un râle, une respiration plus que lourde. Vous n’osez que difficilement tourner la tête pour vous retrouver nez à nez avec une bête répugnante, mi-sanglier, mi-homme, mi-chauve-souris. Tellement dégueulasse que vous ne savez pas si vous devez vous chier dessus de peur ou vomir d’angoisse. Doucement, votre main cherche à saisir la poignée de la porte … qui … est … que vous … oh seigneur !
Est-ce que vous avez trouvé cette chronique un poil trop longue ? Moi aussi.
L’avis de George (enfin !)
Pour les recos de George, allez voir ce magnifique article ou on va vous balancer quelques liens cliquables pour plus faciliteit.
C’est un live. C’est ma frustration de ne pas avoir pu participer à ce fabuleux épisode de Huy, ou je fus accusé de ne pas avoir assisté à autant de concerts, je le suis ouvert plusieurs parties du corps après avoir entendu ce genre de choses, mais bref, des gens ont vu Nirvana, Beastie Boys, ça se la pétait beaucoup, mais voilà. J’ai raté des choses dans ma vie. Beastie Boys, non, Nirvana, non, Tools, OUI ! Swans, OUI ! Et malheureusement, Neptunian Maximalism, non, pas encore, ça viendra. Ils sont venus au Bota il n’y a pas très longtemps, ils sont venus au Roadburn, je n’ai pas encore eu l’occasion de les voir.
Ici, c’est un live, donc. Alors c’est supposé être une réinterprétation de leur album « Ceremony of the Stars ». Eh bien je vous mets au défi d’écouter l’album et de faire le lien avec le live.
Ce qui est amusant, par contre, je vous ai demandé votre avis avant, et je ne suis pas sur qu’il y a un de vous qui sache même de quel style musical nous sommes en train de parler (Non, Alain, pas du Brutal Prog. Oui, Kante, du Drone, mais la ramène pas, tu sais à moitié pas ce que c’est). Le Drone. Le Drone, c’est pas juste « Drone » (L’ensemble de l’équipe est encore, à l’heure actuelle, en train d’essayer de surmonter le choc d’une telle déclaration : « Le drone, c’est pas juste le drone ». C’est pareil pour vous. Tirez votre plan !). Je vais mettre des étiquettes : du psyché, du jazz, du kraut, drone, et après, je ne sais plus ce que je peux rajouter, j’arrive un peu au bout du truc. Le Live, il fait 52 minutes, mais on peut le diviser (très largement en 3 places. La première place qui est vraiment très drone, un peu instrumentaliste-bruitiste, la deuxième qui est un peu plus cérémoniale avec le mec qui chante dans une nouvelle langue : le « Homo Sapiens », donc n’essayez pas. (Si vous vous attendez à ce que George vous explique la 3ème partie, allez vous faire cuire le cul)
Instant mini-Bac-Philo : Je suis grand fan du groupe. L’album Éons est un des meilleurs albums de 2020, ce live est un des meilleurs albums de 2021. Je voudrais faire un petit flash-back 2020 sur Éons. Je voudrais qu’on parle 2 secondes de l’album Éons : « Grand guérisseur magique de l’être propocène », « Grande Ensemenceuse du Règne Fongique Primordial et l’Infanticide des Singes », « Rituel de l’Ouverture de la Bouche dans l’Éon Archéen », « Carboniférous », « La Mondialisation ou la Création du Monde Éoprotozoïque ». Personne n’a d’avis là-dessus ?
(NDLR : Observons une minute de silence pour commémorer ce moment charnière dans cette nouvelle autocratie : Bobby n’a aps voulu diffuser ne fut-ce qu’un extrait de ce morceau de 53 minutes. Shame on him ! Le futur sera collectif (sur présentation de votre CST, scan de la rétine, et prélèvement de gamètes en guise de signature.)