Nick Cave – Murder Ballads (1996)

Quand tu veux mettre de la musique pour séduire, demande à Bobby. Et s’il te dit de mettre du Nick Cave, tu mets du Nick Cave.

L’avis de Bobby

Quand on nous annoncé, enfin quand Alain nous a imposé un épisode de Noël, j’ai de façon unilatérale décidé d’interpréter la définition d’”Album de Noël” au sens le plus large (et dieu merci je n’ai pas été le seul).

J’ai donc choisi Murder Ballads De Nick Cave.

Sur la pochette il y a de la neige des sapins, c’est bon c’est un album de Noël.

Bon ce qui est bien c’est qu’on est 2 fans absolus de Nick, pour les autres je sais pas et je m’en fous. Si vous n’aimez pas Nick Cave c’est que vous êtes morts à l’intérieur.

Un album plein de tensions retenues et de morts (65 d’après un décompte officiel). Poésie macabre et storytelling de fou constituent un cocktail qui donne au final un théâtre de mort lumineux. Il marque la fin de l’époque Blixa Bargeld et l’arrivée de Warren Ellis. Romantisme absolu avec Kylie et l’optimisme cynique de Death is not the end

L’avis de George

Nous sommes donc dans la véranda de Môssieur Bobby fin octobre 2020.

Mais putain, qu’est-ce qu’ils m’emmerdent avec Noël ces cons ? Je suis DJ dans les mariages people moi, pas animateur de fancy fair ou de bar mitzvah.

George Michael et Madonna, oui, Mariah Carey NON.

Qu’est-ce que je vais bien choisir comme album pour l’épisode de Noël ? Y m’faut un truc qui n’a rien à voir avec Noël, juste pour faire chier Alain qui va encore me carillonner les tympans avec ses chanteuses à la croix de bois.

Et puis un truc solide, parce que l’album des dauphins j’ai bien senti qu’il était passé tout juste et j’en ai marre de me faire défoncer à chaque podcast.  Alooors, qu’est-ce que j’ai par là… non, pas Madonna, pas Abba non plus, Bowie et Bashung, George serait encore capable d’en dire du mal…  Mmmmh, ça y est je le tiens ! Ce sera Murder Ballads de Nick Cave ! Il aime bien Nick Cave George. Toujours ça de gagné.

Et donc, Môssieur Bobby a donc choisi de nous imposer pour Noël Nick Cave, l’homme qui a mal à son cœur, qui a mal à ses amours perdus, qui a mal à son âme, l’homme qui finit même par avoir mal à son propre mal. « The sun to me is dark ».

Que dire qui puisse rendre dignement hommage à ce disque et qui n’ait pas déjà été dit ? Rien. Alors on va reparler un peu de Noël. De Môssieur Bobby. Et de Noël chez Môssieur Bobby.

Alors je veux bien entendre qu’on n’aime pas Noël. Moi-même j’aime pas beaucoup ça Noël. Surtout depuis que maman ne prépare plus sa traditionnelle bisque de homard depuis qu’on l’a vexée le soir du réveillon 2009 où on a eu le malheur de lui dire « ho tiens, de la bisque, c’est étonnant ». On aurait mieux fait de la fermer.

Mais je m’égare. Revenons à Noël chez Môssieur Bobby, s’il nous refile Murder Ballads pour la bande son du réveillon, essayons d’imaginer un instant à quoi ressemble vraiment un réveillon de Noël chez Môssieur Bobby.

Pour la musique d’ambiance, on a donc droit à un mix de Nick Cave, Christian Death, Dead Can Dance et un peu de Joy Division pour rappeler que c’est aussi un peu la fête aux petits anges partis trop tôt. Comme Gregory. Celui que vous voulez d’ailleurs. Et puis ensuite, ça donne :

Bobby : « Chérie, tu me passes le couteau à huitres ?

– Mais on n’a pas acheté d’huitres.

– Non c’est juste pour te sectionner les jugulaires. »

Ambiance donc. Son sapin, c’est comme l’Orval, il l’achète un an à l’avance au minimum pour bien le laisser vieillir en cave et quand la dernière épine est tombée, on peut accrocher les boules.

Le jour du réveillon, il fourre la dinde à la strychnine et après le repas, après avoir parlé à un majordome imaginaire faute de convives encore en vie dans la salle à manger, il découpe furieusement la bûche au taille-haies façon Jack Torrance dans Shining.

Et pour le film familial, ce sera le septième continent, ce film où papa va pas trop bien, maman va pas trop bien, fifi va pas trop bien, et hop, toute la famille décide de se suicider. Tellement plus festif que les Gremlins.

J’avais moi-même hésité à vous refiler un bon vieil album de Moonspell et notamment ce titre merveilleux Let the children cum to me sur la pédophilie ecclésiastique, ou d’Immortal pour le froid, l’hiver, les grandes plaines enneigées, je suis quand même plus Marduk que Mariah.

Mais tout comme on ne va pas à Disneyland Paris pour faire des photos où on fait semblant de sodomiser le pauvre employé qui gagne 4,5€ de l’heure pour porter un costume de Dingo dans lequel la température s’approche de celle de cuisson de la dinde elle aussi fourrée à l’intérieur, tout comme on ne passe pas Patrick Sébastien à une cérémonie funéraire, sauf peut-être à celle de Patrick Sébastien, on ne choisit pas non plus cet album Murder Ballads pour un podcast de Noël. Même si je le concède, il a été bien moins douloureux que les deux autres.

Cela dit, si vous êtes fans de ballades tristes et ou glauques, de rock propret inspiré par les performances artistiques d’un Jeffrey Dahmer, foncez, album culte !

(Kylie <3)

Et pour conclure : je citerai Jérémie a parlé en classe 31:3 De loin George se montre à Bobby: Je t’aime d’un amour éternel; C’est pourquoi je te conserve ma bonté.

L’avis de Alain

Il faut dire avant tout que les Marley étaient morts…

Toi qui le connais, il le vit bien que sa chanson la plus connue, ça soit grâce à Kylie Minogue ?

Bobby qui nous propose un album avec une chanson de 14 minutes, c’est l’hôpital qui se fout de la charité.

Donc… revenons-en à Kylie Minogue => Bam, la claque depuis des années, un morceau qui ne prend pas une ride.

Contes de Noel, ambiance au coin du feu.

Maintenant, ce sont des histoires de meurtres, on est d’accord, maintenant, si on regarde l’œuvre de Dickens (un conte de Noël…ce n’est pas que du drôle drôle tout du long). Death is not the end : Dernière chanson avec Shane Mc Gowan … magnifique. O’Malley’s bar … 14 minutes de bonheur, une ambiance de dingue.

L’avis de Whitney

L’avis de Kante

Nick Cave.
Nick Fucking Cave.
Goddamn Nick Fucking Cave
Goddamn Nick Fucking Cave Fuck me !

Ben ouais… Nick Cave, quoi… Est-ce qu’il y a moyen d’avoir une voix aussi grave que suave que sexy ? Oui, sexy, même moi, ca me chipote les ovaires…
Est-ce que je suis un grand amateur de Nick Cave ?
Non. En tous cas, je n’écoute pas fréquemment du Nick Cave. Pourquoi ? Je ne sais pas. Par contre, ce que je sais, c’est qu’à chaque fois que j’entends du Nick Cave, j’ai des frissons.
Rien qu’à repenser à Red Right Hand découvert… ben ouais, avec les Peaky Blinders… j’en ai des frissons…

Et puis au détour de cet album, On a ce duo avec PJ Harvey qui est, selon moi, la version féminine de Nick Cave, du coup, ce duo ne pouvait qu’être majestueux à en claquer.

Et on avance, et on tombe sur cet autre duo, extrêmement connu avec Kilye Minogue, l’amoureuse secrète de Bobby, qui patauge dans ce marais dégueulasse, mais dans lequel on a quand-même envie de se baigner, avec elle, ou même sans elle. Cette eau froide a l’air délicieuse. J’ai même pas froid.

Est-ce que c’est un bon album ? Oui. Définitivement. C’est même un excellent album. Est-ce que je vais le réécouter ?
Je ne sais pas, je préfère peut-être laisser Nick dans les limbes de mon étagère mentale, à prendre la poussière, le laisser me surprendre à la prochaine écoute, et dépoussiérer toutes ces émotions et laisser ce spleen délicieux s’emparer de moi.