Otis Redding – The Very Best Of (Otis Redding, vous vous en doutez) (1992)

On n’a pas eu la force de dire non à Alain pour une compil’, donc on était mal pris pour dire non à Whitney. Du coup, on va re-re-réécouter Otis Redding.

L’avis de Whitney

J’ai choisi Otis Redding comme album de Noël car je trouve qu’on n’entend pas assez ce genre de musique, jamais à la radio, encore moins suggéré dans des blind tests. Et je trouve ça bien dommage.

Un petit Frank Sinatra, un Sammy Davis Jr, Dean Thomas, c’est la base. Et oui, dans ma famille c’est la musique que l’on ressort à Noël. C’est d’ailleurs souvent le style qui est repris pour les albums de Noël de chanteuses ou chanteurs plus récents en mal de vente de disques.

Alors j’ai choisi Otis parce que c’est la base. Parce que « Sitting on the dock of the bay » m’a sauvé la vie. Parce que « My girl » est la chanson de mon mariage et la première chanson que m’a fille aura entendu de sa vie.

La base.

L’avis de Kante

Otis, c’est pas Noël. Otis, c’est la grâce et la beauté. C’est la délicatesse d’une promesse amoureuse. Otis, c’est le swag. C’est la classe. Ultime. Otis, c’est pas Noël, mais ça vaut tous les Noëls.

Que dire de cet album si ce n’est que ce n’est qu’une énième compilation des meilleurs tubes du roi Black. Et c’est peut être le seul reproche que j’aurais à lui faire. Ce best of… pardon, ce very best of… ressemble à s’y méprendre à un autre best of. Very ou pas. Mais ne vous y méprenez pas. J’ai adoré. J’adore. J’adorerai toujours Otis.

Dans la grande armoire des histoire de ma vie, il faut savoir que si j’ai un père qui adorait nous réveiller au son des rocks interdits dans les années 60, et que sa collection est assez sympathique, ma maman, à l’inverse, est restée pendant des décennies avec un seul et unique album. Un Best of de Otis. C’est dire si Otis revêt pour moi un caractère tout particulier. Une madeleine.

Est-ce que je réécouterai cet album ? Peut être pas celui là, mais je réécouterai tous ces morceaux. Dans le désordre. Pas en même temps. À des endroits différents. Et ça sera toujours aussi bien. 

L’avis d’Alain

Il faut dire avant tout que les Marley étaient morts…

Bon, Otis Redding (qui n’est d’ailleurs pas l’inventeur du festival du même nom) … que dire …

C’est du grand classique. C’est compliqué d’en dire autre chose que du bien. Dans l’absolu, c’est une musique que tout le monde apprécie.

Ça vient d’une période où il n’était pas aussi facile de faire/produire/distribuer de la musique qu’aujourd’hui. On peut imaginer que Monsieur Redding nous aurait probablement apporté encore plus de morceaux de qualité si ça avait été le cas.

Au départ, je m’étais dit que ce n’était pas évident évident de proposer Otis Redding pour Noël. Mais en bout de course, c’est plutôt opportun. On imagine bien ce best of tourner en boucle la soirée du réveillon. C’est une musique qui servirait à merveille l’esprit de Noël.

Bref, j’aime, je valide, c’est nickel !

L’avis de George

Je ne sais pas quoi dire. On peut pas vraiment dire du mal d’Otis Redding je pense. Mais en même temps, j’ai aussi du mal à en dire du bien. Parce que ça m’emmerde moi Otis Redding. C’est de la musique de comédie familiale des années 80. Mais on n’est plus dans les années 80. C’est fini la bonne humeur générale et l’ambiance de fête. C’est couvre-feu et soupe au gris masque.

D’ailleurs, regardez-nous, on se retrouve là, un vendredi soir comme des cons derrière notre ordi à devoir se parler par de la bande passante. A quoi ça rime tout ça ? Pour un meilleur demain ? Mais demain ce sera tout aussi pourri qu’aujourd’hui. Nan pardon, ce sera pire. Alors quoi, on écoute Otis Redding en regardant le bateau qui coule et tout va mieux d’un coup c’est ça ?

Faut mettre de la mort aux rats dans le champagne. Plein. Et en finir une bonne fois pour toutes avec l’orgueil, l’avarice, l’envie, la paresse, la gourmandise, la luxure, la colère, le capitalisme, la famine, l’idiotie, les firmes pharma, le sida, les lentilles, le ping-pong, le ska, les téléfilms de Noël, les anniversaires sur Facebook, la télévision, les religions, Amazon et Ali Baba.

En finir aussi avec le xanax, la pollution, la déforestation, le dérèglement climatique, les réfugiés qu’on envoie se faire cuire le cul, les sdf qu’on regarde crever sous nos yeux, la traite des êtres humains, la société patriarcale, les enfants, les fruits bio d’Argentine, les débats politiques, les débats, le néo-libéralisme, le communisme, les impôts, les consultants, les banques d’investissement, l’eau alcoolisée, le tabac, les rognons, les blagues sur Indochine, les gens et moi…

Mais où ai-je mis cette putain de corde d’ailleurs ? Mon rasoir. Le whisky et la boite de xanax. Boire de la javel, me coucher sur les rails du tram à Liège et attendre. D’abord les rails et puis le tram. Faire le grand plongeon dans la Vesdre. Rouler à vélo place Saint Lambert. En finir.

Et là, enfin, et heureusement, la connexion s’est interrompue pendant The happy song et j’ai repris mes esprits. Et je me suis dit que ce qu’il fallait surtout, c’est que j’en finisse avec Otis. C’est pas bon pour ma santé mentale qui est déjà elle-même pas mal déliquescente.

Je n’ai pas repris la lecture, mais néanmoins, pour conclure : je citerai Jérémie a parlé en classe 31:3 De loin George se montre à Whitney: Je t’aime d’un amour éternel; C’est pourquoi je te conserve ma bonté.

L’avis de Bobby

C’est vraiment le Best of of de Otis Redding of the Dock on the Bay…