Pearl Jam – Ten (1991)

L’avis de Alain

Bon là les gars c’est du sérieux … grande musique …

Je fais partie de ces gens qui pensent que la musique qu’on écoute peut varier en fonction des moments de l’année, les saisons, les périodes de vacances, etc. Je suis convaincu qu’il n’y a pas grand monde qui écouterait Matt Bianco en hiver et il n’y a pas non plus des gens qui écouteraient des chants de Noël en pleine étéééééééé…

Laissez tomber !

Mauvais exemple.

Ceci étant dit, quel est le rapport entre cette intro et Pearl Jam, aucun pour l’instant. Mais je peux vous dire que Matt Bianco, je l’écoutais en 1991, il y a 30 ans. Je vais vous demander de garder ceci à l’esprit car tout ce dont je vais vous parler maintenant fête cette année ses 30 bougies.

Vous n’étiez peut-être pas nés, ou vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais 1991 (vous avez déjà essayé de lire 1991 à l’envers ?), c’était une année de dingue (je pense que c’est la corde nostalgie dont Whitney parlait) :

  • 1991, au niveau perso, je sortais de rhéto et, ha oui, je sortais avec la fille du bus … mais dans le monde ???
  • c’était l’âge d’or du sampling (VDB tu ne vas pas crever …)
  • la guerre du golfe avait éclaté
  • Vianney venait de naître mais il n’était pas encore connu (enfin, au niveau musical, il n’était pas là)
  • sortie de la première version de Python, un langage de programmation qui est encore utilisé aujourd’hui
  • la France voit désignée la première femme Premier Ministre (C’est qui c’est qui ? Edith Cresson)
  • le monde entier découvre les frères Coen avec Barton Fink
  • Boris Eltsine est élu Président de la Russie
  • Finale de fou à Roland Garros où Monica Seles remporte le tournoi contre Arantxa Sanchez
  • Oliver Stone nous sort un biopic de fou, The Doors, qui fera que depuis quand les gens disent « holala qu’est-ce qu’il est beau Jim Morrisson », il n’est pas inutile d’enchaîner en demandant si la personne est bien consciente qu’il ne s’agit pas de Val Kilmer
  • Berlin redevient la capitale de l’Allemagne
  • après 43 ans d’application l’Apartheid est aboli en Afrique du Sud
  • André Cools est assassiné
  • après avoir inventé le HTTP et le HTML Tim Berners-Lee publie la toute première page web sur internet pendant qu’un autre geek lance un système d’exploitation nommé Linux
  • et enfin, au rayon décès, nous devons saluer le départ de Serge Gainsbourg, de Freddie Mercury, de Miles Davis et de la New Beat. – Il n’y en a que deux sur 4 qui me font de la peine, je vous laisse deviner (non BoBBy bordel, pas la New Beat, j’ai quand même un minimum de dignité).

Et donc, en 1991, face à tout ce sérieux dans le monde, il était temps pour moi de devenir tout doucement adulte !

Et finalement, mon intro elle n’était pas si mal que ça, parce que si il y a des moments pour écouter certaines musiques, je pense aussi que les musiques ont une personnalité, tantôt hystérique, tantôt psychotique, … mais aussi névrosée ou maniaco-dépressive … mais j’y reviendrai.

Devenir adulte, c’est aussi finalement le moment de clarifier le choix des musiques qui nous définissent. Celles qui nous collent à la peau, un peu comme un tatouage, chargé de sens, qui dit quelque chose de nous. Seulement, au début des années 90, le monde de la musique bouge beaucoup et les bons albums arrivent par camions :

  • Blue Lines de Massive Attack
  • Metallica et son black album (si des batteurs nous écoutent, pour l’annif, Lars ressort une caisse claire signature en édition limitée).
  • Loveless de My Bloody Valentine
  • Blood Sugar Sex Magik des RHCP
  • The Low End Theory de A Tribe Called Quest
  • Innuendo de Queen
  • Achtung Baby de U2
  • Out of Time de REM
  • Use your Illusion I et II de GNR
  • Screamadelica de Primal Scream
  • Qui sème le vent récolte le Tempo de MC Solaar
  • Cypress Hill de Cypress Hill
  • Mr Bungle de Mr Bungle
  • Hey Stoopid de Alice Cooper
  • 1916 de Motörhead
  • Authentic de Suprême NTM
  • … de la planète Mars de IAM (rouge noir vert)
  • We can’t dance de Genesis
  • Paris Ailleurs de Etienne Daho (heu non pas ça)

Mais surtout, ce qui va marquer l’année 1991, c’est la consécration d’un nouveau genre musical : le grunge.

L’aventure grunge démarre avec deux albums emblématiques qui vont très bientôt fêter leur 30 années de sortie (Punaise ! Ça fait 30 ans que je suis sorti de rhéto !!!) : le 24 septembre « Nevermind » de Nirvana et, un peu avant, le 27 août « Ten » de Pearl Jam.

Autour de moi, une nouvelle rivalité s’annonce. Après Beatles vs Rolling Stones, Prince vs Michael Jackson, Oasis vs Blur, voici Nirvana vs Pearl Jam … Je choisis d’emblée le camp Pearl Jam, plus névrosé, plus propre, plus réfléchi … mais probablement pas assez « torturé » pour l’époque. Il faut reconnaître qu’en Europe, à l’époque, difficile de résister au raz-de-marée qui arrive le 10 septembre avec le clip de « Smells like teen spirit » …. Je vous avoue qu’à l’époque je fais semblant de bien aimer et j’écoute « Alive » en secret. Ça m’arrange bien, parce qu’il n’y a pas grand monde qui aime et je dirais même qu’autour de moi, les gens ne connaissent même pas Pearl Jam, alors que Nirvana… Probablement le côté maniaco-dépressif, le style ado « mal dans sa life » qui balance du « tu peux pas comprendre » à tour de bras. Seulement voilà, les maniaco-dépressifs, c’est sympa un temps, mais après, PAN, c’est fini, y’a plus personne. Alors qu’un bon névrosé, oui c’est un peu moins fun, y’a un peu plus de routine, mais 10 albums plus tard ils sont encore là. Nirvana et Pearl Jam, c’est un peu le reboot du lièvre et la tortue … et moi j’avais misé sur le bon camp dès le départ, alors que tous les autres…

Mais bon, fini les histoires, je vois BoBBy qui n’en peut plus, Kante qui se demande si ça va encore durer longtemps, Whitney qui a BOOMER qui clignote sur son front et George qui se demande si finalement Kurt Cobain n’avait pas trouvé une chouette solution. 10 septembre : smells like teen spirit et 24 septembre « Nevermind »
7 juillet Alive et 27 août 1991 : sortie de TEN (30 ans !!!)

Donc, oui BoBBy, Ten est dans mon top 10 de tous les temps et, oui, je réécouterai cet album.

Pourquoi ?

  • Parce que I’m still alive (et d’ailleurs, Alive, c’est une histoire typique de névrose)
  • Parce qu’aujourd’hui Pearl Jam c’est le seul rescapé de l’épopée grunge (avec Dave Grohl quand même)
  • Parce que c’est carré, bien foutu, solide et mélodique
  • Parce que sur Ten il y a « Black » … et Black c’est une des plus belles balades du monde entier de tous les temps (la 9ème plus belle selon le Rolling Stones magazine)
  • 5:43 de bonheur
  • C’est une chanson unique car c’est le non-single qui est le plus passé à la radio aux US et en Europe
  • Et puis surtout parce que Jeremy a parlé en classe aujourd’hui … et ça, ce n’est pas rien

Merci à ceux qui ont voté pour PJ : Mika, Alex, David et Rick

L’avis de Whitney

Bon. De nouveau, c’est peut-être juste lié au fait que j’aime pas ce genre de musique. Je vais leur laisser le bénéfice du doute mais bordel que c’est fade. C’est mou. Non. Je dis non.

C’est tellement chiant que ça m’a donné envie de faire ma compta pour laquelle je procrastine durant 11 mois et 15 jours chaque année et que je prépare pour ma déclaration d’impôt à peu près 3 jours avant la deadline. ça me fait penser que je dois prendre rdv chez le dentiste tiens…

Après 47 minutes en temps réel et 47 mois en temps ressenti, l’album est enfin fini.

WOPITAIN YA UNE CHANSON CACHÉE

REMBOURSEY

Comment ça “tu n’as rien payé Whitney” ?

Encore heureux !

L’avis de Kante

Bon… ben on y va… quand faut se lancer…

Donc… rho putain, c’est dur…

J’ai essayé de parer les coups, d’esquiver ce coup du sort qui a voulu que ça soit Ten et pas Vitalogy qui ait été pêché. Vitalogy, pour moi, c’est le seul album de Pearl Jam qui vaille le détour. Le SEUL. Et quand je dis qu’il vaut le détour, je ne dis pas qu’il soit magnifique, merveilleux; superbe, génial, parfait, ou tout autre adjectif non-nuancé. C’est un bon album, avec des trucs que j’aime vraiment bien, des trucs que je trouve cça va, et des trucs que je passe systématiquement quand me vient l’idée de passer cet album (rassurez-vous, ca n’arrive quand même pas souvent)
J’aurais pu vous faire une critique de Vitalogy, ce qui aurait été beaucoup plus constructif, mais la dictature imposée par Frédéric, et au vu de l’impossibilité mettre en place un système efficace de véto, vous voilà dans une situation bien inconfortable qui est celle-ci : je vais faire quelque chose que je n’ai pas envie de faire, et il se peut fort que je devienne l’incroyable connard que vous aviez, au mieux, deviné en moi.

Avertissement : Si je presque-déteste presqu’ouvertement Pearl Jam, c’est, entre autres, à cause de cet album précisément. Je vous aurai prévenu.

Ten. Je laisse le soin aux vrais spécialistes le soin de préciser l’origine du nom de cet album. Je ne suis pas là pour ça.
Donc ca commence comme un Genesis, puis ca tombe définitivement dans la case de la musique de merde (un tout petit pas pour l’homme…)

J’ai dit musique de merde. Ca commence bien, cette chronique.

A ce stade, vous aurez donc compris que je vais plus tabasser ces odieux connards présomptueux que de parler de leur musique… quoique…

Si… parlons de leur musique… pas de leur musique au sens « ils jouent de l’instrument », dans la mesure ou savoir jouer d’un instrument, c’est aussi écouter le taf qu’on fait. Bon pas trop. ON A DIT PAS TROP EDDIE ! Parce que oui, si vous y prêtez une oreille attentive, vous vous rendrez compte que les balances sont à l’avantage exclusif de Eddie. Ce bon Eddie. Ce bon Eddie qui gémit et geint dans son gros micro. Ooooh ! Un micro gros au moins comme ça. Je m’égare. Savoir jouer d’un instrument, c’est aussi savoir l’écouter.

C’est bien simple, c’est le seul groupe qui arrive à enregistrer un album studio,; mais qu’on a l’impression d’être à un concert dans un café trop petit, avec un son pourri et des balances de merde. Niveau son, je ne comprends même pas que Alain supporte ce supplice. J’ai déjà entendu des mauvais groupes en live qui jouaient mieux que ça. Sérieusement.

Donc… niveau des chanson, c’est pas ça. Niveau du son, c’est pas ça. Qu’est-ce qui reste ?

L’expérience. Autant je peux comprendre que en 1991, ce funeste groupe trouve son public. En 1994, pareil (avec Vitalogy, je ne vais quand même pas recommencer ma chronique) et bla bla avec les autres opus comme on dit chez les mélomanes. Mais aujourd’hui ? Il se passe quoi aujourd’hui ? Ma question est la suivante : y a-t-il de nouveaux fans de Pearl Jam ? Autre que les enfants des plus grands fans, hein… c’est un peu facile de se baser sur un syndrome de Stockholm ou sur l’aveuglement parental pour justifier des statistiques, mais sérieusement. Aujourd’hui… tu fais écouter Pearl Jam à un type que tu croises : JAMAIS il te dit qu’il aime, hein ! Ca a mal vieilli. (Déjà, à la base, vous avez compris que je n’étais pas super friand de cette affaire) c’est naze de chez naze & fils (entreprise familiale depuis 1891)
J’ai bien compris ce que vous m’avez rappelé sur les Foo Fighters. Ils rigolent. Ici, le problème, c’est que Eddie, il rigole pas. Il rigole jamais Eddie. C’est pas un blagueur. Et c’est là que c’est un peu pathétique.
Est-ce que je vais réécouter Vitalogy ? Oui, sans aucun doute.

L’avis de George

Un album qui a un peu vieilli, comme Gérard Depardieu, mais quand on l’a connu à sa sortie, qu’on réécoute avec une nostalgie comparable à celle qui nous envahit lors d’une rediffusion de La Chèvre sur AB3.

Tout ça, c’est de toute façon la faute à Andy Bois, mais ça m’aura permis de savoir que le nom de Pearl Jam pourrait faire référence non pas à la confiture Bonne-Maman, mais à une allusion au foutre, probablement destiné aux fans de Nirvana, et que le sympathique petit bonhomme de Alive pourrait en réalité représenter ce sacré Eddie en train de sauter à la fenêtre du London Bridge Studio pour se faire remarquer par Gossard, Ament, McCready, Cameron et Cornell qui enregistraient les morceaux du Temple du Chien en hommage au petit ange Andy parti trop tôt.

« Les mecs, laissez-moi chanter avec vous ou je commence une grève de la faim! »

Mais pourquoi aime-t-on tant dire du mal de Pearl Jam si ce Ten vaut bien La Chèvre ?

Parce que si Ten fut une réussite en 91, malheureusement, avec le temps et au fil des disques, le niveau a cruellement baissé, et ça va faire déjà plus de 10 ans que Pearl jam n’a plus sorti un album digne de ce nom, Lightning Bolt étant à peine passable et le dernier Gigaton pas loin d’être une vraie purge. Soyons honnêtes, personne n’en aurait rien eu à cirer de ces deux disques s’ils avaient été enregistrés par des quidams. Je n’apprends d’ailleurs rien aux fans du groupe, puisque malgré le lobbying intensif concernant cette sélection des auditeurs et leurs 847 propositions de Pearl Jam, on n’a retrouvé aucun bulletin de vote concernant un quelconque autre album que les trois premiers, sortis entre 91 et 94. Pourtant, même le Grand Standard de Liège se réveille tous les 25 ans…

L’avis de Bobby

En fait, Pearl Jam, ils ont fait leurs albums dans le désordre 

ils ont commencé par leur album de vieux, 

tout sauf grunge, beaucoup plus un album Classic 21 déjà taillé pour les stades

Pour moi La voix d’ Eddie posera toujours problème. Sorry not sorry

MAIS  j’ai fait mes devoirs cette fois-ci Alain, j’ai même écouté les autres albums, 

ceux que George aurait préféré chroniquer je pense. 

Vs est vraiment bien, ressemble vraiment un 1er album, jeune, énervé, passionné, celui là je le ré écouterai, un jour, en secret.