Throwing Muses – Sun Racket (2020)

Alain a choisi pour nous cette fois-ci un album qui fleure bon la californie et les longs skates. Et s’il s’avérait que c’était un des moins mauvais choix d’album de Alain ? Va savoir…

L’avis de Alain

J’ai beaucoup cherché ce que j’allais proposer et j’ai cherché d’anciens groupes de la fin des années 80 pour voir si quelqu’un aurait sorti quelque chose qui m’aurait échappé …

Je peux résumer par « Il était temps d’écouter »
J’ai fini par trouver quelque chose qui est un peu un truc comme Alain Prost place de la Madeleine.

C’est américain même si ça sonne comme de la musique indé anglaise des années 80-90.
Groupe formé en 1983 sur le label 4AD

4 minutes de bonheur avec la deuxième chanson « Bywater »

Une des fondatrices de Throwing Muses fondera les Breeders avec Kim Deal (rien que ça).
Une des marques de fabrique du groupe, ce sont les changements de rythmes
Rappel de l’époque MTV et 120 minutes avec Paul King (le vendredi soir très tard … trop tard même … mais on a survécu).

La belle époque de The Mission, Sisters of Mercy, Cocteau Twins, Lush, Sonic Youth, Pixies, XTC, Joy Division, Sundays
Mais aussi Red Hot Chili Peppers, Sinead O’Connor, R.E.M., Depeche Mode, Morrissey, Nick Cave

Et vous savez quoi ? Tout ceci m’a rappelé pourquoi à 17 ans j’aimais autant MTV

L’avis de Bobby

Le genre de groupes que je connais de nom depuis des années sans vraiment avoir écouté. ils faisaient partie du label 4AD, du coup je suis allé voir les groupes de ce label et en fait a part les Pixies, Cocteau Twins et Dead can Dance, 4AD est un faux ami, et je suis plus fan du travail de graphiste de Vaughan Olivier alias V23.

Sinon l’album. Ben je vais résumer mon ressenti en un mot. Bof.

Pas beurk, bof. Mais vraiment bof. Rien ne me touche, rien ne me parle, rien ne me réveille. Je n’en pense rien.

Je ne déteste pas, je n’adore pas, je m’en fous.

Ce groupe et c’est terrible de dire ça, n’existerait pas, ça ne changerait rien pour moi. sorry pas sorry. un peu réveillé avec upstairs dan quand même et ses riffs lourds

L’avis de George

Grâce à Môssieur Alain, on va pouvoir parler encore de musique de merde.

Mais pour commencer, j’aurai un petit rappel pour Môssieur Alain.

Une journée ne compte que 24h bordel.

24 h.

Et entre le taf, le pieu, la douche, la bouffe, la lecture aux chiottes, l’entrainement de hockey sur glace de SAM1 et la leçon de solfège de SAM2…

Oui, désormais j’appelle tous les enfants SAM, comme SAC A MICROBES, puis je leur ajoute un numéro. C’est moins compliqué et en plus ils sont moins vexés quand on se trompe de numéro plutôt que de prénom. Un peu comme quand le paki t’appelle chef. Ça sonne juste mieux que truc, mais ça revient un peu au même.

J’en profite d’ailleurs pour souhaiter avec un peu d’avance la bienvenue à SAM 158. Toutes mes félicitations. Et surtout courage.

Mais donc, après tout ce foutoir de métro-boulot-dodo, il reste quoi à votre avis, Môssieur Alain, comme temps disponible ? Et notamment pour écouter de la musique.

Je veux dire vraiment écouter de la musique, c’est-à-dire se poser et ne faire que ça, écouter un album, au casque, et, éventuellement lire les paroles.

Parce que caler un disque en faisant toute activité qui requiert un minimum de concentration, c’est juste bon pour les auditeurs de Purefm. Les mêmes gens qui, quand on leur demande ce qu’ils aiment comme musique, vous répondent « ho, j’écoute un peu de tout, là récemment, j’ai bien aimé le dernier single de Christine and the Queens ». Mais wais, c’est ça, va te pendre.

Les mêmes ploucs qui t’expliqueront qu’ils vont aux Ardentes sans connaitre deux noms sur l’affiche, mais eux y vont pour l’ambiance de cette merveilleuse garden party géante. Alors que finalement, il suffit pour ça de se renfermer avec sa bière préalablement transvasée dans un gobelet en plastique dans les chiottes de n’importe quel café du Carré pour profiter à la fois de musique de merde, de son de merde, le tout agrémenté d’odeur de merde.

Mais pourquoi suis-je en train de vous parler de ça ?

Parce que du temps, justement, je n’en avais déjà pas suffisamment pour me poser et écouter tous les disques que je voudrais pouvoir écouter.

Et quand ça arrive, il faut donc faire des choix. Et choisir c’est renoncer. Et renoncer, ça me met de mauvaise humeur.

Alors je commence par déterminer un style musical que j’ai envie d’écouter. Et donc quand j’ai enfin réussi à écarter le brutal death metaul. Le depressive atmospheric sluge doom, le noise rock et le porngrindcore, il me reste la catégorie « petites chanteuses à la croix de bois »

Et dans cette catégorie, je comptais déjà des PJ Harvey, Chelsea Wolfe, Marissa Nadler, Mazzy Star, Alela Diane, Nadine Shah, Big Thief, Queen Adreena, Bat For Lashes, Feist, Pharmakon, Lingua Ignota and many more…

Mais non. Ça ne suffisait pas déjà. Pas dans le petit esprit perfide et sadique de Môssieur Alain.

Non, Môssieur Alain, plutôt que de simplement continuer à nous infliger ses choix ésotériques aussi pénibles que douteux, Bobby, Quentin et nos 7 fidèles auditeurs peuvent en témoigner, Môssieur Alain a cette fois décidé de nous balancer les Throwing Muses. Que j’avais jusqu’alors la chance de ne pas vraiment connaitre

Et pourtant Môssieur Alain, vous saviez que j’éprouvais moi aussi une passion pour ces petites chanteuses à la croix de bois.

Me donner du Throwing Muses à écouter, c’est un peu comme refiler GTA à un pote déjà plus addict aux jeux vidéos qu’un tox liégeois à l’héro. Ou faire découvrir le darkweb à un pédophile mutli-récidiviste.

Merci Môssieur Alain, vraiment, merci.

Parce que ce Sun Racket est une petite merveille de rock.

Je suis complètement tombé sous le charme et hypnotisé par la voix de la chanteuse Kirstin Hersh.

Elle me rappelle par moment évidemment du PJ, du Shannon Whright et même du Julie Christmas ou du Oathbreaker pour le timbre de voix un poil sinistre qui semble parfois appartenir à une complète fêlée.

Et tout ça, ce sont des gros compliments.

Puis il y a aussi des vilains riffs de guitares qui rappellent furieusement les 90’s, mais sans sentir le vieux moisi réchauffé pour autant.  Bref, on est loin des Pixies quoi. Et c’est pas plus mal, j’ai jamais pu les encadrer.

Si vous devez n’écouter qu’un seul morceau, foncez sur Bo Diddley Bridge qui est une vraie tuerie ou Frosting. Mais franchement, tout l’album est brillant.

Non seulement je réécouterai cet album, mais j’ai déjà commencé à en écouter d’autres du groupe et de Hersh en solo.

Môssieur Alain, les autres petites chanteuses à la croix de bois ne vous remercient pas.

Mais moi, OUI.