Tomahawk – Tonic Immobility (2021)

C’est donc l’album de George. Pour toi qui ne connais pas Mike Patton, et qui ne veux pas souffrir d’une commotion cérébrale quand viendra le choc frontal avec le CAMION de références que George va te balancer en pleine gueule, il est fortement conseillé d’aller préalablement découvrir le bonhomme.

L’avis de George

C’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures soupes. Pas toujours. Mais là, oui.

Tomahawk, groupe créé en 99 juste après le split de Faith No More.

22 ans plus tard, on y retrouve quasi les mêmes :

John Stanier, le métronome, 52 ans, à la batterie de Helmet & Battles, a participé à quelques enregistrements de Rone.
Duane Denison, 61 ans, à la gratte et qui a joué dans The Jesus Lizard (Goat, Liar) et l’unique mais excellent album de USSA.
Trevor Dunn, 52 ans, à la basse également des Melvins, Secret Chiefs 3, Mr. Bungle, Fantomas à Brooklyn qui a remplacé Kevin Rutmanis en 2013.
Et un de mes artistes favoris de tous les temps, un peu comme Devin, mais depuis plus longtemps encore, vers 92-93 avec Midlife Crisis sur MTV, le brillant, l’incroyable Mike Patton, 52 ans, de Tetema, Dead Cross, Lovage, Mondo Cane, Nevermen, Peeping Tom, Mr Bungle, Fantomas et Faith No More, des BO, un album tapé avec Jean-Claude Vannier, des participations avec John Zorn à San Francisco

Un superband donc de rock metal alternatif expérimental, moins FM que Faith No More, moins barré que Mr Bungle et Fantomas, moins metal que Dead Cross, parfaitement adapté pour la non ménagère de 40 ans.

5eme album en 20 ans intervalle 2ans – 4 ans – 6 ans – 8 ans, prochain album dans 10 ans en 2031. Dans une interview, Denison et Dunn balançaient Patton et son agenda un poil trop chargé comme responsables de ces délais interminables entre les albums.

Sorti chez Ipecac Records, la maison de disques de Mike Patton, qui compte aussi dans son catalogue des groupes comme les Melvins, Dälek, The Young Gods, Fantomas, Queens of The Stone Age, Bohren und der Club of Gore, Isis, Zu, Beak, Omar Rodriguez Lopez et tous les Fantomas, Mr Bungle, Tomahawk et autres groupes de Patton.

L’album se ramasse des 7/10 chez riffmagazine, 7/10 chez metalrevolution, 8/10 chez Clash, 8/10 chez eriereader, et surtout 8/10 chez Consequence of Sound et 9/10 chez Kerrang, LouderSound, Metal Injection et Metal Hammer.

J’insiste sur Kerrang et Metal Hammer, parce qu’après un Oddfellows, certes réussi, mais plus pop dans l’esprit, Tomahawk revient avec un album compact, metaul, furieux et qui surtout part dans tous les sens. Je me rappelle d’ailleurs avoir lu que c’était un album qu’on pouvait tout aussi bien lancer en mode shuffle sans que ça ne nuise à son écoute.

L’album commence par SHHH et au bout de son introduction inquiétante de 40 secondes, on a compris que ça allait sentir le metal, déboulé de guitares et de cris pattoniens enregistrés avec l’aiguille à la limite du rouge. Ca sent bon le retour aux origines plus metaul.

Et le retour au début des années 2000 se confirme avec Valentine Shine,

Predators and Scavengers où Patton chante comme un halluciné au LSD qui se prend pour un scarabée qui vit dans les arbres. Le morceau le plus musical de l’album et le Mike Patton Show est sur les rails.

Dans Tomahawk, comme dans la plupart de ses autres groupes, Denison et Stanier ont beau marquer le rythme, la musique est avant tout un prétexte pour mettre la voix de Patton en avant. Que ce soit via du spoken word, des murmures gutturaux, des hurlements survoltés ou tout simplement du chant.

Comme dans Doomsday Fatigue qui marque une courte et jolie pause dans la déferlante sonore.

Avant de reprendre de plus belle avec Business Casual, le premier single,

Tatto Zero qui se paie le scalp des hipsters,

Fatback qui invite même au headbang au milieu du titre avec son passage downtempo lourd parfait pour se dévisser les cervicales.

A l’écoute de Howlie qui vient perturber un album jusque là relativement écoutable pour le commun des mortels avec Patton qui hurle dans le rouge comme un furieux Where’s my soul HOWLIE, on se sent un peu agressé comme dans le générique de Funny Games avec l’arrivée fracassante de Bonehead de Naked City. Mais on en reparlera probablement un de ces quatre ensemble aussi…

Suivi par Eureka, court morceau atmosphérique qui vient calmer le tempo, tout en restant dans le menaçant.

Sidewinder qui part en mode ballade avant de brancher les guitares et de repousser le volume sonore du micro dans le rouge jusqu’à pousser encore un cri de 15 secondes au beau milieu du titre.

Recoil qui démarre en mode reggae, je hais le reggae, à part quand c’est sur la plage d’Erromardi ou quand c’est Patton qui est en charge. Et d’autant qu’ici, les passages Bob Marley sont entrecoupés de pur jus Tomahawk.

Dog Eat Dog parfait pour la farandole du retour de concert jusqu’à la voiture entre potes. Eat Doggie Eat Doggie

Des titres dont on ne peut jamais assurément savoir à l’avance où ils vont partir avec un sentiment de tension qui s’installe au fil de l’album pour ne plus vous lâcher jusqu’à la fin.

Si vous avez déjà vécu un gros orage à la montagne, mais pas celui où vous êtes sur le balcon de votre appartement, celui où vous vous retrouvez sur un pauvre sentier sur le chemin du retour au beau milieu de la montagne avec les éclairs qui flashent, le tonnerre qui semble se rapprocher puis s’éloigner puis se rapprocher, vous connaissez ce sentiment de tension permanente.

Un peu comme un orage à la montagne, l’ambiance est relativement sombre, épaisse et lourde, et au fil des morceaux, on ne se demande plus si ça va exploser mais quand ça va exploser.

L’album n’atteint pas les sommets de l’éponyme de 2001 ni de Mit Gas sorti en 2003. Mais reste tout de même un grand cru pour le retour de Tomahawk après 8 ans d’absence, un peu comme ce fut le cas pour Sol Invictus de Faith No More en 2015 après 18 ans.

Et même s’il n’est pas follement original par rapport à ce que Tomahawk avait déjà sorti, principal reproche que je puisse lui faire, il a le don de donner envie d’appuyer sur replay, encore et encore. Probablement ce que vous avez tous du faire depuis sa découverte. D’autant que c’était le plus court de la sélection de ce truckisode. Et en alternant avec les précédents évidemment tellement il vous a donné envie.

L’avis de Alain

J’avais écouté « Hudson » l’album précédent.

Y’a pas de piano électrique. Où est le piège ?
Y’a un truc … où est le piège ? J’avoue que je me suis dit « même chez Whitney ça va passer »

George nous propose un truc tout à fait écoutable, Un des multiples projets de Mike Patton qui n’est plus à présenter (je dis ça au risque de se ramasser des remarques disant qu’au TDBC on se la pète avec de la musique que personne ne connait … alors qu’en réalité je comptais un peu sur George pour présenter lui même le gaillard).

Mais qu’est-ce que ce choix cache bon sang … comment George compte-t-il nous entourlouper ? Car n’y allons pas par quatre chemins, la proposition d’album est plus que consensuelle, on a été habitués à autre chose … surtout qu’après ne pas avoir écouté the Body nous étions sensés souffrir …. Toutes ces turpitudes me saisissent avant même d’avoir entamé l’écoute de la chose … Bon, il n’y pas 36 manières de savoir ce qui va nous arriver => écoutons ça !

En vrac, et à mettre en avant :

  • Mike Patton c’est avant tout une voix … comme Amy Lee … mais ça c’est une autre histoire
  • La fin de Howlie est inutilement criarde (mais bon, ça s’appelle Howlie aussi)
  • Doomsday Fatigue à l’ambiance très agréable servie par des jeux vocaux très séduisants.
  • Sidewinder, mention spéciale pour une chanson tout en progression qui monte qui monte qui monte … Très très bien produite à mon sens. On est dans une histoire, emporté dans le truc (il y parle notamment de licorne pourtant). Passage « parlé » qui donne vraiment bien terminé par un cri dissonant (bein oui, il peut se permettre ça Mike), qui passe beaucoup mieux que Howlie.

En conclusion, il est bien ce Tomahawk, très bien même. On y retrouve un Mike Patton en agréable compagnie qui fait ce qu’il sait faire le mieux, du Mike Patton.

L’avis de Kante

Celui-là, je l’ai gardé pour la fin.
Je ne connaissais pas Tomahawk, mais ce ne pouvait pas être pire que Fennec ou l’autre guitare en plastique. Même les Systèmes Sonores à Affichages à Cristaux Liquides, je me disais bien que j’allais être déçu. (Et je n’ai pas été déçu, j’ai été déçu)

Le Mike Patton, quand il décide de faire quelque chose, il le fait pas à moitié. C’est super construit, c’est super BIEN construit, Du bon riff efficace, un lead vocal qui a de la voix, un rythme super enlevé…

Alors… Ca commence en force. Quand je dis « en force », je ne dis pas en force genre deathmetal guttural rauque et gras. Justement. Je trouve ca assez sec. J’ai l’impression que les gars, ils sont branchés sur du 320 au lieu du 220. C’est ça. C’est électrique. Le mot qui me vient à l’esprit est POWER (en lettres majuscules)

L’avis de Bobby

Grand fan de Mike Patton. C’est impossible de faire autrement. Cette voix. CES VOIX. On a souvent l’impression qu’ils sont plusieurs dans sa tête et dans sa bouche. Et ce n’est pas sale.

Un bon album de rock, Tout simplement. Très simplement. Mais du bon Rock. du très bon rock. et avec Mike en plus.

(en vrai j’en dis plus dans le podcast hein, on a le droit d’avoir des notes minimales vu qu’on sait ce qu’on va dire Bordel !)

L’avis de Whitney

Alors je pense que mon amour (avec un petit h comme dans haine) pour le style de musique que George propose n’est plus à décrire. Et pourtant, oui il y a un petit truc qui m’a intriguée qui a fait que je n’ai pas eu instantanément envie de passer à la piste suivante puis la suivante et encore et encore (c’est que le début d’accord d’accord) jusqu’à ce que j’arrive à la fin de l’album.

Ce côté un peu spooky, à la Danny Elfman à la belle époque de Tim Burton. Si si rappelle-toi. L’étrange Noël de Mr Jack. Noces funèbres. Edward aux mains d’argent.

Mais bon après, bah comme d’hab quoi ça crie dans le micro, trop fort, on comprend rien. Dommage…