Un podcast qui parle de musique, mais sans musique. MAIS POURQUOI ?

Quand nous avons commencé cette aventure qu’est le Deadbeat Club, on était loin de nous imaginer qu’elle serait si longue et surtout si passionnante. Alors au début, on se disait que nos ambitions modestes, voire confidentielles nous confineraient à une audience se limitant à nos amis les plus compréhensifs et les plus courageux, une partie congrue de nos familles respectives, qui se seraient senties obligées d’écouter nos élucubrations, bref, une audience d’une douzaine de personnes au grand maximum. Disons, pour faire simple que tout ça pouvait s’envisager dans un cadre privé.

Success Story

On était loin de penser qu’un jour, on allait franchir la barre des 20 auditeurs (!!!), et encore moins que des gens nous prennent au sérieux. Alors avant que tout ceci ne devienne une grosse machine dont nous perdons tous les jours un peu plus le contrôle, on s’est dit qu’on allait se renseigner un peu plus sur les droits d’auteurs et tout ce qui permet à ces crève-la-faim de mettre un petit quelque chose dans leurs assiettes. Alors quand on parle des crève-la-faim, il va sans dire que nous parlons des artistes et des petites structures, peinant à trouver un sens à leur vie tant leur condition est peu enviable. Il va aussi sans dire que nous ne parlons PAS du système de racket organisé qui collecte la dîme tant il est évident que l’argent ne va pas là où il devrait aller.

Le belgique à la traîne

La belgique de papa

Mais il a fallu se rendre à l’évidence. Si la Belgique est un beau pays, il ne faut pas oublier que l’époque où ce si petit mais si grand pays était un modèle pour les autres est révolu. Ce temps où la Belgique, exemple d’ouverture et de modernité, qu’elles soient sociales, économiques, ou industrielles, se positionnait en précurseur dans bien des domaines appartient à nos parents, voire à nos grands-parents.

Gravure représentant le dépôt de la loi sur les droits d’auteurs en Belgique

Le constat est d’une froideur insoutenable : pour ce qui en est des nouvelles technologies, et de manière plus générale pour tout ce qui est du domaine de l’évolution des usages, des mentalités, de notre société en général, il faut savoir que notre pays est resté coincé dans son rêve utopique de la modernité telle qu’on l’envisageait dans les illustrations rétro-futuristes des années 50-60. Oui, tu as bien lu, cher lecteur. Le futur, pour les vieux croulants qui écrivent les lois, sera fait de voitures volantes, de villes flottantes, de gratte-ciels infiniment hauts et de transports en publics à l’heure. Et quand je dis « le futur », c’est l’an 2000 ! C’est dans pas longtemps, l’an 2000 ! D’ailleurs, demandez à Mathieu Michel si vous ne me croyez pas ! (Je sais, j’aurais dû utiliser cet argument dès le début, mais alors mon article aurait fait une ligne.)

Aucune législation adaptée

Pour nous, les conséquences sont désastreuses et cristallisent toute l’ubiquité de la situation. Notre modeste action, si louable soit-elle devrait se soumettre aux mêmes règles qu’une radio nationale, comme par exemple la fucking RTBF, RTmotherfuckingL, Radio Contact à risque, ou encore NRJ du désespoir. C’est à dire que nous devrions payer plusieurs dizaines milliers d’Euros pour avoir le droit de faire la promotion d’artistes et de musique. C’est cher payé pour rendre service, et surtout, pour donner de l’amour. Si c’est pour ça, je préfère encore aller tout claquer dans des bar aux couleurs criardes sur la route de Tongres. Au moins, là, l’amour, il est palpable.

Et donc, on fait quoi ?

Bref. On veut faire les choses, et on veut les faire bien (si les phrases avaient une conscience grammaticale, celle-ci aimerait mettre fin à ses jours). Alors pour ne pas risquer de nous faire alpaguer par les autorités compétentes, et avant de légitimement tomber sous la coupe de telles impositions, nous avons décidé de changer notre manière de faire, et pour continuer de vous proposer des contenus de qualité, multiples et divers, il n’y aura plus de musique dans les podcasts. Par contre, on va toujours parler de musique, on va toujours vous partager nos trouvailles, mais on va vous les proposer sous forme de playlists, de liens, et autres syndications multimorphes. On vous en donnera toujours pour votre argent gratuité (parce qu’au Deadbeat Club, même si c’est gratuit, c’est pas toi le produit).

Rendez-vous ici-même lors de chacun de nos rendez-vous audiophiles. On vous donnera du love, on vous fera écouter des choses incroyables. (ndlr : la définition du mot « incroyable » peut varier sensiblement d’une personne à l’autre, nous te demanderons, cher auditeur de faire preuve d’une grande compréhension, d’ouverture, et même de pardon lorsqu’il s’agit des choix musicaux de Alain.)

Et d’ailleurs, on va déjà commencer tout de suite : voici pour toi, cher auditeur, une première reco de bon alloi :