Wolf Alice – Blue Weekend (2022)

L’avis de Alain

A mon avis, je ne vais accrocher personne avec cet album … pour la bonne et simple raison que je le trouve sublime. Il m’a accroché dès la première écoute … Rien à faire, les British ils ont un truc que les autres n’ont pas (ma femme l’explique très bien, c’est dommage que vous ne pourrez pas l’entendre sur la question).

Le 8 février 2022, Wolf Alice reçoit le Brit Award du meilleur groupe de l’année. Je décide donc de vous le proposer pour le podcast dans la mesure où c’est clairement un des trois meilleurs albums de 2021.

Wolf Alice est un groupe né à Londres en 2010.

Y’a rien à faire, le rock anglais … disons plutôt le rock britannique a quand même un petit quelque chose en plus que les autres n’ont pas.

Prenons quelques faits :

  • U2 : Bono, seul artiste a avoir été nominé pour les Oscars, le Prix Nobel et les Golden Globes.
  • Muse : record du monde du nombre de guitare cassées en tournées (140)
  • Les Kinks : tentative d’homicide en direct sur scène du batteur envers le chanteur
  • Les Clash qui demandaient au public de leur cracher dessus quand ils étaient sur scène
  • Police : seul groupe a être arrivé à créer un tube interplanétaire en s’inspirant de Cyrano de Bergerac
  • Pink Floyd : don’t le Dark Side of the moon a non seulement été très longtemps l’album le plus vendu au monde mais aussi un album dont mes recettes ont servi à financer un film de Mpnthy Python dont les membres du groupe étaient fans
  • Led Zeppelin : … Bein Led Zeppelin
  • Queen : groupe pour lequel Lady Di s’est habillée en homme pour accompagner Freddy Mercury passer la soirée dans une boite homo
  • Oasis : le groupe aux deux frères les plus abrutis de la terre
  • Les Beatles : ceux-là même qui ont forgé les bases du mot « rock » et dressé les fondations de tout un genre musical

Voilà, Wolf Alice est donc un groupe héritier de tout cela. Ils en sont à leur troisième albium. On sent qu’ils se cherchent encore mais il est clair qu’ils se trouvent tout doucement. Dans un rock indé inhabituellement teinté de synthés et flirtant de temps en temps avec la pop.

L’avis de George

Probablement l’album proposé par l’un d’entre vous que j’ai écouté le plus.

De manière générale, j’ai tout de suite compris pourquoi cet album était aimable, c’est bien fait, les morceaux sont taillés pour jouer sur la grande scène de Werchter au soleil couchant, tant il semble sorti tout droit de la bande son de MTV des années 90, le son qu’on a tous aimé.

Mais en fait, ma première réaction a été de le trouver trop pop, pas très inspiré, pas très original, et aussi un peu trop couteau suisse, tant il part un peu dans tous les sens sans vraiment sembler avoir le moindre fil conducteur. Un peu comme si les membres avaient voulu intégrer toutes leurs envies et toutes leurs inspirations dans un seul album. Des Breeders à Goldfrapp en passant par Kate Bush, Goldfrapp première époque ou Bat For Lashes. Et ça m’a vite gonflé.

Mais j’avais quand même la sensation de passer à côté de quelque chose. Parce qu’à part Kate Bush, j’aime beaucoup les groupes que je viens de citer. Et qu’en tant que fan de brutal death metal, j’ai quand même un peu de mal à assumer d’avoir pour seul reproche à un album de ne pas avoir été capable de réinventer la roue.

Alors je l’ai réécouté. Encore et encore. Et au début, ce qui me sautait aux yeux, c’était justement cette comparaison à des références que j’adore, mais sans jamais parvenir à atteindre leur niveau. Pas aussi féérique que Bat For Lashes, pas aussi envoutant que le premier Goldfrapp, pas aussi couillu que les Breeders, pas aussi planant ou bruyant que My Bloody Valentine.

Mais pas moyen de lâcher l’affaire. Et donc j’ai réessayé. Encore. Et encore. Parce qu’au fond de mon petit cœur de brute sensible, je sentais que je passais à côté de quelque chose…

Et puis en fait non…

Ne pleure pas Alain, je plai-sante.

Je ne sais pas si c’est finalement dû à un matraquage auto-infligé comme je l’ai rarement fait pour le Deadbeatclub, ou à l’ouverture progressive de mes esgourdes à leur son, tantôt poétique, tantôt rugueux, féérique, mélancolique, atmosphérique, introspectif, passionné, et en fait très inspiré, mais en tout cas au bout de je ne saurais dire combien d’écoutes, je l’ai trouvé tip top cet album. Pas dans son entièreté, mais avec suffisamment de morceaux qui m’ont emballé que pour le valider.

Je me suis même réenfilé la version de l’album Blue Weekend tour deluxe avec les 5 titres lives dont les terribles Smile et How can I make it OK ? Qui sonnent d’enfer en live.

Puis j’ai fini par aller voir les chroniques. Donc elle de NME qui lui colle tout simplement un 100 sur 100. Mais les 3/4 de l’article vantent la qualité des textes qui ont séduit le chroniqueur. Malheureusement, par manque de temps, tout ce temps perdu qu’il m’a fallu pour me convaincre que je tenais là un vrai bon album, je n’ai pas encore pu aller me plonger dedans. Mais je le ferai. Parce que je trouve ça important de savoir de quoi parlent les artistes dont la musique m’a convaincu.

Comme pour le dernier album incroyable de Marissa Nadler et son titre d’ouverture Bessie did you make it ? J’ai entendu ce titre, et j’ai voulu savoir qui était cette Bessie. Qui s’avère avoir vraiment existé, que son nouveau mari a entrainé plus ou moins de force à aller faire du rafting et qu’on a jamais revus par la suite. Enfin, le mari de Bessie, on a retrouvé des ossements qui pourraient correspondre. Mais Bessie ? L’a-t-elle fait ? Avec le double sous-entendu, s’en est-elle sortie d’un côté et l’a-t-elle flingué de l’autre ?

Bref pour en revenir à Wolf Alice, je n’achèterai pas leur album, pas plus qu’une place pour aller les voir à l’AB, mais, si un jour Wolf Alice et moi, on se croise au détour d’une affiche de festival, je ne prendrai pas mes oreilles à ma poutre pour me mettre à courir dans la direction de la paille opposée, que du contraire. Et même si ce ne sera pas au premier rang en mode groupie, je serai bel et bien devant la scène pour les applaudir de bon cœur.

Est-ce que je réécouterai cet album ? Sans aucun doute ! Est-ce qu’il fera partie de mon top 100 de 2021. Et bien peut-être bien, surtout la version deluxe.

Ce n’est pas toujours le cas. Mais bravo et merci Alain pour cet excellent choix !

L’avis de Bobby

L’avis de Kante

Je pense que dans la série des trucs de merde que tu nous as refilé, ca doit être le truc le moins puant. Ca reste d’une consistance assez proche de la diarrhée auditive, c’est d’ailleurs très très radiocastable. Je ne sais pas si il vaut mieux programmer ça sur PureFM (oui, je sais, on dit Tipik) ou juste nulle part.

En fait, je pense que c’est super bien foutu. Je ne peux ni dire que je déteste, ni dire que j’aime bien. C’est un non-choix. Un non-engagement. Une non-promesse.

Parce que oui, la musique, c’est une promesse. C’est la promesse d’une présence, d’une écoute double.
Tu crois que tu écoutes la musique, mais la musique t’écoute. Elle te porte autant que tu la portes.
C’est l’engagement ferme dans une démarche d’évasion, c’est le contrat tacite entre toi et ce voyagiste de l’éphémère qui te soustrait à ce monde, qui te dérobe au sol, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer d’un sol qui s’écroule. Avec la musique, ce n’est pas le sol qui te tend un piège, c’est toi qui lui fais une bonne blague.

Alors oui, on pourra dire que la drogue, c’est mal, mais dans le fond, je ne sais pas vraiment si c’est moi ou elle qui n’en a pas pris assez.

Notons que je ne comprends pas la track #4 (Smile), j’ai l’impression qu’on a greffé un bras télescopique en carbone kevlar sur le corps d’un ours en peluche, puis quand la #5 arrive (Safe from Heartbreak), tu as l’impression qu’on vient de te faire un croche-pied et que tu tombes face la première dans une flaque de marshmallow fondu. Il faut arrêter de jouer avec les non-émotions des gens, là, c’est pas sympa.

Je n’ai plus rien d’intéressant à dire sur cet album, je ne vois pas pourquoi je me donnerais plus de mal que l’artiste pour qu’il y ait quelque a dire.

Jamais ce truc n’entrera dans aucun top de mon coeur, et je vais tout faire pour ne plus jamais avoir à écouter cet album. Mais merci pour cette mise en garde Alain. Pour nommer l’innommable, il faut l’avoir vécu.