Yautja – The Lurch (2021)

Cet album a été proposé par Vincent. Donc voyons ce que Vincent a à en dire…

Ce que Vincent en dit :

Ce groupe fait partie des groupes qui ont un pouvoir de séduction en live inversement proportionnel à l’amour qu’un auditeur de Classic 21 pourrait donner à cet album. Même un metalhead 3.0 comme moi a du mal à écouter cet album en entier. Mais pourquoi que tu fais ça alors que t’es pas venu pour souffrir ok ? Laisse-moi t’esspiker. Yautja, tu vois, c’est avant tout un petit batteur petit, en short rose, moustache de Magnum, cheveux longs bouclés et un talent inné pour jouer de la batterie fort et de façon déstructurée. JE SAIS, c’est pas trop facile de le savoir en écoutant l’album évidemment. Ni de se l’imaginer visuellement. Par contre, ce qu’on peut deviner en y jetant une oreille rapidement désintéressée, c’est la lourdeur de la basse, la rapidité du batteur et le côté malsain du chanteur guitariste. Bah, classique en somme pour un groupe de bourrin grind/sludge nihiliste de Nashville, Tennessee, non ? Ouais mais si tu veux passer un bon moment en te retournant le cerveau, je le répète, il faut les voir en concert. En plus, ils passent souvent à Liège.

Cet album représente tout de même bien la tendance du métal de ces dernières années. Inspiré des plus grands groupes dans tous les styles possibles, ils arrivent encore à sortir du son unique, qui parfois pose question, souvent incompréhensible, toujours surprenant et jamais refrains/couplets. Ce groupe a une saveur particulière mais comme beaucoup d’autres petits groupes à moins de 20000 auditeurs Spotify par mois finalement. Le métal n’est pas mort, le métal manque juste d’auditeurs prêts à comprendre la complexité dans laquelle le métal s’est inscrit depuis le néo-métal, depuis Meshuggah, Dillinger Escape Plan, Mastodon et consort. Ces monstres du métal sont des araignées qui ont porté leurs milliers de bébés sur leur dos. L’industrie de la musique a tapé dans la bestiole et maintenant tout le monde a peur des petites bêtes. 

Mon but en partageant cet album vous paraît sûrement plus évident maintenant. Le monde du métal a pris un envol complètement désordonné, laissé à lui-même, avec parfois beaucoup trop de talent pour qu’on puisse comprendre l’évolution de ce monde musical devenu trop complexe pour les sponsors. On passe de Korn avec ses Adidas à Yautja et son batteur a short rose. Personne n’y pige plus rien. C’est la mer noire, le nihilisme complet, et ça c’est beau. C’est ce qui me rassure tous les jours, le chaos.

L’avis de Whitney

J’ai tenu 35 secondes. En deux fois. Non. Non. Non et non.

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Moi présentement en train d’écouter End of the road des Boyz II Men pour nettoyer mes oreilles.

Pour presque citer Baz Luhrmann : « merci de me guérir de ma ridicule obsession pour la démocratie. »

Thank you for curing me of my ridiculous obsession with democracy

L’avis de Alain

Commençons par une petite blague pour détendre l’atmosphère …

Ceux qui la connaisse se taisent merci … Si les auditeurs la reconnaisse, envoyez #jelaconnais en identifiant le Deadbeat Club sur l’application du petit oiseau.

Ca se passe à Bruxelles, boulevard Anspach, chez Caroline Musique.
Vous imaginez un métalleux qui débarque dans le magasin … tout ce qu’il y a de plus stéréotypé. T-shirt « Même satan va en enfer » .. bein oui imbécile, c’est un peu le principe …
« Vous avez Lurch, l’album de Yautja ? »
« Ho non, répond le vendeur. Ce n’est pas très demandé d’habitude, on n’a pas ça en stock, désolé. »
La semaine d’après, le même métalleux débarque avec un pote tout aussi métalleux …
« Vous avez Lurch, l’album de Yautja ? »
« Ho non, répond le vendeur. Ce n’est pas très demandé d’habitude, on n’a pas ça en stock, désolé. »
La semaine d’après, une voiture avec 4 métalleux
« Vous avez Lurch, l’album de Yautja ? »
« Ho non, répond le vendeur. Ce n’est pas très demandé d’habitude, on n’a pas ça en stock, désolé. »
La semaine d’après une camionnette US style agence tout risque avec plein de stickers « metal » … et 8 métalleux qui en sortent
« Vous avez Lurch, l’album de Yautja ? »
« Ho non, répond le vendeur. Ce n’est pas très demandé d’habitude, on n’a pas ça en stock, désolé. »
La semaine d’après, une bande de 16 métalleux débarque. Il les aperçoit de loin.
« Vous avez Lurch, l’album de Yautja ? »
« Ho non, répond le vendeur. Ce n’est pas très demandé d’habitude, on n’a pas ça en stock, désolé. »
La semaine d’après, UN BUS S’ARRETE … 32 métaleux qui en sorte …
Là le vendeur réfléchi … Il se dit que ce n’est pas possible … il recompte et se dit que, si tout va bien, il seront 64 la semaine d’après => il commande 65 albums chez son fournisseur (il en veut un pour lui aussi , ça l’air tellement bien).
La semaine d’après, les 64 débarquent, impossible de faire rentrer tout le monde dans le magasin … le vendeur est surexcité. Il se dit qu’il n’a encore jamais vendu 64 fois le même album en une journée … Il prépare déjà une histoire là-dessus à publier sur internet … bref, c’est la fête.
Là, le métalleux qui vient depuis la première fois s’approche du comptoir … le vendeur est en sueur …
« Vous avez Lurch, l’album de Yautja ? »
Le vendeur essaye de prendre l’air le plus serein du monde et répond … « oui » …
Le métalleux le regarde alors et il dit « C’est d’la merde hein ! »

Bref, j’ai donc entamé l’écoute de cet album avec toute l’ouverture d’esprit qui s’impose ainsi qu’avec une certaine lueur d’espoir puisque George avait l’air de dire que « franchement ! Ca peut le faire … ». Et que finalement, dans la saison 1, c’est quand même George qui m’a apporté le plus de bonnes surprises.
Je ne ménagerai pas le suspens plus longtemps … ça ne l’a pas fait … désolé. J’ai vraiment essayé, fort fort et souvent souvent, mais non, ce n’est pas pour moi.

Plutôt que de vous exprimer une Xième fois mon aversion pour les borborygmes inutiles … au fait vous savez ce que c’est un borborygme ?

Le dictionnaire nous dit : « Les borborygmes sont des bruits émis par les intestins, parfois dans l’estomac, pendant la digestion. Dans le langage courant, ils sont souvent appelés gargouillements, gargouillis ou glougloutements. Il s’agit de bruits de gargouillement produits par la mobilisation des gaz dans un segment du tube digestif qui contient une abondante quantité de liquide. Il peut s’agir également d’air coincé par des spasmes ou les interstices du gros intestin. Dans leur tentative de passage, des bruits peuvent survenir. Souvent les gens se désolent des borborygmes. Leur présence peut gêner en société, mais ils ne sont pas dangereux. Cela peut même être rassurant puisqu’ils indiquent qu’il y a du mouvement, de la circulation dans le système digestif. » mais voilà c’est ça ! Le Monsieur doit faire caca ! Tout s’explique …. Et par extension, je comprends mieux pourquoi j’aurais préféré un lavement plutôt que de m’infliger cet album.
Mais j’avais pas commencé une phrase moi ? Ha oui si …

Plutôt que de vous exprimer une Nième fois mon aversion pour les borborygmes inutiles, je vais plutôt aller voir ce qu’en dit la presse internationale …

Rolling Folk : « Bon, c’est mauvais … Mais il y a probablement une message derrière, un concept. Espérons que cela fasse sens pour eux. »
Melody Mocker (désolé, je n’ai pas su traduire) : « This guys are fucking barrés. They think they have a good concept but the only good thing is when this album come to is end. They must practice their instruments, fire the singer, engage a real producer and sound engineer and maybe in twenty years we will have something correct to ear. »
Rock and Stones : « La peine de mort, est-ce un des thèmes abordés par cet album. Non non, c’est plutôt la réflexion de fond que nous vous soumettons après l’écoute de celui-ci. La société est en pleine mutation, les lignes bougent. La dictature libérale collationniste doit franchir le cap des limites qui nous sont suggérées de façon bien trop restrictive dans toute la sphère ambiante que l’activisme forcé non conscient impose. Yautja n’évoque que de loin par effluves cet univers qui nous oppresse et ne réussi là au final qu’un album fort dispensable. Il est temps d’agir. »
Nul Musical Express (je n’ai pas pu traduire désolé) : « Kill them all. Finish them in Mortal Kombat style. This record sucks and this man must be liberated from his multiple souffrances. » 
DJ Magazone : « Pas un seul son pour nous séduire. On ne trouve pas un millimètre carré de dance floor dans cet album. A réserver aux festivals de brutes épaisses. Nous, on restera clairement branchés Tommorowland. »
Par contre, dans GE MAG : « Une sonorité sublime. Un enregistrement d’une qualité rarement atteinte. Un album aux multiples possibilités qui nous emmène dans un univers où le son devient art et où le temps et l’espace s’arrête pour ne plus laisser place qu’au plaisirs de nos oreilles. » (GE c’est gastro entérologue)
La Ferme Magazine : « Mais quels beuglements délicieux ! »
Guantanamag : « On a enfin mieux que Metallica pour nos soirées SM. »

Maintenant, cet album possède un truc particulier. Si on garde les 15 ou 30 premières secondes de chaque chanson, ça frôle l’excellence ! Juste que quand le gars se met à beugler … c’est incompréhensible … pour quoi … pour qui … dans quel but … est-ce un pari ?

Sinon, nous avons Monsieur Frite sur le truc de petit toiseau (une personne de très bon goût) qui voulait savoir pourquoi les métalleux beuglent … si on peut faire une repasse, ça pourrait être sympa … George ?

Bref, pour conclure, quand je vois qu’on édite des albums comme ça … je me demande si je suis encore favorable aux régimes démocratiques …

Pas merci … Et pour BoBBy, ce sera non et non.

Non, cet album ne sera pas dans mon top 10 de 2021.
Non, je ne le réécouterai pas.

L’avis de Kante

Yautja Burgzü Light

Je trouve qu’ils ont un nom de mayonnaise turque.

C’est du métaul lourd et pesant. Oui, je sais , ça veut dire à peu près la même chose, mais je pense que ca vaut la peine d’inister.

J’ai pas grand chose à dire, c’est pas ma tasse de thé dans un casque. En concert, si je suis payé, je dis pas, mais comme ça, j’irai pas spontanément.

Est-ce que je vais réécouter ? Tu m’engages pour les photos ?

L’avis de Bobby

Yautja est le petit nom du predator.

J’ai perdu le reste de mon texte, vous n’avez qu’à écouter le podcast bande de feygnasses, vous me reconnaîtrez facilement, je suis celui qui a un léger accent anglais.

L’avis de George

Furieux, brutal, sec, intense. Excellent album, mais peut-être un poil trop brut de décoffrage pour toutes celles et ceux qui ne prennent pas systématiquement leur petit déjeuner en écoutant la playlist officielle du Hellfest 2022 et ses 350 groupes à l’affiche.

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Une pensée pour mes copains du DBC quand ils ont découvert ce disque

The Lurch est tout simplement un des meilleurs albums de metaul sortis en 2021 jusqu’à présent, avec Knoll, Dodsrit, Portal, Gråt Strigoi, Spectral Wound, The Body, Paysage d’Hiver, Ferriterium, Mare Cognitum, Gatecreeper et Altarage. En attendant le prochain Full of Hell.

Et ne jamais oublier que si ça va trop fort, c’est que t’es trop vieux.